Les entreprises sont seulement 43 % à réussir leur projet en respectant leur budget et 29 % à être dans les temps. En cause, le manque de précision des estimations liées au projet. En effet, plus celles-ci sont proches de la réalité, plus elles pourront être respectées. Cela étant, atteindre cette précision nécessite d'adopter une méthode agile de gestion de projet, car, comme l'a dit Jonathan Chan, expert en marketing, « l'agilité est la compétence de demain ». À ce titre, celle-ci peut intégrer la suite de Fibonacci, laquelle est devenue une référence dans le calcul d'estimations.
Qu'est-ce que la suite Fibonacci ?
La suite de Fibonacci est une suite de nombres entiers dont chacun est égal à la somme des deux précédents. Elle débute par les chiffres 0 et 1 et se présente donc sous la forme : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13…
Comme le disait Henri Poincaré, mathématicien français, « la mathématique est l'art de donner le même nom à des choses différentes ». De la même façon, avec cette suite, Leonardo Fibonacci, aussi appelé Léonard de Pise, a su trouver une règle observable partout dans la nature. Exemple :
- 1 os du haut du bras est relié à 2 os de l'avant-bras, lesquels sont reliés à 8 os du poignet, qui à leur tour sont reliés par 5 os de la main, composés de 3 os par doigt.
- Reporté sur un graphique, la courbe créée devient une spirale dont le mouvement peut être observé sur une pomme de pin, la coquille d'un escargot ou l'intérieur d'un tournesol.
L'universalité de cette suite, qui se retrouve dans la nature, l'art, mais aussi l'architecture, a inspiré les développeurs des méthodes Agile, notamment en ce qui concerne leurs systèmes d'estimation.
Fonctionnement de la séquence Fibonacci
Cette suite de Fibonacci n'est ni arithmétique ni linéaire. En effet, l'écart entre chacun de ses éléments n'est pas constant. De plus, son premier élément est zéro, elle ne constitue donc pas une suite géométrique.
La formule liée à la suite de Fibonacci est : F(n + 2) = F(n + 1) + F(n)
De plus, il est à remarquer que le rapport entre deux éléments de la suite tend vers le nombre d'or : Φ, soit approximativement 1,618. Ce nombre, considéré comme l'unique rapport entre deux longueurs, se rapporte lui aussi à la valeur observable partout dans la nature.
Pourquoi utiliser la suite Fibonacci pour ses estimations agiles ?
La notion de points d'effort ou story points
Un story point, ou point d'effort, est une unité de mesure permettant d'estimer la charge de travail nécessaire à une tâche. La connaître permet d'affiner les estimations et donc la planification des projets. Elle se rapporte en parallèle aux user stories, objectifs exprimés de façon à ce qu'ils apportent une valeur ajoutée au client.
Pour estimer les points d'effort d'une user story, différents paramètres sont pris en compte comme la complexité de la tâche, les incertitudes, les risques et les dépendances. La multitude de critères entrant en jeu dans cette évaluation rend l'estimation en jour/homme obsolète et nécessite l'emploi de valeurs plus relatives permises par la suite de Fibonacci.
Expliciter les écarts
Lors de la réalisation d'un projet, chaque membre de l'équipe a un point de vue personnel sur le travail à réaliser, ce qui permet d'affiner les estimations des story points et user stories. La suite de Fibonacci est tout indiquée pour expliciter ces résultats et prendre en considération la valeur des écarts d'opinions. En effet, la suite étant exponentielle, les écarts entre chaque points sont plus importants que dans une suite de nombres linéaire. De fait, l'importance de ces écarts va permettre d'expliciter les divergences de point de vue entre les collaborateurs.
Considérer la complexité des estimations
Les estimations Agile sont tributaires de nombreux éléments tels que l'expérience des collaborateurs, les interdépendances ou les incertitudes. Tous ces facteurs complexifient les calculs autour des story points et user stories. Pour appréhender ces éléments au mieux, il est nécessaire de se positionner du point de vue de l'utilisateur en comprenant leurs besoins, leurs objectifs et leurs attentes. L'utilisation de la suite de Fibonacci contribue, dans ce contexte, à planifier, à hiérarchiser les tâches et à définir des attentes réalistes vis-à-vis du projet et ses complexités.
Améliorer les estimations
L'attribution des nombres de la suite de Fibonacci aux story points contribue à une comparaison plus fine entre les éléments des user stories. En effet, les projets Agile étant en perpétuelle évolution, l'affinage des estimations se fait dans le temps, au fur et à mesure du travail et des retours des utilisateurs. À mesure que le projet progresse, les écarts avec les estimations, qu'il s'agisse de la complexité des tâches, des efforts à fournir ou des incertitudes, s'amenuisent. De fait, le processus de définition des story points à l'aide de la suite de Fibonacci permet de clarifier le projet, la dépendance des tâches, notamment celles cachées, dès la première approche.
Exemples d'application de la suite Fibonacci en agile
Le Planning Poker Scrum
Le planning poker Scrum réunit l'équipe projet autour d'une estimation ludique des story points. Le but est de donner à chaque collaborateur les moyens de s'exprimer sur ces évaluations. Les estimations se font alors à partir d'un jeu de cartes représentant les premiers nombres de la suite de Fibonacci auxquelles s'ajoutent les cartes « ? » et « ∞ ». Le « ? » correspond aux story points impossibles à estimer et le « ∞ » aux story points plus complexes.
Avant la réunion, le chef de projet doit définir toutes les user stories du « sprint » à venir et en informer son équipe. Pour effectuer une estimation relative des story points liés aux scénarios utilisateurs, chacun des membres de l'équipe dispose d'un jeu de cartes. Après explications et questionnements sur la user story à évaluer, chacun va estimer l'effort à fournir pour la réaliser. Pour ce faire, il dépose, face cachée, une carte sur la table. Cette méthode évite les biais tels que l'ancrage, la pensée de groupe ou l'effet de halo qui pourraient altérer les estimations.
Par la suite, les cartes sont retournées et des discussions peuvent avoir lieu pour expliquer les extrêmes. Après cela, un nouveau tour est organisé pour aboutir à un consensus. Ces estimations des scénarios sont relatives et dépendantes, elles permettront par la suite de temporaliser la charge de travail grâce au calcul de vélocité des story points.
L'eXtreme Quotation
L'eXtreme Quotation se définit comme une pratique de chiffrage des projets Agile issue de l'eXtreme Programming. Elle prône l'estimation d'un grand nombre de stories en un minimum de temps, soit 100 user stories en 1 à 2 heures. Elle sert à construire une vision globale du projet dès son commencement, une première idée de sa complexité et des efforts qu'il nécessite.
Pour ce faire, il est tout d'abord nécessaire que le chef de projet prépare des post-it pour chaque user storie. Un tableau sur lequel elles seront positionnées par la suite doit également être prévu. La première ligne de celui-ci se compose des nombres de la suite de Fibonacci qui chacun se prolonge en une colonne.
Pour débuter la séance, chaque user stories et sa description vont être lues, cependant il n'y aura pas de discussions sur celles-ci, contrairement au planning poker. Chaque participant va ensuite positionner une user story dans la colonne qui correspond au niveau d'évaluation qu'il a choisi. L'opération est répétée pour tous les scénarios. Le chef de projet note systématiquement sur chaque post-it l'estimation faite. Puis, chacun peut déplacer une ou plusieurs user stories d'une colonne à l'autre et la nouvelle valeur est inscrite sur le post-it. Tous les scénarios qui n'ont pas changé de colonne sont considérés comme évalués et sont retirés du tableau.
Pour les autres, un échange aura lieu entre les participants pour obtenir un consensus sur l'estimation de la complexité et du taux d'effort demandé par la user story concernée.
Pour aller plus loin, découvrez comment effectuer des vérifications et des changements en masse dans votre code grâce au langage des expressions régulières; ou découvrez le CMS de HubSpot.
Suite Fibonacci : qu'est-ce que c'est et comment l'appliquer en agile ?
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Les entreprises sont seulement 43 % à réussir leur projet en respectant leur budget et 29 % à être dans les temps. En cause, le manque de précision des estimations liées au projet. En effet, plus celles-ci sont proches de la réalité, plus elles pourront être respectées. Cela étant, atteindre cette précision nécessite d'adopter une méthode agile de gestion de projet, car, comme l'a dit Jonathan Chan, expert en marketing, « l'agilité est la compétence de demain ». À ce titre, celle-ci peut intégrer la suite de Fibonacci, laquelle est devenue une référence dans le calcul d'estimations.
Qu'est-ce que la suite Fibonacci ?
La suite de Fibonacci est une suite de nombres entiers dont chacun est égal à la somme des deux précédents. Elle débute par les chiffres 0 et 1 et se présente donc sous la forme : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13…
Comme le disait Henri Poincaré, mathématicien français, « la mathématique est l'art de donner le même nom à des choses différentes ». De la même façon, avec cette suite, Leonardo Fibonacci, aussi appelé Léonard de Pise, a su trouver une règle observable partout dans la nature. Exemple :
L'universalité de cette suite, qui se retrouve dans la nature, l'art, mais aussi l'architecture, a inspiré les développeurs des méthodes Agile, notamment en ce qui concerne leurs systèmes d'estimation.
Fonctionnement de la séquence Fibonacci
Cette suite de Fibonacci n'est ni arithmétique ni linéaire. En effet, l'écart entre chacun de ses éléments n'est pas constant. De plus, son premier élément est zéro, elle ne constitue donc pas une suite géométrique.
La formule liée à la suite de Fibonacci est : F(n + 2) = F(n + 1) + F(n)
De plus, il est à remarquer que le rapport entre deux éléments de la suite tend vers le nombre d'or : Φ, soit approximativement 1,618. Ce nombre, considéré comme l'unique rapport entre deux longueurs, se rapporte lui aussi à la valeur observable partout dans la nature.
Pourquoi utiliser la suite Fibonacci pour ses estimations agiles ?
La notion de points d'effort ou story points
Un story point, ou point d'effort, est une unité de mesure permettant d'estimer la charge de travail nécessaire à une tâche. La connaître permet d'affiner les estimations et donc la planification des projets. Elle se rapporte en parallèle aux user stories, objectifs exprimés de façon à ce qu'ils apportent une valeur ajoutée au client.
Pour estimer les points d'effort d'une user story, différents paramètres sont pris en compte comme la complexité de la tâche, les incertitudes, les risques et les dépendances. La multitude de critères entrant en jeu dans cette évaluation rend l'estimation en jour/homme obsolète et nécessite l'emploi de valeurs plus relatives permises par la suite de Fibonacci.
Expliciter les écarts
Lors de la réalisation d'un projet, chaque membre de l'équipe a un point de vue personnel sur le travail à réaliser, ce qui permet d'affiner les estimations des story points et user stories. La suite de Fibonacci est tout indiquée pour expliciter ces résultats et prendre en considération la valeur des écarts d'opinions. En effet, la suite étant exponentielle, les écarts entre chaque points sont plus importants que dans une suite de nombres linéaire. De fait, l'importance de ces écarts va permettre d'expliciter les divergences de point de vue entre les collaborateurs.
Considérer la complexité des estimations
Les estimations Agile sont tributaires de nombreux éléments tels que l'expérience des collaborateurs, les interdépendances ou les incertitudes. Tous ces facteurs complexifient les calculs autour des story points et user stories. Pour appréhender ces éléments au mieux, il est nécessaire de se positionner du point de vue de l'utilisateur en comprenant leurs besoins, leurs objectifs et leurs attentes. L'utilisation de la suite de Fibonacci contribue, dans ce contexte, à planifier, à hiérarchiser les tâches et à définir des attentes réalistes vis-à-vis du projet et ses complexités.
Améliorer les estimations
L'attribution des nombres de la suite de Fibonacci aux story points contribue à une comparaison plus fine entre les éléments des user stories. En effet, les projets Agile étant en perpétuelle évolution, l'affinage des estimations se fait dans le temps, au fur et à mesure du travail et des retours des utilisateurs. À mesure que le projet progresse, les écarts avec les estimations, qu'il s'agisse de la complexité des tâches, des efforts à fournir ou des incertitudes, s'amenuisent. De fait, le processus de définition des story points à l'aide de la suite de Fibonacci permet de clarifier le projet, la dépendance des tâches, notamment celles cachées, dès la première approche.
Exemples d'application de la suite Fibonacci en agile
Le Planning Poker Scrum
Le planning poker Scrum réunit l'équipe projet autour d'une estimation ludique des story points. Le but est de donner à chaque collaborateur les moyens de s'exprimer sur ces évaluations. Les estimations se font alors à partir d'un jeu de cartes représentant les premiers nombres de la suite de Fibonacci auxquelles s'ajoutent les cartes « ? » et « ∞ ». Le « ? » correspond aux story points impossibles à estimer et le « ∞ » aux story points plus complexes.
Avant la réunion, le chef de projet doit définir toutes les user stories du « sprint » à venir et en informer son équipe. Pour effectuer une estimation relative des story points liés aux scénarios utilisateurs, chacun des membres de l'équipe dispose d'un jeu de cartes. Après explications et questionnements sur la user story à évaluer, chacun va estimer l'effort à fournir pour la réaliser. Pour ce faire, il dépose, face cachée, une carte sur la table. Cette méthode évite les biais tels que l'ancrage, la pensée de groupe ou l'effet de halo qui pourraient altérer les estimations.
Par la suite, les cartes sont retournées et des discussions peuvent avoir lieu pour expliquer les extrêmes. Après cela, un nouveau tour est organisé pour aboutir à un consensus. Ces estimations des scénarios sont relatives et dépendantes, elles permettront par la suite de temporaliser la charge de travail grâce au calcul de vélocité des story points.
L'eXtreme Quotation
L'eXtreme Quotation se définit comme une pratique de chiffrage des projets Agile issue de l'eXtreme Programming. Elle prône l'estimation d'un grand nombre de stories en un minimum de temps, soit 100 user stories en 1 à 2 heures. Elle sert à construire une vision globale du projet dès son commencement, une première idée de sa complexité et des efforts qu'il nécessite.
Pour ce faire, il est tout d'abord nécessaire que le chef de projet prépare des post-it pour chaque user storie. Un tableau sur lequel elles seront positionnées par la suite doit également être prévu. La première ligne de celui-ci se compose des nombres de la suite de Fibonacci qui chacun se prolonge en une colonne.
Pour débuter la séance, chaque user stories et sa description vont être lues, cependant il n'y aura pas de discussions sur celles-ci, contrairement au planning poker. Chaque participant va ensuite positionner une user story dans la colonne qui correspond au niveau d'évaluation qu'il a choisi. L'opération est répétée pour tous les scénarios. Le chef de projet note systématiquement sur chaque post-it l'estimation faite. Puis, chacun peut déplacer une ou plusieurs user stories d'une colonne à l'autre et la nouvelle valeur est inscrite sur le post-it. Tous les scénarios qui n'ont pas changé de colonne sont considérés comme évalués et sont retirés du tableau.
Pour les autres, un échange aura lieu entre les participants pour obtenir un consensus sur l'estimation de la complexité et du taux d'effort demandé par la user story concernée.
Pour aller plus loin, découvrez comment effectuer des vérifications et des changements en masse dans votre code grâce au langage des expressions régulières; ou découvrez le CMS de HubSpot.
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