Depuis plus de 10 ans, le statut d'auto-entrepreneur n'a cessé d'aider les Français à sauter le pas de la création d'entreprise. En effet, ce régime simplifié d'entreprise individuelle connaît une hausse constante. En 2019, il a été adopté par plus de 386 000 personnes, soit 25,3 % de plus qu'en 2018 d'après les chiffres de l'INSEE.
Facilitateur d'accès à l'entrepreneuriat, le statut d'auto-entrepreneur est aussi révélateur d'une volonté d'indépendance des travailleurs français et présente de nombreux avantages qui contribuent à sa popularité grandissante.
Mais concrètement, qu'est-ce que ce statut ? Qui peut devenir auto-entrepreneur et comment ? Qu'est-ce que cela implique ?
Qu'est-ce que le statut d'auto-entrepreneur ?
Le statut d'auto-entrepreneur aussi appelé « micro-entrepreneur » est un statut d'entreprise individuelle simplifié. Créé en 2008 par la LME (loi de modernisation de l'économie) et adopté depuis le 23 juillet 2010, ce régime de travailleur indépendant a pour but de simplifier et d'encourager la création d'entreprise.
Ainsi, la micro-entreprise est une société simplifiée qui offre plusieurs avantages aux entrepreneurs :
- des démarches administratives allégées et gratuites qui se réalisent en ligne ;
- aucune comptabilité à tenir, seulement un livre des recettes contenant les numéros de factures émises ;
- une exonération de TVA qui simplifie la gestion de trésorerie ;
- de faibles charges.
Comment devenir auto-entrepreneur ?
Devenir auto-entrepreneur est très accessible puisque ce statut juridique s'adresse aux personnes désirant exercer une activité professionnelle indépendante.
Contrairement aux autres statuts juridiques, les démarches administratives du statut de l'auto-entrepreneur sont simplifiées et n'engendrent pas d'investissement financier.
Les conditions requises pour devenir auto-entrepreneur
Peu de prérequis sont demandés pour devenir auto-entrepreneur : il faut être une personne physique et vouloir exercer une activité artisanale, commerciale ou libérale.
Aucun diplôme n'est nécessaire, mais des habilitations et des autorisations peuvent être demandées pour certaines activités spécifiques.
De plus, il est possible de cumuler le statut d'auto-entrepreneur avec
- le statut de salarié ;
- le statut d'étudiant ;
- le statut de demandeur d'emploi.
Créer son statut auto-entrepreneur
Les démarches administratives pour devenir auto-entrepreneur sont allégées et gratuites. Il faut dans un premier temps réunir les pièces suivantes :
- Une copie de la pièce d'identité ;
- Un justificatif de domicile ;
- Une attestation sur l'honneur de non-condamnation judiciaire ;
- Attestation de capacités professionnelles ou diplômes selon certaines activités spécifiques.
Le statut d'auto-entrepreneur se demande en ligne. Il faut se rendre sur le portail dédié autoentrepreneur.urssaf.fr pour compléter Cerfa 15253*04 Micro-Entrepreneur et choisir les options fiscales relatives au versement libératoire de l'impôt et à l'option pour le régime de l'EIRL.
Obtenir l'ACRE
L'ACRE est un dispositif d'aide à la création d'entreprise qui permet une exonération totale des charges sociales pour la première année d'activité de l'entreprise.
Cette aide s'adresse aux demandeurs d'emploi et aux personnes de moins de 25 ans. Pour en faire la demande, il faut compléter et adresser le formulaire Cerfa n°13584*02 au centre des formalités des entreprises (CFE).
Les charges liées au statut d'entrepreneur
Les charges d'un auto-entrepreneur varient d'une activité à l'autre et il est important de savoir les anticiper afin d'assurer la pérennité de la micro-entreprise. Parmi ces dernières figurent :
- Les cotisations sociales (variables selon la nature de l'activité),
- Les taxes relatives aux chambres de commerce (hors auto-entrepreneurs exerçant une profession libérale),
- La Cotisation Foncière des Entreprises, ou CFE (applicable en cas de chiffre d'affaires supérieur à 5 000 €),
- L'impôt sur le revenu, avec une méthode de calcul différente des autres sociétés, basée sur le chiffre d'affaires réalisé,
- Les charges fixes de fonctionnement, telles que : la mutuelle, l'assurance Responsabilité Civile Pro, ou RC Pro, (obligatoire pour les métiers du BTP et fortement conseillée pour les autres activités), l'assurance voiture professionnelle qui peut être obligatoire pour les professions libérales, les frais bancaires.
En termes de législation, les auto-entrepreneurs sont obligés d'ouvrir un compte bancaire dédié à l'activité de leur micro-entreprise. Ce compte ne doit pas être obligatoirement un compte professionnel, cependant certaines banques peuvent l'exiger dans le cadre d'une demande de prêt.
D'autres frais non obligatoires, mais conseillés peuvent être comptés comme la projection juridique, les assurances multirisques et les assurances « accident de la vie ».
Des frais variables et propres à chaque activité peuvent s'ajouter comme l'achat de matériel, des abonnements à des logiciels ou la location d'un espace de travail.
Il est important également de noter que, les charges d'un auto-entrepreneur étant réduites, le statut est plafonné à un certain montant de TVA et de chiffres d'affaires :
- TVA : 82 800 € pour les activités commerciales et à 33 200 € pour les professions libérales
- CA : 176 200 € pour les activités commerciales et à 72 600 €
Fixer ses tarifs en tant que freelance
Fixer ses tarifs lorsqu'on devient auto-entrepreneur n'est pas toujours chose évidente. En effet, les nouveaux freelances ont souvent tendance à tomber dans les deux pièges suivants :
- surestimer les revenus en se disant qu'un taux journalier de 200 € à raison de 5 jours de travail par semaine revient à gagner 4 000 € en fin de mois. Or il est impossible pour un auto-entrepreneur de dédier ses semaines entières à ses clients, car il doit garder du temps pour la gestion de sa propre entreprise ;
- avoir peur d'afficher des prix trop élevés et de n'attirer aucun client. Les prix pratiqués sont alors trop bas et le freelance travaille à perte.
Pour éviter ces deux cas de figure, il est important de savoir comment fixer ses tarifs en tant que freelance. Pour cela, deux options sont possibles selon les propositions de missions qui se présentent :
- facturer selon un taux horaire ;
- facturer selon un taux journalier.
Ce taux doit apparaître dans une facture freelance.
Calculer son taux horaire en freelance
Pour calculer son taux horaire, il est nécessaire de connaître dans un premier temps le montant des charges fixes mensuel. Il faut ensuite appliquer une marge à ce montant. La marge minimum est généralement autour de 30 %. Une fois ce calcul fait, il suffit de diviser le montant par le nombre d'heures travaillées dans le mois.
Le calcul du taux journalier suit la même logique. Il extrêmement important de prendre en compte le montant des frais fixes de la micro-entreprise, c'est-à-dire les charges sociales, les taxes et les frais de fonctionnement afin que ces coûts soient absorbés par la facturation faite auprès des clients. La marge appliquée à ces coûts ne doit pas être inférieure à 30% afin que le freelance puisse générer une activité rentable.
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Trouver des missions
Il n'est pas toujours facile de trouver des missions lorsqu'on devient auto-entrepreneur. Mais il existe plusieurs leviers qui sont facilement exploitables pour rencontrer des clients et générer rapidement les premiers revenus.
Les plateformes freelance
De nombreuses plateformes freelance existent. Elles permettent d'entrer rapidement en relation avec des prospects en recherche de prestataire.
Certaines plateformes sont spécialisées dans des cœurs de métiers bien précis, d'autres sont des plateformes généralistes. Pour ces dernières, les plus connues sont Malt, Codeur.com et Crème de le Crème.
L'inscription sur ce type de plateformes est généralement gratuite, mais l'apport d'affaires peut être facturé via une commission qui s'applique lorsqu'un freelance remporte une mission. Certaines plateformes comme Codeur.com fonctionnent avec un système d'appel d'offres : un abonnement mensuel est nécessaire pour pouvoir y avoir accès et y candidater.
Il est possible de trouver des missions en freelance sur le premier réseau social professionnel au monde. Pour cela, il est nécessaire d'optimiser son profil en renseignant correctement son titre, sa description et ses expériences professionnelles.
En effet, LinkedIn dispose d'un moteur de recherche qui permet de trouver des profils par nom, métier et localisation. Renseigner l'intitulé exact de son activité dans le titre de son profil permet alors d'être référencé.
Les communautés en ligne
De nombreuses communautés en ligne existent sur Facebook et LinkedIn. Les intégrer permet alors d'entrer en contact avec d'autres freelances et des prospects.
De plus, Facebook propose une fonction « rechercher » dans les groupes qui permet d'entrer des mots clés et d'afficher toutes les publications des membres qui les contiennent. Ainsi, il est possible d'entrer facilement en contact avec des prospects ou avec d'autres freelances ayant besoin de sous-traiter.
Réseau et partenariats
Le réseau et les partenariats sont très importants pour un auto-entrepreneur. En effet, il s'agit de deux leviers qui permettent de générer des apports d'affaires réguliers.
En ce qui concerne le réseau, il est possible de l'activer en recontactant les anciens camarades d'école et les anciens collègues de travail. Pour l'élargir, le freelance peut se rendre à des afterworks d'entrepreneurs ou devenir un membre actif d'une ou plusieurs communautés en ligne.
En ce qui concerne les partenariats, ils permettent de générer un apport d'affaires régulier et dans certains cas, ils peuvent compléter les compétences du freelance et lui permettre d'élargir son catalogue de prestation de service. Pour établir des partenariats durables, le freelance peut devenir le prestataire référent d'une agence ou d'une entreprise qui n'aurait pas sa compétence par exemple. Il peut aussi lier ces compétences à celles d'un autre freelance plus expérimenté.
La prospection
La prospection peut être indispensable pour le développement commercial d'un freelance. Cependant, celui-ci doit adapter ses méthodes afin de ne pas perdre de temps et de cibler les bons prospects.
Pour se faire, il est recommandé d'utiliser un outil déjà évoqué : LinkedIn. En effet, son moteur de recherche qui permet de trouver des professionnels peut aussi servir pour trouver des publications par mots clés.
Les plateformes freelance qui permettent d'avoir accès à des appels d'offres peuvent aussi constituer un support de prospection.
Pour assurer un flux constant de mission et donc de revenu, il est important que le freelance n'attende pas d'être à court de missions pour prospecter et intégrer cette tâche dans ses plannings hebdomadaires.
Avoir un site internet
Créer un site internet gratuitement permet à l'auto-entrepreneur de présenter ses services sans y consacrer un budget précieux. S'il l'optimise pour le référencement naturel, il peut apparaître dans les meilleurs résultats des moteurs de recherche et recevoir de manière gratuite des demandes de devis de la part de prospects.
Si l'auto-entrepreneur observe des pics d'activité durant l'année, il peut se servir de son site internet pour faire de la publicité via Google Ads durant les périodes creuses pour dynamiser la baisse d'activité.
Ce guide vient de présenter toutes les informations nécessaires à connaître pour devenir auto-entrepreneur. Il apparaît qu'un bon nombre d'activités peut se pratiquer via une micro-entreprise et qu' aucun prérequis n'est demandé.
Bien que ce régime simplifié d'entreprise individuelle offre une gestion allégée, cela ne signifie pas que l'auto-entrepreneur ne doit pas suivre sa progression.
En effet, la clé du succès pour devenir auto-entrepreneur réside dans le fait de savoir comment fixer ses tarifs et de savoir comment se développer. Bien entendu, ces deux points ne peuvent pas toujours être entièrement maîtrisés dès les premiers mois d'activité. Comme n'importe quel autre type d'entreprise, une micro-entreprise a besoin de temps pour s'installer et prendre ses marques.
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