Qu'est-ce que la low-tech ?

Rédigé par : Sélim Dahmani
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Après plusieurs décennies en marge, les low-techs font leur grand retour. En cause : une prise de conscience écologique, la nécessaire sobriété qui l'accompagne et une réflexion inédite sur la place des nouvelles technologies dans le quotidien de chacun. Si les départements Recherche & Développement des entreprises se concentrent aujourd'hui largement sur des procédés high-techs toujours plus complexes et sophistiqués pour innover, la low-tech prend le contre-pied de cette démarche en proposant un retour à l'essentiel. Dans une optique de cohabitation plutôt que de remplacement pur et simple de la high-tech, la low-tech veut faire mieux avec moins en mettant au cœur de ses priorités le respect de l'humain et de l'environnement.

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Conceptualisée dans les années 70 via les termes de technologies « libératrice » et « démocratique », la low-tech s'inscrit au cœur de l'innovation frugale. Elle nécessite de faire preuve d'ingéniosité pour créer et inventer le plus simplement et efficacement possible, tout en utilisant un minimum de ressources et de moyens. Elle apporte une réponse peu sophistiquée et économique à une demande définie, sans faire de concessions sur l'efficience du service rendu. Dans un monde largement connecté et faisant la part belle aux technologies toujours plus pointues et énergivores, la low-tech incarne une démarche d'invention à contre-courant. Elle promeut une sobriété de consommation et de production, et encourage une durabilité forte, une résilience collective et une transformation culturelle.


Utilité

La low-tech cherche à répondre aux besoins essentiels de l'individu et du collectif comme l'accès à la santé, à l'alimentation, à l'hygiène et à l'habitat ou encore la gestion des déchets et les moyens de transport. Elle vise un mode de consommation sain et pertinent, et recentre la production sur l'essentiel. En proposant des technologies d'une plus grande simplicité, elle garantit un haut niveau de fiabilité.


Accessibilité

La low-tech se veut accessible et appropriable par le plus grand nombre. Pour ce faire, elle mêle faible coût et simplicité d'usage maximum. Les low-techs peuvent être entretenues et réparées localement par les utilisateurs eux-mêmes avec des pièces facilement disponibles. La prise en main des low-techs est possible par une grande partie de la population, redonnant ainsi leur autonomie aux citoyens et aux territoires à tous les niveaux. Elle encourage la solidarité, la cohésion sociale et le partage des savoirs. La low-tech permet également une meilleure répartition de la valeur et du travail.


Durabilité

Luttant contre l'obsolescence programmée, la low-tech est pensée pour durer dans le temps. Tout au long de son cycle de vie, elle optimise ses impacts écologiques, sociaux et sociétaux. Elle limite l'utilisation d'énergie et de ressources, est généralement fabriquée de manière locale et privilégie les matériaux de récupération. La low-tech est robuste, pérenne, recyclable, agile et fonctionnelle à court, moyen et long terme.

 

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Exemples d'innovations low-tech


Le Fairphone

Facilement réparable et équitable, le Fairphone occupe une place toute particulière dans le monde des smartphones. Son principal intérêt est sa modularité. Le Fairphone est entièrement démontable par son propriétaire en cas de panne. Ce dernier peut remplacer aisément la batterie, le module photo, la dalle ou encore le port USB-C, chacune de ces parties étant disponible sur le site internet du constructeur. Le Fairphone est fabriqué à partir d'ASI d'aluminium certifié responsable et sa couverture est en plastique entièrement recyclé. La chaîne d'approvisionnement contient de l'or issu du commerce équitable, une exception en la matière. Si les batteries du Fairphone ne contiennent pas encore de cobalt et de lithium équitables, la marque est tout de même certifiée B Corp et TCO et a été récompensée par la médaille d'or ÉcoVadis pour ses actions en matière de responsabilité sociale.

Conçu pour durer et jouissant d'une grande réparabilité, le Fairphone n'a en revanche que peu d'atouts techniques et ses performances comparées aux autres téléphones de sa gamme restent un peu en deçà. Néanmoins, en rognant légèrement sur les performances, le Fairphone s'engage à respecter des conditions de travail décentes, lutte contre l'obsolescence matérielle et logicielle en maintenant à jour son système d'exploitation plus longtemps que ses concurrents. La facilité d'entretien et de réparation ainsi que l'impact environnemental plus faible que la moyenne sont des avantages non négligeables en faveur du Fairphone.


Le four solaire

Le four solaire, et plus particulièrement le Lytefire créé par l'entreprise finlandaise Solar Fire Concentration, utilise l'énergie solaire directe pour répondre de manière locale aux besoins professionnels de chaleur tels que la boulangerie et la torréfaction. Il enraye ainsi la nécessité d'énergie fossile, d'électricité ou encore de bois pour créer de l'énergie. Le principe du four solaire Lytefire : la chaleur provient directement des rayons du soleil qui se réfléchissent dans un ensemble de miroirs, convergent vers une vitre et pénètrent dans un four à concentration. La chaleur se diffuse alors dans le four par convection. Les miroirs sont orientables afin de maximiser la captation des rayonnements solaires et optimiser ainsi la puissance du four.

La concentration solaire décentralise l'énergie solaire directe. Elle crée de la valeur localement et permet l'autonomisation économique de petites entreprises. Néanmoins, l'énergie solaire demeure intermittente, dans le sens où elle peut parfois être indisponible ou limitée. Le four à concentration solaire implique donc un changement culturel de rapport à l'énergie.


Le filtre à eau en céramique

En France, le Low-Tech Lab est une référence en matière de low-tech. Leur mission : partager des solutions, des expériences et des témoignages d'ambassadeurs de la low-tech et documenter des projets low-techs à l'aide de tutoriels techniques, d'enquêtes et de rapports détaillés. Parmi leurs tutoriels téléchargeables gratuitement sur leur site pour créer des objets low-techs se trouvent, entre autres, un réchaud économique à bois, un dessalinisateur solaire, un biodigesteur domestique ou encore un filtre à eau en céramique. Ce dernier explique comment réaliser un système permettant de purifier de l'eau insalubre grâce à un filtre à eau en céramique à échelle semi-industrielle. L'eau demeure un sujet mondial de premier ordre avec 750 000 personnes buvant toujours de l'eau insalubre (UNICEF), sans compter l'assèchement des nappes phréatiques lié à la crise climatique.

La céramique est dotée de propriétés de filtrage et de stockage. Concrètement, l'eau se verse dans un récipient filtrant en céramique poreuse, passe à travers la céramique, puis est récupérée dans un autre récipient. Les agents infectieux et pathogènes sont retirés de l'eau grâce à un mécanisme de piégeage et d'adsorption.

 

La low-tech : un retour en arrière ?

Véritable philosophie et mode de vie, la low-tech ne veut pas être perçue comme un retour en arrière ou une remise en cause de toutes les technologies. Plus qu'une démarche technophobe, la low-tech valorise le techno-discernement, c'est-à-dire le fait d'avoir recours aux technologies uniquement en cas de nécessité et à bon escient. Elle ne se tourne pas vers les technologies dernier cri mais veut pouvoir cohabiter avec la high-tech dite utile en privilégiant des techniques sobres et résilientes. La low-tech permet une reprise du contrôle par les individus sur les technologies et réinterroge les besoins de ces derniers en termes de consommation, de mobilité et de possession. Elle met en place une sobriété systémique et questionne, par exemple, la nécessité de constructions neuves, non seulement en repensant au packaging mais également en intensifiant l'usage, la rénovation et la transformation de lieux existants.

La low-tech ne veut pas être considérée comme un frein ou une contrainte mais incite à revenir à l'essentiel et redonne du sens à l'action. Elle participe à combattre l'obsolescence programmée, réduit la création de déchets, favorise la production locale et limite la consommation d'énergie. La low-tech prône un mouvement de déconsommation de plus en plus porté par les nouvelles générations à la recherche de sens et d'impact, persuadées que les hautes technologies n'ont pas toutes les réponses à la crise environnementale du XXIème siècle.

Si les technologies douces constituent une orientation technologique inévitable, elles sont souvent difficilement compatibles avec les principes de croissance et de rentabilité des entreprises. De plus, leur expansion se fait principalement de nos jours dans les pays en voie de développement. L'emprise des hautes technologies est forte sur la manière qu'ont les sociétés occidentales d'imaginer leur futur. Reposant sur le principe d'intelligence collective avec comme notions centrales le partage, la collaboration et l'open source, le succès de la low-tech et son adhésion ne se feront qu'à l'issue d'échanges et de confrontations des cultures.

 

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