La France comme locomotive européenne en matière de nouvelles technologies ? Telle est, du moins, la volonté des instances politiques et économiques des dernières années : créer les conditions pour le développement d’entreprises innovantes capables de rayonner à l’international, dans un contexte de concurrence exacerbée entre les leaders historiques du marché européen.
Depuis quelques années, la croissance spectaculaire du secteur de la tech tire une croissance européenne en stagnation, avec une moyenne cinq fois supérieure au reste de l’économie. Dans ce domaine, les deux principaux acteurs du continent restent la Grande-Bretagne et l’Allemagne, capables d’attirer des capitaux et de créer des startups performantes.
Qu’en est-il de la France ? Si l’Hexagone dispose de nombreux atouts pour voir naître et prospérer des entreprises technologiques innovantes et puissantes, le manque de financement et d’investissements représente toutefois un frein majeur. Face à ces enjeux, la réponse porte un nom : la French Tech, fleuron du secteur de la tech française.
Historique du secteur de la tech
Historiquement, l’innovation technologique est européenne. C’est en Angleterre qu’est née la révolution industrielle avec l’idée que la technologie est un vecteur de puissance politique, de domination économique autant que de prospérité des peuples. Mais avec le temps, d’autres acteurs ont pris le pas sur le Vieux Continent : les États-Unis, la Chine et le Japon dominent le secteur de la tech. L’Europe, elle, ne représente que 10 % des technologies émergentes.
Terre d’innovation au tournant des XIXe et XXe siècles, l’Europe s’est laissé distancer. Sur 300 licornes dans le monde, 170 sont américaines et 100 sont chinoises. L’Union européenne, et en particulier la France, a pourtant de nombreux atouts à faire valoir… Mais, faute de capitaux suffisants, ce potentiel n’est pas révélé.
En effet, le financement français des startups souffre d’un double déficit, à savoir : un nombre insuffisant de fonds de capital-risque et trop peu d’investisseurs souhaitant s’engager dans (et connaissant bien) le secteur de la tech.
La technologie n’est pas qu’un enjeu économique, c’est aussi une question de souveraineté. Elle permet aux nations de rester maîtresses de leur destin et d’assurer la prospérité des peuples. Pour parvenir à remettre la France en position dominante au niveau européen, les gouvernements successifs ont favorisé l’éclosion d’une « French Tech » qui est aujourd’hui parmi les écosystèmes les plus dynamiques du monde.
Secteur de la tech : croissance et attractivité
Tous les indicateurs semblent au vert pour le secteur de la tech français. Focus sur sa croissance et sur les investissements réalisés.
Les chiffres de la croissance de la tech en France
Depuis 2013, on constate une croissance rapide et continue du secteur de la tech en France – autrement dit, de la French Tech. Au premier semestre 2019, on notait ainsi que :
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Le montant des fonds levés par les startups du secteur atteignait 2,8 mds d’euros. En cinq ans, ces montants ont été multipliés par quatre pour atteindre 3,6 mds d’euros en 2018.
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Parmi les levées de fonds réalisées au cours de cette période, treize ont dépassé les 50 mns d’euros (contre douze en 2018 et six en 2017).
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La France compte quatre licornes supplémentaires (startups valorisées à plus de 1 md de dollars sans rachat ni introduction en Bourse) : Doctolib, eFront, Ivalua et Meero.
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L’Hexagone est passé au 2e rang européen en matière de montants levés et de nombre de levées de fonds (derrière le Royaume-Uni, mais devant l’Allemagne).
(Source : ministère de l’Économie, « La French Tech. Faire émerger des leaders technologiques de rang mondial », 18 septembre 2019.)
Forte de 10 000 startups dans le secteur de la tech, la France apparaît comme un pays particulièrement attractif et capable de générer croissance et emploi. Ce statut de « startup nation » attire les jeunes entrepreneurs : 15,7 % de la population affirme son intention de fonder une entreprise dans les trois ans qui viennent (la moyenne européenne étant de 11,9 %, la moyenne américaine de 11,7 %).
Les investissements tech en France
Selon le dernier rapport « State of European Tech » (Atomico), le financement des entreprises technologiques européennes a dépassé les 30 mds de dollars en 2019, contre 25 mds de dollars l’année précédente. En France, ces investissements ont atteint 4,8 mds de dollars (+42 % par rapport à 2018).
Des initiatives comme la création du French Tech Next40 (une sélection annuelle des 40 startups du secteur de la tech en capacité de devenir des leaders technologiques au niveau mondial, dont font partie Doctolib, OVH ou Veepee) et le lancement du FT120 (un regroupement de startups à fort potentiel pouvant bénéficier d’un accompagnement prioritaire dans leurs relations avec les administrations et les services publics) ont contribué à créer un écosystème propice au financement de ces entreprises.
Dans l’avenir, les freins au financement et à l’investissement devraient continuer d’être levés. Le gouvernement se fixe comme objectif de faire émerger 25 nouvelles licornes d’ici 2025, de renforcer le soutien aux startups et de transformer la French Tech en une alternative aux écosystèmes américain et chinois. En septembre 2019, les principaux investisseurs institutionnels de l’Hexagone ont annoncé 5 mds d’euros d’investissements dans des fonds spécialisés dans les nouvelles technologies.
Les tendances tech à venir
Quelles grandes tendances bénéficieront de ces investissements et de ces initiatives politiques ? Selon une étude Capterra « Les tendances technologiques pour les PME françaises en 2020-2021 », les technologies qui impacteront les entreprises françaises dans les deux ans à venir se focalisent autour :
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des agents conversationnels (« chatbots ») ;
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de l’internet des objets (IoT) ;
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de l’intelligence artificielle (et du machine learning) ;
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de l’intégration d’applications.
À cette liste, on peut ajouter :
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les monnaies virtuelles (comme le Bitcoin) ;
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les systèmes basés sur la physique quantique (ordinateurs et internet) ;
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les écosystèmes digitaux (un ensemble de plateformes fusionnant des services divers et multiples) ;
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la médecine hyper-personnalisée (un traitement adapté à chaque patient en fonction de son historique médical et de son état de santé).
Le secteur de la tech en France a donc de beaux jours devant lui !
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