La responsabilité sociétale des entreprises ou responsabilité sociale des entreprises (RSE) est devenue primordiale dans l'adoption d'un modèle d'affaires responsable. Au cœur de cette démarche, la mobilisation des parties prenantes internes et externes.
Il peut s'avérer périlleux pour les entreprises de renforcer leur démarche RSE sans prendre en considération les attentes et besoins des parties prenantes. Chaque organisation doit alors s'adapter et travailler en collaboration avec l'ensemble des acteurs en vue de développer une stratégie d'entreprise proactive et d'optimiser les performances économiques.
Pour avoir une vision globale de la stratégie RSE, il convient de définir les parties prenantes à impliquer dans la démarche, leurs rôles et aussi les actions à mettre en place pour les intégrer aux politiques RSE.
Les parties prenantes de la RSE
Les parties prenantes de la RSE désignent tous les acteurs internes ou externes, ayant un intérêt et un pouvoir de décision dans la politique environnementale, sociale et économique des entreprises. Qu'ils s'agissent des clients, fournisseurs, gouvernements, investisseurs, collaborateurs ou communautés locales, les parties prenantes de la RSE tendent à influencer positivement les entreprises.
Les différents types de parties prenantes RSE internes
- Les salariés
- Les actionnaires
- La direction
- Les partenaires sociaux
1 - Les salariés
Les collaborateurs sont directement concernés par plusieurs sujets de la RSE comme la qualité de vie au travail, les politiques d'inclusivité et de handicap, l'égalité femme/homme ou encore les méthodes de management.
Ils sont les principaux porte-paroles des valeurs et visions de l'entreprise. L'implication des salariés dans la politique RSE peut aisément renforcer l'image de marque employeur, favoriser l'engagement et la fidélisation, ainsi qu'améliorer la productivité.
2 - Les actionnaires
Les actionnaires détiennent une partie du capital de l'entreprise, ils peuvent ainsi influer sur les décisions stratégiques lors des assemblées générales.
Dans le cadre d'une politique d'entreprise engagée, les actionnaires peuvent se révéler être de véritables atouts pour la RSE. En effet, il existe des fonds d'investissement appelés « investissement socialement responsable » favorisant l'activisme actionnarial et les placements éthiques. Les actionnaires peuvent avoir des motivations divergentes en matière de RSE, il faut alors prendre en compte l'ensemble des intérêts pour une collaboration efficace.
3 - La direction
La direction d'une entreprise inclut généralement le président, les membres du conseil d'administration, le Comex, le Codir, le Copil ou encore le Comop. Les instances dirigeantes jouent un rôle moteur dans l'adoption d'une démarche RSE. En effet, elles définissent la culture d'entreprise et influencent l'évolution de la politique de développement durable, principalement en matière de gouvernance, d'éthique des affaires, de respect des standards ou de la transparence.
4 - Les partenaires sociaux
En tant que représentants des salariés, les partenaires sociaux (syndicats, collectifs de travailleurs) œuvrent pour défendre les intérêts des collaborateurs. Ils ont une place de choix dans les débats et négociations avec la direction concernant le volet social de la politique RSE.
Les différents de types parties prenantes RSE externes
- Les clients
- Les fournisseurs
- Les communautés locales
- Les ONG et associations
- Les gouvernements et les régulateurs
1 - Les clients
Étant davantage sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociaux, les clients peuvent influencer les entreprises au travers de leurs décisions d'achat. Les clients et consommateurs ont des attentes de plus en plus exigeantes en matière de transparence, de traçabilité, d'éthique ou de qualité environnementale des produits.
2 - Les fournisseurs
Dans le cadre d'une politique d'achat responsable, les fournisseurs et sous-traitants affectent nettement les performances environnementales et sociales. En qualité de donneuses d'ordres, les entreprises peuvent être tenues pour responsables des activités des fournisseurs, si celles-ci vont à l'encontre des engagements RSE. C'est dans ce sens qu'il convient de collaborer avec des fournisseurs ayant une politique environnementale cohérente avec la raison d'être de l'entreprise afin de créer une chaîne d'approvisionnement durable.
3 - Les communautés locales
Les communautés locales sont considérées comme des parties prenantes car elles partagent la même zone géographique que l'entreprise. C'est pour cela qu'une organisation doit contribuer au bien-être et au dynamisme des communautés locales pour limiter les répercussions de l'activité et favoriser l'acceptation par les riverains.
Il existe plusieurs initiatives au service des communautés locales comme la création d'emploi, la préservation du patrimoine local, la mise en place d'activités culturelles ou la participation à des campagnes publiques.
4 - Les ONG et associations
Considérées comme des organismes lanceurs d'alerte, les ONG et associations entendent infléchir les décisions prises par les gouvernements et les régulateurs. Elles accompagnent également les entreprises souhaitant tendre vers la transparence et l'amélioration des pratiques de la chaîne de valeur.
5 - Les gouvernements et régulateurs
En tant que parties prenantes externes, les gouvernements et les régulateurs ont une influence considérable sur les engagements des entreprises. En effet, ils édictent des lois et réglementations pour encadrer les activités RSE telles que la loi « Climat et Résilience » ou la loi sur la réduction de l'empreinte environnementale du numérique.
Outre les obligations légales, les pouvoirs publics peuvent intégrer des critères RSE aux appels d'offres et avantager les entreprises ayant une politique sociale et environnementale effective et éthique.
Les rôles des parties prenantes RSE
Les instigateurs de la politique RSE
Nouvelles réglementations, évolution des besoins, prise de conscience, besoin de transparence, réponse à un « bad buzz » environnemental ou simple quête de sens, nombreux sont les facteurs permettant aux différentes parties prenantes de pousser les entreprises à devenir des entreprises durables.
Leurs attentes, leurs demandes et leurs engagements contribuent à façonner et à insuffler une politique engagée et dynamique au sein des organisations.
Un rôle de soutien
Les parties prenantes externes peuvent accompagner les entreprises dans leur démarche RSE et les aider à atteindre les objectifs fixés. Pour ce faire, elles partagent leurs connaissances et bonnes pratiques, permettant ainsi à l'entreprise de s'inscrire dans une démarche d'amélioration continue vis-à-vis de la stratégie opérationnelle, des initiatives sociales et environnementales.
Le soutien aux entreprises se manifeste également au travers d'aides financières et de subventions. En effet, les régions, les CCI, ou l'État dispensent des financements publics aux TPE et PME s'engageant dans une démarche RSE.
Un rôle de garde-fou pour les entreprises
L'implication des parties prenantes internes et externes permet de cadrer la démarche de RSE. Elles poussent les entreprises à adopter une approche transparente et concrète, évitant ainsi les dérapages comme le greenwashing ou le social washing.
Les partenaires sociaux, les ONG ou les associations agissent en tant que mécanisme de surveillance, veillant au respect des engagements. En s'associant avec, les entreprises bénéficient de leur expertise pour établir des actions RSE pertinentes et utiles favorisant la culture de la responsabilité.
Les ambassadeurs de marque
Les ambassadeurs de marque contribuant à la réputation et la notoriété des entreprises sont généralement les clients et les salariés. Il convient de noter que 76 % des consommateurs se mobilisent en faveur de la consommation responsable. Ainsi, répondre aux attentes sociales et environnementales est un vecteur de fidélisation, de satisfaction et de différenciation. Cette approche favorise l'émergence d'ambassadeurs de marque grâce au bouche-à-oreille ou au partage de publications sur les réseaux sociaux.
De plus, 81 % des salariés estiment s'épanouir dans leur entreprise lorsqu'il existe une fonction ou un service RSE. Ces derniers sont donc plus enclins à porter la démarche RSE tant en interne qu'en externe et à devenir des ambassadeurs de marque employeur. Par exemple, ils peuvent recommander leur employeur à d'autres talents, s'investir dans la politique RSE ou proposer des initiatives auprès de la direction.
Les enjeux des parties prenantes RSE
L'intégration des parties prenantes dans la démarche RSE
La première étape pour intégrer les parties prenantes dans la démarche RSE est de réaliser une cartographie. Ce procédé est nécessaire pour deux raisons :
- hiérarchiser les parties prenantes
- définir l'influence de chaque partie prenante
S'ensuit la réalisation d'une matrice de matérialité permettant de concilier les attentes de l'ensemble des parties prenantes et les perspectives de performance de l'entreprise selon le degré de priorité.
Après avoir réalisé l'état des lieux des acteurs clés, les entreprises peuvent se concentrer sur la sensibilisation et l'implication des parties prenantes. Pour cela, les organisations ont le choix :
- d'impliquer les parties internes en proposant des formations RSE, des ateliers collaboratifs ou des opérations de sensibilisation aux salariés, en tenant compte de leurs postes. Par exemple, les manageurs seront plus motivés à assister à une formation sur le management responsable que les ingénieurs d'affaires.
- d'impliquer davantage les parties prenantes externes dans les politiques RSE : le baromètre 2022 de la RSE statue sur le fait que les acteurs externes sont sensibilisés, mais peu impliqués dans la politique RSE. Sur 55 % des entreprises communiquant sur les initiatives RSE auprès des clients, seulement 20 % les engagent directement dans leurs démarches. Pour favoriser l'implication de l'ensemble des acteurs externes, les entreprises peuvent coopérer avec les fournisseurs pour l'écriture de la charte fournisseur RSE ou mettre en place des projets collaboratifs.
Le développement d'un dialogue
Pour mener à bien une démarche RSE, les entreprises doivent instaurer un dialogue avec l'ensemble des parties prenantes. L'enjeu est de pérenniser les relations de manière à ce que les initiatives déployées bénéficient d'un large soutien.
La concertation avec les parties prenantes vient renforcer la légitimité des actions RSE. Les conseils, avis et critiques des parties prenantes définissent les axes d'amélioration et les perspectives d'évolution de l'entreprise. Pour ce faire, il est pertinent de prévoir des espaces de dialogue de type « World Café » privilégiant le partage et l'échange autour des enjeux des engagements.
À titre d'illustration, la marque Michel et Augustin place les communautés locales et les consommateurs au centre de la stratégie de communication. L'entreprise ouvre les portes du siège social « La bananeraie 3.0 » chaque premier dimanche du mois. Elle propose alors une cantine responsable et solidaire, accessible à tous les habitants du quartier et à prix libre. Cette démarche favorise l'acceptation de l'entreprise et contribue à renforcer la relation de confiance entre l'organisation et les parties prenantes.
La création de valeur partagée
La co-création de valeur est un véritable enjeu pour les entreprises en matière de performance RSE. Au-delà de la recherche de bénéfice, la RSE est une source de valeur partagée pour l'ensemble de la société. En effet, les préoccupations, les engagements et les intérêts des parties prenantes peuvent aider à apporter des idées concrètes et innovantes. Pour ce faire, les entreprises ont la possibilité de mettre en place des projets de co-création ou un plan d'engagement.
La gestion des risques RSE
Les risques RSE sont systémiques, une gestion incorrecte est un frein majeur à la croissance. Dans le cadre d'une approche RSE, la gestion des risques est un défi commun. En effet, les entreprises et les parties prenantes doivent travailler conjointement pour réduire les incertitudes, définir les risques RSE permet de saisir les opportunités liées à la durabilité des organisations.
Par exemple, dans le cadre d'une cartographie des risques RSE lors du processus d'achat, les entreprises peuvent identifier les risques environnementaux (pollution) et économiques (coût de traitement) élevés à l'égard de la gestion des déchets. Pour y remédier, il est possible d'investir dans une installation adéquate, de trouver un prestataire responsable ou de limiter l'utilisation des emballages non recyclables.
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