L'UTF-8 est devenu le standard incontournable pour l'encodage des caractères sur le web. Selon une étude effectuée en 2018 par W3Techs, plus de 90 % des sites web utilisent ce format. Pourtant, son fonctionnement et son importance ne sont pas toujours bien compris des développeurs.
Qu'est-ce que le codage de caractère UTF-8 ?
L'UTF-8 est un format d'encodage de caractères compatible ASCII qui permet, grâce à des séquences d'octets variables, de représenter les 110 000 glyphes Unicode. Il optimise l'espace de stockage et couvre toutes les langues et tous les symboles. Devenu standard du web, UTF-8 offre compatibilité, performance et facilité d'implémentation dans les pages web.
Quel est le rôle de l'encodage UTF-8 ?
L'encodage UTF-8 joue un rôle primordial dans la programmation web moderne. Il permet tout d'abord d'encoder la totalité des caractères définis dans le standard Unicode, soit plus de 110 000 glyphes différents. Cela couvre la grande majorité des alphabets et langues utilisés dans le monde, avec tous les signes diacritiques, lettres accentuées, idéogrammes asiatiques, emojis et autres symboles spécifiques. Grâce à l'UTF-8, il est possible d'afficher correctement toutes les langues sur un site web et cette capacité à gérer l'universalité des langues est un avantage considérable pour le web.
De plus, l'UTF-8 assure une compatibilité maximale entre les différents systèmes d'exploitation, navigateurs web et autres logiciels. Contrairement à des encodages propriétaires liés à une plateforme spécifique, l'UTF-8 est devenu un standard universel. Quel que soit l'OS (Windows, Linux, macOS) ou le navigateur utilisé (Chrome, Firefox, Safari), le rendu des pages web en UTF-8 sera identique. Cette interopérabilité évite les problèmes d'affichage de caractères spéciaux d'une plateforme à l'autre. Même sur les mobiles et tablettes, l'UTF-8 offre une compatibilité parfaite.
L'UTF-8 joue donc un grand rôle pour la typographie, les pictogrammes et la création de polices de caractères en permettant de gérer l'ensemble des symboles et glyphes Unicode. Les menus de navigation tirent aussi parti de l'UTF-8 pour supporter les caractères spéciaux.
Enfin, l'UTF-8 conserve une excellente compatibilité avec les anciennes pages web utilisant l'encodage ASCII. En effet, les 128 premiers caractères Unicode correspondent exactement à l'ASCII sur 1 octet. Ainsi, les pages web conçues il y a 20 ou 30 ans en pur ASCII pourront toujours s'afficher correctement sur les navigateurs récents. Seuls les accents et caractères spéciaux poseront souci, mais le contenu textuel de base restera lisible. Cette rétrocompatibilité partielle facilite la transition progressive des vieux sites web vers l'UTF-8, sans nécessiter de refonte complète.
Quelle est la différence entre Unicode et UTF-8 ?
Bien que les termes Unicode et UTF-8 soient souvent utilisés de concert, il existe une distinction fondamentale entre les deux. Plus précisément, Unicode est un standard international qui attribue de manière unique un nombre (appelé code point) à chaque caractère, glyphe ou idéogramme, quelle que soit la plateforme, le programme ou la langue. Établi par le Consortium Unicode, ce standard répertorie à ce jour plus de 143 000 caractères couvrant 150 écritures du monde entier. Unicode fournit en quelque sorte le « répertoire universel » des caractères utilisés par l'humanité.
À la différence d'Unicode, UTF-8 est un format d'encodage de données binaires. Il définit la façon dont chaque code point Unicode doit être converti en une séquence d'octets (bits de données) pour être stocké dans un fichier informatique ou transmis sur Internet. Plutôt que d'utiliser un nombre fixe d'octets par caractère, l'UTF-8 utilise entre 1 et 4 octets selon la complexité du glyphe.
Cette distinction des rôles explique pourquoi l'UTF-8 est devenu l'encodage le plus populaire pour mettre en œuvre Unicode sur le web. En séparant la standardisation des caractères de leur encodage binaire, Unicode et UTF-8 se complètent parfaitement.
Grâce à Unicode, tous les glyphes ont un identifiant unique et universel. UTF-8 fournit ensuite une méthode d'encodage optimisée de ces glyphes sous forme de séquences d'octets. Cette approche permet une compatibilité maximale entre les différents systèmes informatiques.
Quelle est la principale différence du codage UTF-8 par rapport à ASCII ?
L'ASCII et l'UTF-8 sont deux formats d'encodage des caractères qui présentent des différences majeures. La principale réside dans le nombre de caractères supportés : 128 pour l'ASCII contre plus de 110 000 pour l'UTF-8.
Effectivement, l'American Standard Code for Information Interchange (ASCII) ne permet d'encoder que 128 caractères sur 7 bits, soit les lettres non accentuées A-Z, les chiffres 0-9, la ponctuation de base et les symboles mathématiques/techniques les plus courants.
Cet encodage, créé dans les années 60, était adapté à l'anglais et aux langages de programmation naissants. Mais il s'est vite montré limité face aux besoins croissants de supports des accents, des idéogrammes et des symboles spéciaux.
À contrario, l'UTF-8 couvre l'intégralité des caractères définis dans le standard Unicode, soit plus de 110 000 glyphes correspondant à pratiquement toutes les langues écrites du monde. Outre l'anglais, l'UTF-8 prend en charge les accents, les alphabets non latins (cyrillique, grec, arabe et autres), les idéogrammes chinois/japonais, les emojis et bien d'autres symboles.
L'autre grande différence entre les deux formats réside dans le mode d'encodage des caractères. L'ASCII utilise un codage fixe sur 1 octet (7 bits) par caractère, d'où sa limitation à 128 symboles. À l'inverse, l'UTF-8 optimise l'espace de stockage en utilisant entre 1 et 4 octets par caractère selon sa complexité.
Malgré ces différences fondamentales, l'UTF-8 conserve une compatibilité avec l'ASCII en réutilisant le même encodage sur 1 octet pour les 128 premiers caractères Unicode. Cette rétrocompatibilité partielle a facilité la transition progressive de l'ASCII vers l'UTF-8 sur le web.
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Comment utiliser l'UTF-8 dans la programmation web ?
L'implémentation de l'UTF-8 dans les pages web repose sur son mécanisme d'encodage variable pour optimiser l'espace de stockage des caractères. Concrètement, l'UTF-8 convertit chaque caractère Unicode en une séquence d'octets de taille variable :
- Les 128 premiers caractères, correspondant à ceux de l'ASCII, sont encodés sur 1 seul octet. Cela assure une parfaite compatibilité avec l'ancien encodage ASCII sur 7 bits.
- Les lettres accentuées et caractères avec signes diacritiques des langues européennes, telles que le français ou l'allemand, utilisent généralement des séquences à 2 octets.
- Les idéogrammes des langues asiatiques comme le chinois, le japonais ou le coréen nécessitent 3 octets pour encoder leur complexité supérieure.
- Les emojis et glyphes les plus rares ou complexes requièrent des séquences à 4 octets.
Ce mécanisme d'encodage variable permet d'optimiser l'espace de stockage en utilisant le nombre minimum d'octets nécessaire pour chaque caractère. À titre d'exemple, la lettre « e » reste codée sur 1 octet comme en ASCII tandis que « é » passe à 2 octets en UTF-8.
L'autre astuce de l'UTF-8 est d'utiliser les bits de tête de chaque octet pour indiquer au décodeur le nombre total d'octets de la séquence en cours. Ainsi, quand l'analyseur UTF-8 lit le premier octet, il sait déjà si le caractère fait 1, 2, 3 ou 4 octets.
Vérifier l'encodage des fichiers sources
Pour s'assurer que tous les fichiers sources du site sont bien encodés en UTF-8, il est indispensable de les ouvrir un par un dans un éditeur de code pour vérifier l'encodage indiqué. En règle générale, l'encodage est spécifié via la balise meta charset dans l'en-tête du code HTML ou via l'en-tête Content-Type des fichiers CSS et JavaScript. Si ce n'est pas le cas ou si l'encodage renseigné n'est pas UTF-8, il faut impérativement convertir le fichier dans le bon format avec l'éditeur de code avant de l'utiliser sur le site.
Gérer l'affichage des caractères spéciaux
Pour garantir un affichage correct des caractères spéciaux (accents, symboles, emojis, icônes et autres) sur toutes les pages du site web, quelques bonnes pratiques sont à mettre en place. Pour les lettres accentuées, il est recommandé d'utiliser leur code HTML (comme « é » pour « é ») plutôt que d'insérer directement le caractère. Pour les autres symboles, il existe des fonctions d'échappement prédéfinies. Enfin, au niveau de la base de données, il faut veiller à ce que les paramètres de connexion soient configurés pour supporter l'UTF-8, tant pour l'enregistrement que la restitution des données.
Choisir des polices de caractères Unicode
Le choix des polices de caractères est également un point clé pour tirer parti de l'UTF-8. Les polices système récentes comme Arial, Calibri, Verdana intègrent nativement les jeux de caractères étendus. Il est donc recommandé de les privilégier. Pour plus de flexibilité, les polices web téléchargées comme Google Fonts apportent un vaste choix de fonts Unicode. Il ne faut donc pas négliger de vérifier que les polices iconographiques utilisées sur le site sont bien compatibles UTF-8, sinon certains glyphes risquent de ne pas s'afficher correctement.
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