Transparence alimentaire ou comment retrouver la confiance des consommateurs

Rédigé par : Sélim Dahmani
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Transparence alimentaire

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Obésité, maladies, pollution, étiquetage trompeur ou encore scandales sanitaires, l'industrie agroalimentaire est de plus en plus souvent pointée du doigt et jugée responsable d'une partie des maux qui affectent la société. Conséquence : la confiance des consommateurs est en baisse. Plus exigeants, les Français souhaitent être davantage informés sur les produits alimentaires qu'ils achètent. Dans ce contexte, de nombreux acteurs commencent à tirer parti de la transparence alimentaire et ouvrent la voie à des pratiques plus respectueuses de la santé de chacun et de la planète.

 

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Des consommateurs en quête de transparence alimentaire

 

Prise de conscience croissante de la santé et du bien-être

Présence de sels nitrités dans le jambon, viandes de synthèse, pesticides… suite à différents scandales et débats, les attentes des consommateurs envers les produits alimentaires évoluent. Soucieux de leur santé, ils prennent davantage conscience du rôle de l'alimentation dans la prévention des maladies. En effet, associée à une sédentarité prononcée qui augmente en Occident, les mauvaises habitudes alimentaires impactent l'organisme.

Le dernier baromètre sur le cancer publié par l'INCA (Institut National du Cancer) en février 2023 à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, montre que près de 92 % des Français considèrent que l'alimentation peut jouer un rôle dans la survenue d'un cancer. En revanche, les Français sont moins nombreux à se sentir très bien ou plutôt bien informés sur les risques de cancer liés à l'alimentation (55,9 %). Selon le même rapport, en une dizaine d'années, leur perception des produits alimentaires à risque s'est perfectionnée. En revanche, il reste des progrès à faire sur la connaissance des effets protecteurs de certains groupes d'aliments. Ce constat explique en partie le récent fort intérêt des consommateurs pour les nouvelles applications mobiles telles que Yuka qui, en un simple scan du code-barres d'un produit alimentaire, permet de connaître sa composition.

 

Préoccupations environnementales et sociales liées à l'alimentation

En plus de leur santé, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter pour celle de la planète. C'est pourquoi, manger mieux est aussi synonyme de manger local. La provenance des aliments est davantage vérifiée et questionnée, tout comme la juste rémunération et les bonnes conditions de travail des producteurs. Le succès et l'essor des AMAP (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne), dont le principe est de mettre en relation des exploitants agricoles de proximité avec les consommateurs partenaires, traduisent cette tendance. Au moins une fois par semaine, le paysan met à la disposition des adhérents des produits frais qui constituent leur panier. Le prix du panier est établi de façon équitable en permettant au paysan de couvrir l'ensemble de ses frais de production et se dégager un revenu correct, tout en étant accessible pour le consommateur. Résultat : d'une part, des produits locaux, de saison, souvent biologiques, de qualité nutritionnelle et gustative généralement supérieure à celle des grandes surfaces et de la transparence pour les partenaires ; d'autre part, l'absence d'intermédiaire, la réduction du gâchis et des emballages ainsi que des prix décents pour le paysan.

Publié en novembre 2021, un sondage du Concours général agricole révèle que 99 % des Français consomment des produits régionaux et locaux au moins occasionnellement. 51 % déclarent en acheter plus que l'an passé et 96 % affirment qu'il est important que la France renforce ses capacités à produire des denrées alimentaires sur son sol.

 

Réseaux sociaux, partage d'expériences et exigence de vérité

Le sujet de la transparence dans l'alimentation est pris à bras le corps par les réseaux sociaux. Les chaînes YouTube et comptes TikTok et Instagram sur cette thématique se multiplient.

  • Créée par le journal Le Parisien, la chaîne YouTube Food Checking au plus d'un million d'abonnés, propose de courtes vidéos d'enquêtes sur l'alimentation. Hadrien Gonzales y décrypte, accompagné de chefs, les aliments du quotidien. Le but : déconstruire certaines croyances sur ce qui est bon ou mauvais dans l'alimentation. Parmi les derniers sujets abordés, la présence de porc comme ingrédient principal de la mousse de canard Madrange ou encore l'ajout de gluten, un ingrédient controversé, dans certains pains de mie.

 

 

  • Avec presque 700 000 abonnés sur TikTok, Guillaume le cantinier raconte les coulisses des cantines. Il met en garde et informe sur la qualité des repas servis dans les selfs. Très populaire auprès des élèves, il profite de sa notoriété pour expliquer la différence entre un poulet et une pintade, décortiquer les plateaux-repas douteux d'autres établissements scolaires que ses abonnés lui envoient en photo ou vidéo, ou encore sensibiliser sur le gaspillage alimentaire.

lecantinier

 

  • Sur leur chaîne YouTube Fallow, Jack et Will ont également opté pour la transparence et s'amusent, quant à eux, à montrer les coulisses de leur restaurant londonien. Ils y partagent, entre autres, la création de nouvelles recettes, la gestion au quotidien d'un restaurant de renom et des conseils cuisine.

 

 

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Comment être plus transparent et retrouver la confiance des consommateurs ?

Face à des consommateurs toujours plus méfiants et en quête de vérité, les acteurs du secteur agroalimentaire n'ont d'autre choix que d'agir pour regagner la confiance de leurs clients. Une transition alimentaire est clairement engagée et portée aux oreilles des consommateurs laissant les anciens slogans du type « moins cher » ou « promo » au profit d'un nouveau marketing de l'engagement porté par des accroches telles que « emballage entièrement recyclable », « sans huile de palme », « filière qualité », etc.

 

Qualité nutritionnelle et Nutri-Score

Initiative française, le Nutri-Score a été imaginé afin de simplifier la compréhension par le consommateur des informations nutritionnelles indiquées sur les produits alimentaires et l'aider à faire des choix avisés. Ce logo, apposé sur la face avant des emballages, compare ainsi les produits alimentaires sur des critères de nutrition. Représenté par une échelle de cinq nuances allant du vert à l'orange et associé à des lettres allant de A à E, le Nutri-Score se base sur les apports à favoriser pour maintenir l'organisme en bonne santé tels que les protéines, les fruits, les légumes, les fruits à coques et les fibres, et ceux à limiter comme le sucre, le sel et les acides gras saturés. Depuis quelques années, le Nutri-Score est également utilisé dans d'autres pays européens, si bien qu'il inclut aujourd'hui un comité de pilotage et un comité scientifique. Tandis que le comité de pilotage a pour mission de faciliter l'utilisation du logo par les industriels du secteur alimentaire, le comité scientifique, lui, assure l'efficacité du Nutri-Score sur la santé des consommateurs en accord avec les recommandations alimentaires, notamment en faisant constamment évoluer l'algorithme du logo.

Nutri-score

 

Niveau de transformation des aliments et Siga

Siga évalue le degré de transformation d'un produit. Cet indice scientifique indique si un produit est simplement transformé, et donc à favoriser, ou au contraire ultra-transformé, et donc à éviter. Il est calculé à partir des informations légales du produit et prend en compte le degré de transformation de chacun des ingrédients ainsi que les composants à risque. Les scores Siga et Nutri-Score sont complémentaires. C'est pourquoi un produit possédant un bon Nutri-Score de A ou B car comprenant peu de sucre ou de sel, peut avoir à l'inverse un score Siga passable parce qu'ultra-transformé. Le score Siga va de 1 (très peu transformé) à 7 (très transformé et donc à limiter), passant du vert au bleu foncé. Il remet des médailles d'or et d'argent aux recettes les plus « simples » dans leur catégorie.

Score Siga

 

Impact environnemental et Éco-score

L'Éco-score calcule l'impact sur l'environnement d'un produit alimentaire. Lancé en février 2021 par une dizaine d'acteurs privés dont les célèbres Yuka, La Fourche et Marmiton, ce nouveau label a pour objectif de renseigner le consommateur sur l'empreinte carbone des produits alimentaires qu'il achète. Il fait partie des propositions émises par la Convention Citoyenne pour le Climat et repose principalement sur l'analyse du cycle de vie du produit concerné. D'autres indicateurs complémentaires peuvent être pris en compte tels que la biodiversité, l'approvisionnement local, l'origine et la saisonnalité des ingrédients, la protection d'espèces menacées ou encore la circularité de l'emballage. Le tout forme un score sur 100 affiché sous forme de lettres, allant de A à E, soit de l'impact le plus faible au plus élevé.

Eco-score

 

Traçabilité et essor de la blockchain

À cause des nombreux scandales sanitaires et alimentaires de ces dernières années, la traçabilité des produits est devenue un élément essentiel dans la relation entre le consommateur et le produit. Pour rappel, la traçabilité est la possibilité de suivre les différents stades de la production et de la commercialisation d'un produit. Déjà connue pour supporter le bitcoin et réputée inviolable, la technologie de traçabilité de la blockchain est de plus en plus utilisée dans le secteur agroalimentaire. En effet, si en allant au marché ou chez le primeur, il est souvent aisé pour le consommateur de connaître la provenance des denrées qu'il convoite, la tâche est plus ardue lorsqu'il s'agit de produits achetés en grande surface sur lesquels les étiquettes sont souvent laconiques.

Ce manque d'informations peut être comblé par la blockchain car elle permet d'enregistrer des données et de les transférer d'un acteur à l'autre d'une filière. Le système de la blockchain se matérialise ici par un QR code apposé sur l'emballage. Il renferme l'ensemble des informations de la vie du produit avant son arrivée en rayon. Un coup de flash suffit à l'acheteur pour accéder à toutes les données relatives à une carotte ou à une boîte de petits pois. Petit bémol : le principe de la blockchain peut prendre plusieurs mois pour être mis en place. Des marques comme Lu, Géant Vert et Herta y travaillent déjà. Par ailleurs, la blockchain présente l'avantage de pouvoir prouver au consommateur que les promesses faites par les marques sont bien réelles puisqu'il est impossible de falsifier les informations qu'elle contient.

 

Bien-être animal et labels

La viande revient régulièrement au cœur des débats sur la transparence alimentaire. Pour des raisons de santé, de bien-être animal, d'environnement, d'origine et de qualité, elle est particulièrement sujette aux exigences d'authenticité, de vérité et de sincérité des consommateurs. Par conséquent, son étiquetage est particulièrement important et les labels assurant le respect des animaux montent en puissance. Néanmoins, un effort de recherche est souvent nécessaire pour discerner le vrai du faux. Certains labels ne sont en effet pas gage de qualité et peuvent induire le consommateur en erreur. Dans ce contexte, à quels labels se fier lorsque consommer de la viande issue d'élevages intensifs ou produite selon des méthodes d'élevage faisant souffrir les animaux n'est pas une option ?

La célèbre association française à but non lucratif de défense des animaux L214 ainsi que la PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme) recommandent les labels Label Rouge et Agriculture Biologique. Même si, selon la PMAF, ces derniers présentent certaines lacunes, ils prennent en compte le bien-être animal avec des exigences supérieures à celles que la réglementation générale impose. Ils sont tous deux propriétés du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Le label Agriculture Biologique (AB) permet aux consommateurs de mieux identifier les produits bio ayant recours à un mode de production soucieux du respect des équilibres naturels et du bien-être des animaux.

Label Rouge et Agriculture biologique

 

Que dit la loi ?

Adoptée en mai 2020 par l'Assemblée nationale, la proposition de loi sur la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires reprend plusieurs dispositions adoptées dans le cadre de la loi EGAlim. Grâce à elle, l'étiquetage renseignant l'origine des viandes de porcs, de volailles, d'ovins, de caprins et de la viande hachée bovine est désormais obligatoire dans la restauration hors foyer, le consommateur doit être informé de la provenance ou de la dénomination de l'AOP et de l'IGP des vins vendus en bouteille, en pichet et en verre dans les restaurants et autres établissement titulaires d'une licence de débit de boisson, et la mention du nom et l'adresse du producteur doit être renseignée sur l'étiquetage des bières, entre autres. Ces lois participent à donner un cadre à la transparence alimentaire et à la renforcer, dans le but de protéger le consommateur.

 

Exemple d'actions vertueuses dans l'alimentation

 

Le projet « Act For Food » de Carrefour

« Programme de transition alimentaire pour que les jeunes générations puissent dire à leurs parents qu'ils mangent mieux aujourd'hui qu'hier », l'opération « Act For Food » est lancée en 2018 par Carrefour. Avec l'ambition de proposer des solutions concrètes pour mieux manger, et ce à l'échelle internationale, l'objectif de Carrefour est de devenir leader de la transition alimentaire pour tous. Le programme « Act For Food » repose sur treize engagements incluant notamment la garantie d'un bio 100 % accessible, l'exclusion de 100 substances controversées, la non-utilisation de pesticides, la suppression des traitements antibiotiques, une pêche responsable, la favorisation de la biodiversité des fruits et des légumes, l'aide à la conversion au bio ainsi que la garantie de la traçabilité avec l'aide de la blockchain. La plupart de ces actions concernent les filières qualité Carrefour et les produits Carrefour et Carrefour Bio. À l'ère du consommer moins mais mieux, l'enseigne souhaite rester au plus près des attentes de ses clients.act-for-food

 

 

Le programme « Producteurs d'ici » d'Intermarché

En mai 2020, Intermarché décide de renforcer et de développer ses partenariats locaux en créant la démarche nationale « Producteurs d'ici ». L'objectif est de valoriser le territoire, les savoir-faire et les produits du territoire avec des fournisseurs situés à moins de 70 km du magasin Intermarché le plus proche. Le programme « Producteurs d'ici » favorise ainsi l'achat en hyper local, contribue au développement économique de la zone concernée, facilite le consommer mieux et responsable, et crée un cercle vertueux qualitativement et financièrement. Avec son maillage territorial très serré et un magasin tous les 17 km environ, Intermarché s'engage pour une alimentation plus locale à l'échelle de la France. Un magasin Intermarché sur trois est aujourd'hui concerné ainsi que près de 15 000 producteurs locaux. En 2012, Lidl avait déjà lancé une démarche similaire appelée « Saveur de nos régions » et Système U a, dans la même optique, développé le plan « Le meilleur du local ».

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L'initiative « Bon appétit, zéro gaspi » de Lidl

En 2016, la chaîne de supermarchés Lidl lance le projet « Bon appétit, zéro gaspi » en France afin de limiter le gaspillage des fruits et légumes ne répondant plus aux standards de qualité Lidl mais encore parfaitement consommables, ainsi que des produits alimentaires arrivant à leur date limite de consommation (DLC). « Bon appétit, zéro gaspi » permet ainsi aux clients Lidl d'acheter à un prix de vente réduit du pain, de la viande, du poisson, certains produits frais, des fruits et des légumes. Lidl propose également des cagettes « zéro gaspi fruits et légumes » de 5 kg à un prix imbattable : 1 euro la cagette. Sur ce prix, 50 % soit 50 centimes sont reversés aux Restos du Cœur. Entre 2016 et 2020, plus de 70 000 tonnes de fruits et légumes ont ainsi été préservées du gaspillage et plus de 7 millions d'euros ont été reversés aux Restos du Cœur.

La transparence dans l'alimentation joue un rôle de premier plan pour un avenir alimentaire durable et sain. Les consommateurs ont leur responsabilité en exigeant des informations transparentes et en faisant des choix éclairés, tout comme les entreprises alimentaires qui, à leur tour, doivent reconnaître l'importance de répondre à ces demandes pour construire une relation de confiance sur le long terme. En travaillant main dans la main, consommateurs, entreprises et régulateurs ont le pouvoir de créer un système alimentaire plus transparent, responsable et adapté aux besoins de chacun.

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