Qu'est-ce que la capacité d'autofinancement ? Définition, calcul et interprétation

Rédigé par : Louis Vedere d'Auria
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La capacité d'autofinancement est une boussole pour les investissements d'entreprise

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Pour garantir une comptabilité d'entreprise efficace, il est nécessaire de comprendre et savoir utiliser la capacité d'autofinancement. Cette expression désigne un surplus de trésorerie. Cet excédent est tout simplement la différence entre les encaissements et les décaissements de l'entreprise nécessaires au fonctionnement de l'activité. Or, celui-ci est essentiel pour évaluer les possibilités d'investissement, mais aussi d'épargne d'une entreprise. Par conséquent, maîtriser ce concept va permettre notamment au directeur financier de mieux piloter l'activité grâce à l'accès à une estimation plus fine de son potentiel.

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Qu'est-ce que la capacité d'autofinancement ?

La capacité d'autofinancement ou CAF est ce qui est connu en comptabilité sous le terme de ratio. Il s'agit d'un outil de gestion pour les décideurs et décideuses. Les ratios prennent en effet la forme de coefficients ou de pourcentages. Ils rendent possible un rapport d'analyse entre deux grandeurs issues de documents comptables.

En ce qui concerne la CAF en particulier, elle permet de prévoir les ressources financières restantes en fin de cycle d'exploitation. Ainsi, la capacité d'autofinancement est fondamentale aussi bien pour évaluer la santé financière d'une entreprise que pour connaître les possibilités d'investissement.

Cet excédent de trésorerie que constitue la CAF permet ainsi de répondre à quatre problématiques stratégiques pour toute entreprise :

  • En priorité sécuriser la trésorerie grâce à l'augmentation des fonds de roulement
  • Ensuite, investir dans dans certains éléments stratégiques dans le but d'améliorer la compétitivité de l'entreprise vis-à-vis de la concurrence
  • Rembourser les emprunts et les dettes actuelles
  • Enfin, évaluer le montant des dividendes à verser aux actionnaires

En outre, ce ratio est aussi un indicateur clé qui peut être soumis aux établissements de prêts par une entreprise lorsqu'elle désire souscrire de nouveaux emprunts. Les banques évaluent en effet les capacités de remboursement en utilisant la capacité d'autofinancement. Il s'agit d'un élément fondamental pour démontrer l'état de la comptabilité de l'entreprise et son potentiel auprès d'acteurs externes. Cela n'est pas étonnant, car la CAF est plus pertinente que le résultat pour observer la rentabilité d'une entreprise. En effet, le résultat ne prend pas en compte certains flux financiers pourtant importants tels que le remboursement du capital d'un emprunt. Ainsi, la capacité d'autofinancement est une donnée plus sûre pour évaluer la santé financière de l'entreprise et pour estimer sa capacité à rembourser ses dettes.

 

Comment calculer sa capacité d'autofinancement ?

Une fois que l'importance de la CAF est appréhendée, il est nécessaire de la calculer pour pouvoir l'utiliser de manière concrète. Pour ce faire, deux méthodes existent. La première est calculée à partir du résultat net. La seconde, quant à elle, utilise l'EBE ou excédent brut d'exploitation.

 

Calcul à partir du résultat net

La première méthode, celle qui repose sur le résultat net, se calcule en appliquant la formule suivante :

CAF = Résultat net de l'exercice + Charges calculées - Produits calculés + Valeur nette comptable des éléments actifs cédés - Produits de cession des éléments actifs cédés.

Ce qui est désigné sous l'expression «produits calculés» est l'ensemble des produits non encaissables. Ces derniers ne se traduisent pas par une entrée de trésorerie. Les reprises d'amortissements ou les reprises de provisions font partie de cette catégorie.

Les charges calculées quant à elles sont celles qui ne se traduisent pas par une sortie de trésorerie. Les provisions ou les dotations aux amortissements en font partie.

 

Calcul à partir de l'EBE

La seconde méthode utilise l'EBE pour calculer la capacité d'autofinancement. Cet excédent brut d'exploitation est un solde intermédiaire de gestion. Cet indicateur permet d'évaluer la rentabilité d'une entreprise. Grâce à l'EBE, il est ainsi possible de connaître la ressource d'exploitation de l'entreprise sur une période donnée. Cette phase essentielle se situe après le paiement des charges liées au personnel, mais avant celles liées aux dotations aux amortissements.

Dans le cadre de cette méthode, la formule à appliquer est la suivante :

CAF = Excédent brut d'exploitation + Produits encaissables - Charges décaissables

Les produits encaissés sont les produits encaissés ou à encaisser qui n'entrent pas dans le champ de l'EBE. Il s'agit par exemple des produits financiers ou des produits exceptionnels.

En ce qui concerne les produits décaissés, ils désignent les produits décaissés ou à décaisser qui n'entrent pas dans le calcul de l'excédent brut d'exploitation. Dans cette catégorie, nous retrouvons par exemple les intérêts bancaires.

 

Comment interpréter sa CAF ?

Une fois le calcul de la capacité d'autofinancement réalisé, il faut l'interpréter pour pouvoir piloter l'entreprise de manière optimale. Suite au calcul, le résultat peut être positif ou négatif.

 

Une capacité d'autofinancement positive

Si la CAF est positive c'est-à-dire supérieure à 0, alors l'entreprise réalise des bénéfices d'exploitation. C'est bien entendu une bonne chose, car cela signifie qu'elle dégage un surplus de trésorerie.

Généralement, il est admis que la capacité d'autofinancement doit :

  • au moins être égale à 5% du chiffre d'affaires de l'entreprise si celle-ci est soumise à l'impôt sur les sociétés.
  • au moins être égale à 15% du CA si l'entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu.

Quoi qu'il en soit, une CAF positive signifie que l'entreprise peut éviter d'avoir recours à des financements externes pour ses projets d'investissement. Elle possède donc de meilleures capacités de financement, ce qui se traduit par une amélioration de l'indépendance de l'entreprise.

 

Une CAF négative

Dans la plupart des cas, une capacité d'autofinancement négative n'est quant à elle pas bon signe. En effet, cela démontre que l'entreprise ne génère pas assez de revenus pour couvrir son cycle d'exploitation. Par conséquent, il y a une nécessité, pour assurer une continuité de fonctionnement de l'entreprise, de faire appel à des solutions de financement externes.

Toutefois, cela n'est pas un problème si l'entreprise est relativement récente et possède un fort potentiel d'évolution à moyen ou long terme. Cette dernière ne rencontrera alors pas de difficultés pour se faire financer auprès de banques. Pour une entreprise plus ancienne cependant, cela peut être le signe de la nécessité de mettre en place une révision de son modèle économique.

Pour aller plus loin, il peut être pertinent de prendre en compte un autre élément : le ratio entre les dettes financières et la capacité d'autofinancement. Ce ratio informe du nombre d'années nécessaires pour rembourser les dettes financières que l'entreprise a contracté. Si l'activité possède une bonne santé financière, ce ratio de capacité de remboursement ne devrait jamais dépasser 2 ou 3.

 

 

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