Comment faire un storyboard ? Conseils et logiciels pour réussir

La vidéo marketing est un levier non négligeable dans une stratégie de contenu. À l'heure actuelle, le format vidéo est le format le plus plébiscité par les consommateurs. Grâce à la multiplicité d'outils, il n'est désormais plus nécessaire d'avoir des compétences particulières pour créer des vidéos. Cependant, pour une vidéo marketing réussie, il est essentiel de planifier, en amont, plan par plan l'histoire racontée. Cela permet d'être organisé et d'avoir une ligne directrice tout au long de la réalisation. C'est ce à quoi va servir la création d'un storyboard.

Pourquoi faire un storyboard ?

Le fait de réaliser un storyboard permet de dissocier deux phases, à savoir la réflexion et l'action. Il présente en effet divers intérêts lors du passage du scénario à la création audiovisuelle.

Valider une idée

Toutes idées passent par une première phase de validation avant d'être mises en action. Le fait d'inscrire sur le papier des éléments jusque-là discutés à l'oral permet de les visualiser. Les décideurs peuvent alors, sur la base du storyboard, vérifier la pertinence du concept retenu et entrevoir plus clairement les différentes possibilités de mise en image d'une idée.

Cadrer le budget

La définition d'un budget peut s'avérer complexe et dépendante des moyens à utiliser pour concrétiser une idée. Avec un storyboard, il est plus simple de savoir quels seront les outils et les moyens techniques à utiliser. L'outil permet de donner au client une idée claire du produit final, de la production à venir et de son coût.

Organiser le processus de production

Véritable feuille de route de la production, le storyboard permet de répertorier toutes les actions à mener. Il s'avère un outil de planification de prise de vues efficace et adéquate. Lorsque la vidéo doit respecter une durée prédéfinie, il permet de faire entrer toutes les idées dans le format demandé. Il est également d'une utilité évidente dans la définition des canaux de diffusion de la vidéo, YouTube, réseaux sociaux, site internet… En effet, il rend possible la détermination du canal le plus efficace en fonction du format, du ton et du style utilisés.

Identifier les faiblesses du scénario

À l'aide du storyboard et en se plaçant du point de vue de l'utilisateur, il est aisé de voir les erreurs et les approximations du scénario. Le scénarimage permet alors de réaliser un travail d'optimisation avant la phase de production. Il rend visibles les manquements, les imperfections et en facilite la correction.

Aider la collaboration des équipes

Certaines créations demandent un travail en équipe, avec des collaborateurs appartenant à différents services. La tâche est facilitée par les outils digitaux de création de storyboard qui comprennent des modes de partage collaboratifs. Le chef de projet pourra ainsi permettre à son équipe de visualiser le projet dans son ensemble. Chacun pourra ensuite apporter sa propre version des éléments à mettre dans le scénarimage. Il permet également l'articulation du travail des équipes de création et de production.

Quels sont les différents types de storyboard ?

Qu'il soit numérique ou papier, le storyboard peut prendre différentes formes et contenir plus ou moins de détails. Si son format reste totalement libre, les trois types de storyboard les plus répandus restent le storyboard traditionnel, le storyboard thumbnail et le storyboard digital.

Le storyboard traditionnel

Le storyboard traditionnel est composé d'une série de dessins au crayon ou à l'encre et permet de visualiser les actions à mener pour le tournage. Il se présente sous forme séquentielle en plusieurs planches et peut comporter autant de détails que nécessaire. Facile à éditer, ses esquisses se font plan par plan ou par scènes à tourner. De plus, il est accompagné d'annotations pour plus de précision.

Le storyboard thumbnail

Plus élémentaire que le storyboard traditionnel, le storyboard thumbnail se compose de rapides croquis approximatifs des séquences. Souvent sur une seule planche, il est utilisé pour obtenir l'approbation initiale du projet. Il peut également servir de base de travail aux équipes disposant d'une vision claire de la façon de présenter l'idée ou les scènes à tourner. Il peut par exemple n'expliciter que les mouvements de caméra nécessaires au tournage.

Le storyboard digital

Très utilisé par les équipes d'animation et de création de logiciels, le scénarimage digital se compose de différentes images qui seront en général incorporées au résultat final. Il est réalisé avec un logiciel par création d'images, par insertion de dessins numérisés ou de photos. Son avantage principal est son adaptabilité à tout type de situation. En effet, il sera plus facile à organiser, à modifier, à personnaliser et à partager que le storyboard traditionnel. Ces atouts en font un outil très populaire.

1 - Découper l'histoire en séquences

Avant de s'atteler à imager le concept de la vidéo, il faut avant tout commencer par la découpe des séquences. Pour cela, il est nécessaire de se munir du scénario, préalablement établi.

Celui-ci permettra de séparer en plusieurs parties les scènes de l'histoire, pour les retranscrire en images.

Cette étape permet de visualiser de façon claire chaque scène et de préparer l'intégration des différents plans.

Car il ne faut pas l'oublier, un storyboard est une succession de vignettes, qui comportent chacune une séquence. Selon les besoins de la réalisation, le nombre de cases sera plus ou moins important. Il n'y a pas de règle précise, cela dépend du niveau de détail souhaité.

2 - Illustrer et annoter chaque plan

Une fois le scénario découpé, il est nécessaire d'illustrer chaque séquence, soit par des dessins, des photos ou des animations à l'aide des logiciels de storyboard. Les illustrations n'ont pas besoin d'être parfaites, ce n'est pas le but.

Pour cela, il existe deux zones distinctes dans un storyboard : la zone de dessin et celle d'annotation.

La zone de dessin représente la vue du spectateur, c'est dans celle-ci que figureront les illustrations. La zone d'annotation, quant à elle, est utile pour indiquer les actions, les mouvements, les dialogues, les gestes, les bruitages ou tout autre élément pertinent à la bonne compréhension. Elle sert à détailler tout ce qui ne peut pas être représenté visuellement.

L'objectif est d'être le plus précis possible afin que tous les collaborateurs puissent comprendre d'un coup d'œil le scénario imagé. De plus, grâce aux annotations, les équipes peuvent prévoir les besoins techniques et artistiques pour la réalisation de la vidéo.

3 - Vérifier la cohérence des séquences

Ici, l'objectif est de trouver le meilleur enchaînement des séquences pour une histoire réussie et fluide.

Il ne faut pas hésiter à modifier, changer l'ordre ou supprimer des parties si elles ne sont pas utiles ou répétitives.

4 - Compiler l'ensemble des plans

Après avoir déterminé le bon enchaînement des séquences, il ne reste plus qu'à compiler le tout et à intégrer les transitions.

Pour assurer l'ordre et la pertinence, il est recommandé d'ajouter le numéro des plans et leur durée estimée.

Toutes ces étapes donneront naissance à un storyboard complet et efficace.

Toon Boom Storyboard Pro

Toon Boom est un logiciel de storyboard très complet et intuitif. En effet, il dispose d'une bibliothèque de ressources riches avec une multitude d'illustrations, d'animations, de mouvements de caméra et d'effets sonores. Il propose aussi un module de dessin pour les plus aguerris ou l'ajout de photos.

Toon Boom permet d'élaborer un storyboard de manière très professionnelle. Par ailleurs, il embarque aussi des fonctionnalités de collaboration, ce qui permet de travailler à plusieurs sur un projet.

Mais aussi, il contient de nombreux formats d'exportation (dont Final Cut et PDF).

Au-delà, il est payant à partir de 61 € par mois.

Celtx

Celtx est un outil polyvalent et facile à prendre en main, qui accompagne ses utilisateurs, de la rédaction du scénario à la réalisation du storyboard.

Des modèles prédéfinis sont disponibles, avec la possibilité d'importer des photos et de collaborer à plusieurs. En revanche, il ne propose pas la fonction dessin et l'exportation se fait uniquement au format PDF.

Il est seulement disponible en anglais sous différentes formules d'abonnements, à partir de 7,50 $ par mois (soit 6,40 €).

Storyboarder

Storyboarder est une application gratuite qui propose des outils de dessin, un système de métadonnées et l'ajout de nouvelles planches à partir de scans. C'est une très bonne solution de création de storyboard pour les dessinateurs aguerris.

L'utilisateur a également la possibilité d'exporter les images directement dans Photoshop pour des retouches instantanées.

Storyboarder est compatible avec tous les systèmes d'exploitation et plusieurs formats d'exportation sont disponibles (Final Cut, PDF, GIF, Adobe Premiere, Avid).

Storyboard that

Destiné aux novices en dessin, l'outil Storyboard that propose un large panel de décors et de personnages avec des options de personnalisations.

Bulles, flèches de mouvement et bien d'autres éléments sont disponibles pour créer un storyboard efficace, sans savoir dessiner !

L'application existe en français, en version gratuite et limitée ou sur abonnement payant à partir de 8,99 € par mois.

Frameforge 3D studio

Frameforge 3D Studio s'adresse avant tout aux professionnels de la création vidéo, sans avoir besoin de dessiner. Cet outil est conçu pour éditer des storyboards en 3D pour obtenir différents angles de vue.

Il permet l'importation de scénarii à partir d'autres logiciels comme Final draft et est un véritable gain de temps pour préparer au mieux le tournage d'une vidéo.

Il est disponible pour un usage sous Mac ou Windows, au prix de 799 $ (680 €) ou sous abonnement de trois mois ou un an.

SketchUp

Autre logiciel populaire conçu pour la 3D, SketchUp propose une version gratuite assez complète pour réaliser un storyboard.

Il possède une base de données riches en objets, personnages, véhicules et autres décors. Il permet de modéliser le tout en 3D avec une prise en main simplifiée.

Avec SketchUp, il n'est pas nécessaire de savoir dessiner pour créer des storyboards efficaces. En revanche, pour les dessinateurs souhaitant retoucher certains éléments, il est tout à fait possible de les perfectionner en dessinant par-dessus.

The Plot

The Plot est une application nouvelle génération, parfaite pour débuter un storyboard à partir d'un smartphone ou d'une tablette.

Très simple d'utilisation et collaborative, les utilisateurs ont accès à une bibliothèque complète d'images et de clip art.

The Plot est uniquement disponible en anglais et dispose d'une version limitée gratuite. Pour 10 $ (8,50 €) par mois, les utilisateurs peuvent créer des storyboards en illimité, avec un nombre illimité de collaborateurs.

5 exemples de storyboards

En marketing, le storyboard sert à présenter, mettre en scène ou valoriser une marque et ses offres.

Un storyboard narratif

Dans ce storyboard, les paroles et pensées verbales sont retranscrites de façon à visualiser chaque intervention verbale émise par le protagoniste. Le format s'adapte tout particulièrement aux vidéos avec peu d'effets visuels comme les dialogues interpersonnels ou introspectifs. En l'occurrence, une consommatrice parcourt un site de réservation et verbalise ses émotions tout au long de son parcours d'achat. Proche d'une BD, cette mise en scène narrative permet un meilleur ancrage dans le scénario et une projection de la prise sonore plan par plan.

Un storyboard pour disposer ses éléments visuels

Le storyboard est également utilisé pour visualiser la disposition des éléments composant chaque plan d'une vidéo. Utile pour les intégrations de bandeaux et logos, il va permettre aux réalisateurs d'étudier le cadrage des prises de vue et aux monteurs d'harmoniser les composants de la vidéo.

Un storyboard pour illustrer ses animations

Les animations sont parfois difficiles à visualiser et nécessitent l'utilisation d'un storyboard plus imagé. Dans l'exemple qui suit, la marque RedBull a illustré les mouvements de son produit par l'ajout de lignes directionnelles et d'effets holographiques. La perception du mouvement est telle qu'il est possible pour les équipes de comprendre avec précision les effets attendus et l'entrée en scène d'éléments graphiques comme les ailes.

Un storyboard image par image

Pour illustrer les effets visuels de sa publicité, la marque Kapo a choisi d'utiliser un storyboard plan par plan. Les effets de mouvement ne sont plus représentés par des lignes directionnelles comme avec RedBull, mais par un découpage image par image de l'animation. Séquencée comme les bobines d'un film, cette représentation visuelle offre un grand niveau de détail et permet de se représenter facilement la publicité.

Un storyboard par association d'idées

Plus simplifié que les exemples précédents, ce storyboard utilise l'association d'images pour représenter le schéma narratif d'un projet vidéo. Il est facile à mettre en œuvre, tant en termes de compétences que d'outils, tout en proposant une visualisation percutante du récit.

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