Les licenciements collectifs sont toujours des périodes éprouvantes pour une entreprise. Mais ils peuvent aussi avoir des conséquences psychologiques sur les employés ayant gardé leur poste. On parle alors de « syndrome du survivant », un état mêlant culpabilité, anxiété et démotivation.
Qu'est-ce que le syndrome du survivant en entreprise ?
Le syndrome du survivant en entreprise est un état psychologique difficile touchant les salariés restant dans une société après des licenciements collectifs. Cet état est caractérisé par des sentiments de culpabilité, d'anxiété, de démotivation et d'isolement social, impactant significativement le bien-être des collaborateurs, leur productivité ainsi que l'ambiance et la performance de l'entreprise.
Syndrome du survivant en entreprise : symptômes et conséquences possibles
Culpabilité
La culpabilité d'être encore employé peut engendrer une baisse de l'estime de soi, de la démotivation et une perte de productivité. Avoir le sentiment d'être coupable pour avoir gardé le poste alors que des collègues ont été licenciés est fréquent et peut miner le moral. Cela peut donc conduire à une remise en question directe de la valeur personnelle et des compétences de l'employé. Les conflits au travail risquent également de se multiplier si cette culpabilité n'est pas bien gérée.
Tristesse
La tristesse et la déprime face à la perte de collègues peuvent conduire à de l'isolement social et à une détérioration du moral des employés. Voir des amis et des collaborateurs appréciés être licenciés génère beaucoup d'émotions négatives. Cela risque d'entraîner un repli sur soi et une baisse de motivation à interagir avec les autres au travail. Une communication interne transparente peut alors aider à améliorer les relations professionnelles et atténuer ces effets.
Stress et anxiété
Le stress et l'anxiété liés à la peur de nouveaux licenciements génèrent de l'insécurité et des troubles du sommeil chez les employés restants. L'incertitude face à l'avenir de l'entreprise et la crainte d'être le prochain sur la liste noire sont source d'angoisse. Cela peut nuire à la concentration au travail ainsi que détériorer la santé psychologique des collaborateurs, et certains peuvent même perdre confiance en leur capacité à développer leur leadership dans ce contexte anxiogène.
Colère
La colère envers l'entreprise pour la gestion des licenciements risque d'altérer le moral et la cohésion des équipes restantes. Le sentiment d'injustice et de trahison de la part de l'employeur peut susciter de l'amertume et peut donc dégrader l'ambiance au sein des services, mais aussi rendre plus difficile la collaboration.
Surmenage
Le surmenage pour compenser le manque d'effectifs peut conduire à de l'épuisement professionnel et à des arrêts maladie. La charge de travail plus lourde avec moins de main-d'œuvre disponible épuise les employés survivants et augmente les risques de burn-out et d'absentéisme.
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Comment prévenir et minimiser les impacts négatifs du syndrome du survivant en entreprise ?
Une communication en amont sur les changements à venir est essentielle pour impliquer les employés et diminuer les tensions. Expliquer de façon transparente les raisons des licenciements et détailler le processus permet de faire accepter plus facilement les transformations à venir. De plus, consulter les équipes sur la réorganisation donne aussi le sentiment de participer aux décisions.
En parallèle, il faut absolument offrir un soutien psychologique aux salariés restants pour traverser le deuil des collègues partis. C'est pour cela qu'une écoute active, une assistance et des conseils de professionnels facilitent ce travail.
Concernant la réorganisation, il est recommandé de répartir collaborativement les tâches des postes supprimés. Responsabiliser les employés restants en donnant plus d'autonomie et de marge de manœuvre permet de les motiver davantage. De plus, rappeler à chacun les talents spécifiques et la valeur ajoutée qu'ils apportent aidera également à restaurer l'estime de soi ébranlée. Cela redonnera aux collaborateurs une confiance certaine dans les compétences qu'ils ont et les rassurera sur leur légitimité.
Enfin, encourager l'entraide et le travail en équipe permet de souder les liens entre employés « survivants ». Organiser des moments de convivialité, comme des ice-breakers, contribuera à renforcer la cohésion au sein des services et l'ensemble de ces actions permettra de minimiser les impacts négatifs du syndrome du survivant en entreprise.
Comment stimuler et mobiliser les employés « survivants » ?
Pour stimuler et mobiliser les employés souffrant du syndrome du survivant en entreprise, il faut commencer par reconnaître l'engagement et la capacité d'adaptation dont chacun a fait preuve pendant cette période difficile. Saluer l'implication dans la transition et la souplesse face au changement montre aux collaborateurs que leurs efforts sont appréciés.
Ensuite, il convient de fixer des objectifs motivants, adaptés au nouveau contexte et aux moyens alloués. Attribuer des missions stimulantes qui ont du sens évitera que les employés ne se démobilisent et proposer régulièrement des formations pertinentes permettra également de continuer à développer les compétences, mais aussi à renforcer l'employabilité de chacun.
Créer des opportunités d'évolution pour ceux qui souhaitent prendre plus de responsabilités les motivera à s'investir sur le long terme. Pour cela, l'encadrement doit faire preuve de beaucoup d'empathie et de bienveillance pour rassurer les équipes et apaiser les craintes légitimes face à l'avenir.
Enfin, l'employeur a tout intérêt à donner la priorité aux anciens salariés pour la réembauche, si des postes différents s'ouvrent après les licenciements. Cela renforcera la loyauté de ces personnes. Attention cependant à ne pas recourir aux CDD ou à l'intérim pendant les 6 mois suivant les ruptures, la loi l'interdit.
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