Un environnement de travail toxique expose les salariés d'une entreprise à des risques de troubles psychosociaux. Au-delà de cet enjeu central de santé mentale, la pérennité de l'entreprise est très compromise. Dans un tel contexte, l'implication et la productivité des collaborateurs chutent logiquement, laissant place à des problématiques de désorganisation du travail.
Les signaux d'alerte sont discrets, et faute de recul, ils sont difficiles à détecter. Salariés et dirigeants, tous niveaux hiérarchiques confondus, doivent être attentifs au quotidien et se poser les bonnes questions, car reconnaître un environnement de travail toxique au plus tôt permet de gérer plus facilement la situation.
Qu'entendons-nous par environnement de travail toxique ?
Un environnement de travail toxique désigne l'ambiance et les conditions de travail qui exposent les travailleurs à des risques sur le plan de leur santé mentale. Management tyrannique et surcharge de travail, par exemple, contribuent à créer un environnement de travail toxique, à l'origine de troubles de type burn-out.
Quels sont les principaux signes d'un environnement de travail toxique ?
- Le flou professionnel.
- Une communication cloisonnée.
- Le manque de valorisation au travail.
- La concurrence entre les collaborateurs.
- Micromanagement ou excès d'autonomie.
- Une surveillance accrue du respect des horaires.
- L'ultra connexion aux outils de travail collaboratifs.
- Des collaborateurs victimes de discrimination.
- La stagnation professionnelle.
- La multiplication des arrêts maladie.
- Absentéisme et turn-over notables.
- L'entreprise aux Prud'hommes.
1 - Le flou professionnel
Les collaborateurs se trouvent dans un flou professionnel lorsque les ambitions portées par leur entreprise ne sont pas clairement définies. Chacun émet et reçoit des directives qui se contredisent les unes les autres : l'exécution du travail s'en trouve désordonnée et ralentie, les objectifs ne sont pas atteints. Cette situation d'incompréhension générale génère du stress.
Les responsables d'équipe, en conséquence, cherchent des coupables et les sanctionnent injustement. Les salariés sont anxieux de se rendre au bureau, de la mésentente naît entre des collègues : l'environnement de travail devient toxique.
2 - Une communication cloisonnée
La communication en entreprise est cloisonnée lorsque les informations sont gardées secrètes à un haut niveau hiérarchique. Aucune vision sur la stratégie n'est communiquée aux salariés, ce qui expose au risque de créer un environnement de travail toxique.
- Sans connaissance de enjeux finaux, les salariés ont tendance à se désengager.
- Sans accès aux informations stratégiques, l'exécution des missions est complexifiée.
- Quand la hiérarchie est très marquée, les collaborateurs peuvent se sentir dévalorisés.
3 - Le manque de valorisation au travail
Le management d'équipe est en grande partie un levier de la qualité de l'ambiance au travail. Les managers, à cet égard, doivent veiller à valoriser les collaborateurs de leur équipe. Un salarié qui n'est pas suffisamment mis en valeur dans le cadre de son travail risque d'être démotivé : sa performance s'en ressent.
Au-delà de la motivation, l'épanouissement des salariés est en jeu. Faute d'être encouragés et félicités, ils perdent confiance en eux et l'ambiance devient morose. La perte d'estime de soi, en outre, peut mener au syndrome de l'imposteur.
4 - La concurrence entre les collaborateurs
Il arrive que des collaborateurs soient mis en concurrence dans l'exercice de certaines missions. La concurrence peut être bénéfique. Mais quand la mise en concurrence est permanente, les conséquences sont toxiques :
- Les collaborateurs ressentent beaucoup de pression.
- La concurrence peut engendrer des conflits au travail.
- Les personnalités les plus effacées risquent de se faire malmener.
5 - Micromanagement ou excès d'autonomie
Les managers sont souvent pointés du doigt dans les environnements de travail toxiques. Deux comportements opposés, notamment, favorisent la dégradation des conditions de travail :
- Le micromanagement est une méthode qui consiste à surveiller de très près le travail de chaque collaborateur. Chacun se sent par conséquent déresponsabilisé, contrôlé dans ses moindres actions. Cela crée du ressentiment et du stress.
- À l'inverse, une équipe laissée en totale autonomie risque de se désorganiser.
6 - Une surveillance accrue du respect des horaires
Quand le temps de présence est privilégié à la qualité des résultats, les salariés de l'entreprise risquent de se sentir infantilisés. Ils en déduisent en outre que leurs compétences professionnelles ont peu de valeur, et que le niveau de confiance qui leur est accordé est faible.
Surveiller le respect des horaires de manière exagérée, en outre, peut faire naître un sentiment d'agacement quand la charge de travail ne justifie pas de rester au bureau. Le risque de bore-out émerge dans ce contexte.
7 - L'ultra connexion aux outils de travail collaboratifs
Quand tous les salariés doivent être connectés en permanence, c'est un signe de surcharge de travail, ou de contrôle accru. Quoi qu'il en soit, l'ultra connexion aux outils de travail est néfaste, sans compter que la pratique est en contravention avec la loi. Dès lors qu'un sentiment de déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle s'observe en entreprise, c'est un signe d'environnement de travail toxique.
8 - Des collaborateurs victimes de discrimination
La discrimination peut se manifester sous différentes formes :
- La discrimination telle que définie par la loi regroupe les actes sexistes, racistes et homophobes, notamment.
- Certaines pratiques détournées ont vocation à exclure injustement un ou plusieurs collaborateurs. Intimider un collègue, ou désigner collectivement un bouc émissaire, par exemple, sont des pratiques discriminantes.
Dans ce type de contexte professionnel, les victimes éprouvent des souffrances morales, qui peuvent entraîner des troubles psychosociaux.
9 - La stagnation professionnelle
La stagnation professionnelle est un signe d'environnement de travail toxique, car cela nuit incontestablement à la qualité de vie au travail. Les collaborateurs n'ont aucune perspective d'évolution, ni sur le plan des responsabilités ni en termes de rémunération, leur motivation décroît en conséquence.
10 - La multiplication des arrêts maladie
Quand le service des ressources humaines constate un nombre d'arrêts maladie important, il faut se poser les bonnes questions. Si ce n'est la sécurité au travail, l'ambiance est peut-être en cause.
Le gaslighting, entre autres pratiques délétères, est un comportement qui peut nuire au point de provoquer des états dépressifs ou de burnout. Dépression et burnout, lorsqu'ils touchent plusieurs salariés successivement, doivent alerter sur les conditions de travail.
11 - Absentéisme et turn-over notables
- Un fort taux d'absentéisme est une preuve que l'environnement de travail n'est pas épanouissant. Sans compter les arrêts maladie, des salariés s'absentent sans se justifier : soit par désengagement au travail, soit par besoin de fuir un environnement toxique pour se mettre en sécurité.
- Un turn-over notable est un signe évident de mauvaise qualité de vie au travail. Manager tyrannique, absence de perspectives ou encore désorganisation au travail : les salariés n'ont parfois d'autre choix que de quitter l'entreprise.
12 - L'entreprise aux Prud'hommes
Le nombre de recours en justice d'anciens salariés est un indicateur d'environnement de travail toxique. Heures supplémentaires non payées, discrimination ou encore harcèlement moral : quand l'entreprise est régulièrement attaquée sur la base de ce type de motifs, il y a probablement un problème.
Comment gérer un environnement de travail toxique ?
Quand les signes révèlent un environnement de travail toxique, les managers sont responsables de gérer la situation. Ils doivent rappeler certaines valeurs fondamentales au travail, et mettre en œuvre des actions correctives.
Communiquer
La communication est vertueuse à plusieurs égards dans un environnement de travail toxique.
- Communiquer auprès de toute l'entreprise rassure les employés sur le fait que le problème a été identifié, et que les managers vont y remédier.
- Inciter les collaborateurs à communiquer permet de donner la parole aux victimes des personnes toxiques, pour limiter les risques psychosociaux.
- S'entretenir avec les personnes présumées responsables de la dégradation des conditions de travail est essentiel pour rétablir la situation.
Dans le cadre des actions de communication mises en œuvre, il est important de rappeler les valeurs fondamentales à respecter dans l'entreprise, quel que soit le poste hiérarchique. La transparence, l'équité, la cohésion et le respect d'autrui, notamment, sont indispensables pour s'épanouir au travail. Miser sur l'empowerment est également utile pour revaloriser les salariés.
Prendre des mesures appropriées
Les discours ne sont pas toujours suffisants pour rétablir un environnement sain au travail. Le cas échéant, il faut mettre en œuvre les actions efficaces, en fonction de l'origine du problème. Illustrations :
- Quand le management est manifestement en cause, il faut intervenir auprès de la personne concernée. Des actions de formation peuvent être proposées, en fonction des résultats d'évaluation du manager. Quand le comportement est particulièrement grave, l'employeur peut envisager des sanctions disciplinaires.
- Si le rythme et la charge de travail sont en cause, il faut revoir les objectifs ou augmenter les effectifs. Ce sont des décisions qui coûtent aux chefs d'entreprise, mais les efforts sont récompensés sur le long terme.
- Quand un petit groupe d'employés prend le pouvoir au sein de l'équipe, par effet Dunning Kruger, le manager peut modifier la répartition des effectifs de manière à protéger les personnalités plus faibles.
Quelles sont les conséquences d'un environnement de travail toxique pour une entreprise ?
- Atmosphère morose.
- Désorganisation et baisse de productivité.
- Dégradation de la marque employeur.
- Perte de confiance des consommateurs.
1 - Atmosphère morose
Dans un contexte d'environnement de travail toxique, les employés ne veulent plus se rendre au bureau. Les conditions en effet sont désagréables au point que la motivation baisse drastiquement. Dans certaines situations, des collaborateurs refusent d'aller travailler en raison de leur stress. Quoi qu'il en soit, les bureaux sont peu fréquentés et l'ambiance générale est morose.
2 - Désorganisation et baisse de productivité
Un environnement de travail toxique peut provoquer, à la manière du quiet quitting, une démobilisation générale. Les travailleurs ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail, ils ne font donc plus d'efforts : la productivité de l'entreprise baisse. Certains quittent l'entreprise : le turn-over coûte à l'entreprise qui se trouve désorganisée.
3 - Dégradation de la marque employeur
Le message circule rapidement que la politique QHSE de l'entreprise est très médiocre. Cela impacte sa réputation : elle n'attire plus de talents, et les partenaires potentiels se retirent. L'entreprise par conséquent éprouve des difficultés importantes à se développer.
4 - Perte de confiance des consommateurs
Quand l'environnement de travail est toxique au point de voir éclater des scandales, ou de nombreuses actions en justice, la publicité est très mauvaise. Les consommateurs peuvent se détourner de la marque : l'entreprise perd des clients.
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Comment reconnaître et gérer un environnement de travail toxique ?
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Un environnement de travail toxique expose les salariés d'une entreprise à des risques de troubles psychosociaux. Au-delà de cet enjeu central de santé mentale, la pérennité de l'entreprise est très compromise. Dans un tel contexte, l'implication et la productivité des collaborateurs chutent logiquement, laissant place à des problématiques de désorganisation du travail.
Les signaux d'alerte sont discrets, et faute de recul, ils sont difficiles à détecter. Salariés et dirigeants, tous niveaux hiérarchiques confondus, doivent être attentifs au quotidien et se poser les bonnes questions, car reconnaître un environnement de travail toxique au plus tôt permet de gérer plus facilement la situation.
Qu'entendons-nous par environnement de travail toxique ?
Un environnement de travail toxique désigne l'ambiance et les conditions de travail qui exposent les travailleurs à des risques sur le plan de leur santé mentale. Management tyrannique et surcharge de travail, par exemple, contribuent à créer un environnement de travail toxique, à l'origine de troubles de type burn-out.
Quels sont les principaux signes d'un environnement de travail toxique ?
1 - Le flou professionnel
Les collaborateurs se trouvent dans un flou professionnel lorsque les ambitions portées par leur entreprise ne sont pas clairement définies. Chacun émet et reçoit des directives qui se contredisent les unes les autres : l'exécution du travail s'en trouve désordonnée et ralentie, les objectifs ne sont pas atteints. Cette situation d'incompréhension générale génère du stress.
Les responsables d'équipe, en conséquence, cherchent des coupables et les sanctionnent injustement. Les salariés sont anxieux de se rendre au bureau, de la mésentente naît entre des collègues : l'environnement de travail devient toxique.
2 - Une communication cloisonnée
La communication en entreprise est cloisonnée lorsque les informations sont gardées secrètes à un haut niveau hiérarchique. Aucune vision sur la stratégie n'est communiquée aux salariés, ce qui expose au risque de créer un environnement de travail toxique.
3 - Le manque de valorisation au travail
Le management d'équipe est en grande partie un levier de la qualité de l'ambiance au travail. Les managers, à cet égard, doivent veiller à valoriser les collaborateurs de leur équipe. Un salarié qui n'est pas suffisamment mis en valeur dans le cadre de son travail risque d'être démotivé : sa performance s'en ressent.
Au-delà de la motivation, l'épanouissement des salariés est en jeu. Faute d'être encouragés et félicités, ils perdent confiance en eux et l'ambiance devient morose. La perte d'estime de soi, en outre, peut mener au syndrome de l'imposteur.
4 - La concurrence entre les collaborateurs
Il arrive que des collaborateurs soient mis en concurrence dans l'exercice de certaines missions. La concurrence peut être bénéfique. Mais quand la mise en concurrence est permanente, les conséquences sont toxiques :
5 - Micromanagement ou excès d'autonomie
Les managers sont souvent pointés du doigt dans les environnements de travail toxiques. Deux comportements opposés, notamment, favorisent la dégradation des conditions de travail :
6 - Une surveillance accrue du respect des horaires
Quand le temps de présence est privilégié à la qualité des résultats, les salariés de l'entreprise risquent de se sentir infantilisés. Ils en déduisent en outre que leurs compétences professionnelles ont peu de valeur, et que le niveau de confiance qui leur est accordé est faible.
Surveiller le respect des horaires de manière exagérée, en outre, peut faire naître un sentiment d'agacement quand la charge de travail ne justifie pas de rester au bureau. Le risque de bore-out émerge dans ce contexte.
7 - L'ultra connexion aux outils de travail collaboratifs
Quand tous les salariés doivent être connectés en permanence, c'est un signe de surcharge de travail, ou de contrôle accru. Quoi qu'il en soit, l'ultra connexion aux outils de travail est néfaste, sans compter que la pratique est en contravention avec la loi. Dès lors qu'un sentiment de déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle s'observe en entreprise, c'est un signe d'environnement de travail toxique.
8 - Des collaborateurs victimes de discrimination
La discrimination peut se manifester sous différentes formes :
Dans ce type de contexte professionnel, les victimes éprouvent des souffrances morales, qui peuvent entraîner des troubles psychosociaux.
9 - La stagnation professionnelle
La stagnation professionnelle est un signe d'environnement de travail toxique, car cela nuit incontestablement à la qualité de vie au travail. Les collaborateurs n'ont aucune perspective d'évolution, ni sur le plan des responsabilités ni en termes de rémunération, leur motivation décroît en conséquence.
10 - La multiplication des arrêts maladie
Quand le service des ressources humaines constate un nombre d'arrêts maladie important, il faut se poser les bonnes questions. Si ce n'est la sécurité au travail, l'ambiance est peut-être en cause.
Le gaslighting, entre autres pratiques délétères, est un comportement qui peut nuire au point de provoquer des états dépressifs ou de burnout. Dépression et burnout, lorsqu'ils touchent plusieurs salariés successivement, doivent alerter sur les conditions de travail.
11 - Absentéisme et turn-over notables
12 - L'entreprise aux Prud'hommes
Le nombre de recours en justice d'anciens salariés est un indicateur d'environnement de travail toxique. Heures supplémentaires non payées, discrimination ou encore harcèlement moral : quand l'entreprise est régulièrement attaquée sur la base de ce type de motifs, il y a probablement un problème.
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Comment gérer un environnement de travail toxique ?
Quand les signes révèlent un environnement de travail toxique, les managers sont responsables de gérer la situation. Ils doivent rappeler certaines valeurs fondamentales au travail, et mettre en œuvre des actions correctives.
Communiquer
La communication est vertueuse à plusieurs égards dans un environnement de travail toxique.
Dans le cadre des actions de communication mises en œuvre, il est important de rappeler les valeurs fondamentales à respecter dans l'entreprise, quel que soit le poste hiérarchique. La transparence, l'équité, la cohésion et le respect d'autrui, notamment, sont indispensables pour s'épanouir au travail. Miser sur l'empowerment est également utile pour revaloriser les salariés.
Prendre des mesures appropriées
Les discours ne sont pas toujours suffisants pour rétablir un environnement sain au travail. Le cas échéant, il faut mettre en œuvre les actions efficaces, en fonction de l'origine du problème. Illustrations :
Quelles sont les conséquences d'un environnement de travail toxique pour une entreprise ?
1 - Atmosphère morose
Dans un contexte d'environnement de travail toxique, les employés ne veulent plus se rendre au bureau. Les conditions en effet sont désagréables au point que la motivation baisse drastiquement. Dans certaines situations, des collaborateurs refusent d'aller travailler en raison de leur stress. Quoi qu'il en soit, les bureaux sont peu fréquentés et l'ambiance générale est morose.
2 - Désorganisation et baisse de productivité
Un environnement de travail toxique peut provoquer, à la manière du quiet quitting, une démobilisation générale. Les travailleurs ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail, ils ne font donc plus d'efforts : la productivité de l'entreprise baisse. Certains quittent l'entreprise : le turn-over coûte à l'entreprise qui se trouve désorganisée.
3 - Dégradation de la marque employeur
Le message circule rapidement que la politique QHSE de l'entreprise est très médiocre. Cela impacte sa réputation : elle n'attire plus de talents, et les partenaires potentiels se retirent. L'entreprise par conséquent éprouve des difficultés importantes à se développer.
4 - Perte de confiance des consommateurs
Quand l'environnement de travail est toxique au point de voir éclater des scandales, ou de nombreuses actions en justice, la publicité est très mauvaise. Les consommateurs peuvent se détourner de la marque : l'entreprise perd des clients.
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