Cash burn : calcul et optimisation

Le cash burn est un concept qui se retrouve souvent dans le milieu entrepreneurial, mais qui accompagne plus généralement le cycle de vie d'une entreprise. Il compte parmi les indicateurs comptables majeurs à maîtriser pour assurer sa bonne santé financière et bien piloter son activité.

Cet indicateur peut être utilisé, entre autres, pour calculer le cash-flow et la capacité d'autofinancement d'une entreprise. De par ses fonctions prédictives, il est primordial pour assurer la pérennité des startups, leur permettre de contrôler leur trésorerie et mesurer le capital-risque de leur activité.

Est-ce que le cash burn est un mauvais signe ?

À l'image d'un poêle à bois qui nécessiterait des bûches pour fonctionner, une entreprise a besoin d'un certain niveau de dépenses pour assurer son activité. Ainsi, ce n'est pas tant la hauteur de ses décaissements qui importeront, mais le niveau de marge réalisé par ses encaissements. L'entreprise doit trouver un juste équilibre et, sachant que ses dépenses augmenteront avec sa croissance, optimiser son cash burn de façon à réduire ses liquidités sans perdre en rentabilité.

Cette gymnastique est importante pour augmenter la trésorerie d'une entreprise et stabiliser son rendement, plus encore à ses débuts. Pour les startups, avoir un cash burn peu élevé est le signe d'une activité saine et la prévision d'un bon développement. Un tel taux va attirer des investisseurs, alimenter les encaissements et leur permettre d'atteindre leur seuil de rentabilité. Cette mesure est également utilisée par les entreprises déjà bien établies, car plus le cash burn est faible, plus elles ont des chances de faire face à une crise.

Pour conclure, le cash burn doit être mesuré et tenu à jour tout au long du cycle de vie d'une entreprise. Sous-estimer son importance a des conséquences directes sur les résultats et la souplesse financière des entreprises. En effet, qu'il soit bon ou mauvais, le cash burn est un facteur clé pour évaluer sa santé financière, anticiper les risques liés à sa trésorerie et prendre les meilleures décisions pour maîtriser sa rentabilité.

Comment calculer le cash burn ?

Calculer le cash burn équivaut à calculer le flux de trésorerie négatif mensuel d'une entreprise, soit son taux de déficit. Ce résultat peut être exprimé par le montant total des décaissements sur une période définie ou bien par le nombre de mois de trésorerie dont une entreprise dispose. Le cash burn est calculé de deux manières : en brut (Gross Burn Rate) ou en net (Net Burn Rate).

Le Gross Burn Rate peut être traduit par « l'érosion des capitaux brute ». Il correspond à la somme des dépenses engagées par une entreprise pour assurer son fonctionnement. Pour le calculer, il suffit d'additionner toutes les dépenses fixes et variables de l'entreprise, telles que le loyer ou les salaires.

• Gross burn rate = somme des dépenses d'exploitation

Le Net Burn Rate mesure quant à lui la vitesse à laquelle une entreprise perd de l'argent. Il compare les recettes et dépenses de l'activité pour déterminer le montant des liquidités dont l'entreprise a besoin pour continuer à fonctionner sur une période donnée. Bien que souvent effectué sur une base mensuelle, le calcul du Net Burn Rate sur une période plus importante permet à l'entreprise de mieux tenir compte de la fluctuation mensuelle de ses dépenses d'exploitation.

• Net burn rate = (Solde de trésorerie de départ – Solde de trésorerie de fin) / Période définie

Comment réduire le cash burn ?

Il existe différents moyens de réduire le cash burn :

• Diminuer les charges qui n'impactent pas le bon fonctionnement de l'entreprise.
• Mettre de côté les sources de revenus non rentables.
• Renégocier les contrats avec les fournisseurs.
• Négocier ses échéances de dette.
• Utiliser des outils adéquats.

Pour réduire leur cash burn, les entreprises doivent commencer par identifier leurs différents postes de dépenses. Elles les catégoriseront ensuite selon s'ils sont indispensables à leur croissance ou s'ils peuvent être réduits sans impacter la production. Cet audit approfondi leur permet de déterminer les coûts sur lesquels elles peuvent faire des économies et ceux qu'il est nécessaire de maintenir. Par exemple, une entreprise qui réalise peu de marges sur de gros volumes de produits peut décider de limiter ses stocks de matière première et par extension ses dépenses. Il lui sera également possible de proposer des promotions ou des remises pour se départir de ses invendus.

Une autre méthode consiste à mettre de côté les activités moins rentables pour l'organisation. En effet, il n'est pas rare que les entreprises en croissance proposent un large choix de produits pour diversifier leurs sources de revenus et ainsi espérer gonfler leur trésorerie. Toutefois, les offres qu'elles proposent ne sont pas instantanément rentables et peuvent entailler le budget plus qu'elles ne rapportent. Selon leurs priorités financières, les entreprises dans cette situation peuvent décider de renoncer temporairement aux activités non génératrices de revenus et se consacrer aux activités les plus rentables.

Pour optimiser leur cash burn, les entreprises doivent également apprendre à négocier leurs dépenses récurrentes, notamment les contrats avec leurs fournisseurs. Ces coûts sont faciles à optimiser par la mise en place de discussions, la mise en concurrence de plusieurs détaillants dans le cadre d'un appel d'offres, la rationalisation d'un portefeuille fournisseur ou l'élaboration d'un catalogue interne répertoriant les meilleurs tarifs lors d'achats ponctuels.

Pour les entreprises dont les liquidités empêchent le remboursement de leur dette, il est toujours possible de renégocier leurs échéances auprès de leurs créanciers et demander une réduction des mensualités le temps de stabiliser leur croissance.

Pour finir, la bonne maîtrise du cash burn ne se fait pas sans outil adapté. Les entreprises doivent identifier ceux dont elles disposent et observer l'usage qu'elles en font par rapport à leur objectif, leur degré d'adaptabilité et plus généralement leurs besoins. À ce titre, des logiciels de gestion de trésorerie existent pour surveiller les dépenses des entreprises et collecter un ensemble de données utiles à la prise de décision.

Qu'est-ce qu'un bon cash burn ?

Quelle que soit l'entreprise, il est recommandé d'anticiper un cash burn sur au moins douze mois. Cela signifie qu'un bon burn rate correspond à environ un douzième des liquidités de la société, soit 50 000 € pour 600 000 € d'argent disponible.

Quelle que soit leur maturité, les entreprises doivent avoir une solide compréhension du concept de cash burn. C'est un élément essentiel qui guidera leurs dépenses, leurs prévisions, le moment où elles choisiront de se tourner vers des investisseurs et la façon dont elles prendront leurs décisions stratégiques.

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