Lorsqu'une entreprise souhaite s'introduire en bourse, elle doit respecter certaines conditions et une réglementation stricte. Cette opération financière est plébiscitée par des entreprises souhaitant accélérer leur croissance. Si l'introduction sur un marché boursier pour une entreprise peut être avantageuse, elle a aussi certains inconvénients et elle est soumise à différentes conditions.
Qu'est-ce qu'une introduction en bourse ?
Une introduction en bourse est une opération financière où une entreprise met en vente ses titres sur un marché boursier. Elle est alors considérée comme étant « cotée en bourse ». L'introduction en bourse permet aux entreprises d'ouvrir leur capital à de nouveaux investisseurs.
Quelles sont les raisons qui peuvent pousser une société à entrer en bourse ?
Plusieurs raisons peuvent pousser une société à s'introduire en bourse, notamment faire une levée de fonds pour :
- Réaliser de nouveaux investissements sans avoir recours à des emprunts conséquents ou faire appel à ses actionnaires actuels. Il s'agit d'une solution pour le financement de projet.
- Réduire son endettement. Une levée de fonds est inscrite dans le bilan au niveau des capitaux propres et non dans les dettes. Ce n'est pas un emprunt. L'introduction en bourse peut donc être avantageuse pour maintenir ou diminuer un endettement.
Dans ces deux cas, il s'agit d'une introduction par augmentation de capital, qui permet à l'entreprise d'augmenter sa capacité de financement. Elle émet alors des nouveaux titres sur le marché.
- Obtenir de nouveaux investisseurs en ouvrant son capital. Il s'agit ici d'une introduction en bourse par cession de titres.
Mais aussi, l'entreprise peut décider de s'introduire en bourse pour augmenter sa crédibilité vis-à-vis des intermédiaires avec lesquels elle collabore pour développer son activité. Par exemple, suite à une introduction en bourse, une entreprise peut emprunter à des taux plus bas auprès des banques.
À partir de quel moment une entreprise peut-elle se faire introduire en bourse ?
Toutes les entreprises (à l'exception des micro entreprises et des entreprises individuelles) peuvent s'introduire en bourse lorsqu'elles souhaitent lever des fonds pour se développer.
Toutefois, elles doivent le faire sur le bon marché boursier. En France, il y en a trois principaux :
- Euronext Access qui est réservé aux start-up.
- Euronext Growth qui concerne les petites et moyennes entreprises ainsi que les grandes sociétés ayant un monopole sur un secteur.
- Eurolist pour les entreprises dont la capitalisation boursière peut être inférieure à 150 millions d'euros et supérieure à 1 milliard d'euros.
Quels sont les avantages et inconvénients d'une introduction en bourse ?
Avantages
Une introduction en bourse apporte de multiples avantages à une entreprise comme :
- L'accès à de nouvelles solutions de financement : l'entreprise peut financer plus facilement ses projets sans faire appel à des fonds d'investissement ou aux banques. Lever des capitaux propres permet son bon développement, sa croissance et favorise l'innovation. Elle a plus de liquidité pour alimenter sa trésorerie.
- Une augmentation significative de sa visibilité : l'entreprise gagne en notoriété auprès de ses clients, des banques ou des fournisseurs. L'introduction en bourse lui apporte une valeur ajoutée et renvoie une image positive. C'est un bon moyen pour attirer une nouvelle clientèle et simplifier le lancement des nouveaux produits.
- Attirer et retenir les talents : les salariés peuvent prendre part à l'augmentation du capital en acquérant des parts sociales. Ces achats d'actions peuvent déboucher sur des gains. Ils sont plus motivés à être impliqués dans le développement de l'entreprise.
Inconvénients
S'introduire en bourse n'est pas sans risques, c'est une procédure qui comporte des points négatifs tels que :
- Des coûts élevés d'introduction et des frais annexes. Le processus d'introduction peut également prendre des mois, voire des années.
- L'entreprise doit se soumettre à une obligation d'information financière et divulguer des informations sensibles.
- Une exposition aux fluctuations du marché boursier : l'effondrement du cours d'une action impacte l'entreprise sur tous les aspects. Elle peut être amenée à avoir des difficultés de financement, perdre des clients, licencier des salariés ou, dans le pire des cas, faire faillite.
Quelles sont les conditions pour entrer en bourse ?
Les entreprises qui entrent en bourse doivent respecter une réglementation stricte fixée par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celle-ci mène les contrôles de conformité et autorise les introductions en bourse.
Pour cela, la société doit remplir les conditions suivantes :
- Déposer ses comptes annuels et ses états financiers de manière détaillée et transparente.
- Vendre au moins 10 % du capital social sous forme de titres à des investisseurs privés.
- Définir son premier cours de façon à être inférieur à une certaine proportion du prix d'achat minimal.
- Donner un quota minimum de titres aux investisseurs.
À cela, s'ajoutent d'autres conditions selon le type de marché :
- Pour introduire Eurolist, l'entreprise doit réaliser une consolidation de comptes avec certification du commissaire aux comptes. Et ce, pendant une durée minimale de 3 ans avant la demande d'introduction en bourse.
- Pour introduire Euronext Access, l'entreprise doit posséder des fonds propres d'au moins 1,5 million d'euros et émettre au moins 10 000 actions qui représentent minimum 20 % du capital ou 5 millions d'euros pour une augmentation de capital à hauteur de minimum de 50 %.
- Pour introduire Euronext Growth, l'entreprise doit respecter les obligations définies par la Commission des Opérations en bourse et ne pas inclure de clause d'agrément dans son fonctionnement.
Quelles sont les étapes à suivre pour s'introduire en bourse ?
- Définir la nature de l'introduction
- Choisir le marché boursier
- Sélectionner les intermédiaires financiers
- Déterminer une procédure d'introduction
- Obtenir l'autorisation de l'AMF
1 - Définir la nature de l'introduction
En premier lieu, l'entreprise doit déterminer le type d'introduction en bourse qu'elle souhaite. C'est-à-dire définir si elle souhaite vendre ses titres (introduction par cession de titres) ou procéder à une augmentation de capital (introduction par augmentation de capital).
2 - Choisir le marché boursier
Ensuite, elle doit définir le marché boursier sur lequel elle envisage de s'introduire.
Les procédures et les réglementations varient d'un marché à l'autre. Par exemple, il s'avère qu'Euronext Access est le marché le moins réglementé, suivi d'Euronext Growth.
Le choix du marché boursier dépend du business plan de l'entreprise et de sa situation financière. Il est plus difficile d'accéder aux marchés les plus réglementés. La société doit être suffisamment solide pour s'y introduire.
3 - Sélectionner les intermédiaires financiers
Le cours en bourse n'est pas défini par l'entreprise elle-même, mais par un intermédiaire financier agrémenté par l'AMF ou « listing sponsor ».
Ce prestataire de services en investissement est chargé de vendre les actions, réviser les contrats, solliciter les professionnels de la comptabilité.
4 - Déterminer une procédure d'introduction
L'entreprise a le choix entre quatre procédures d'introduction en bourse :
- L'offre à prix ouvert (OPO) : l'entreprise a recours à un organisme financier intermédiaire qui fait office de syndicat bancaire. Chaque membre assure le placement d'une certaine quantité de titres auprès des investisseurs institutionnels. C'est ce qui est appelé une procédure de placement garanti. En parallèle, les titres sont proposés en bourse aux investisseurs individuels avec une fourchette de prix définie en amont.
- L'offre à prix ferme (OPF) : le prix de l'action est fixé par l'organisme financier et l'entreprise avant son introduction en bourse. Tous les ordres ont le même prix et la quantité d'actions à émettre varie selon la quantité d'ordres reçus des investisseurs particuliers et des investisseurs institutionnels.
- L'offre à prix minimal (OPM) : les titres sont mis en vente à un prix minimal dont le montant varie selon le nombre d'ordres reçus. Il n'y a que les ordres à cours limités qui sont autorisés.
- La cotation directe : elle consiste à fixer, à l'avance, un nombre de titres émis et leur prix d'achat minimal. Les investisseurs peuvent passer des ordres à cours limité qui deviennent prioritaires sur les autres titres et exécutés sans contrôle des prix pratiqués. C'est l'introduction en bourse la moins utilisée.
5 - Obtenir l'autorisation de l'AMF
Pour finir, l'entreprise doit être autorisée à s'introduire en bourse après contrôle de l'AMF. Elle doit fournir les documents nécessaires et respecter les conditions de l'AMF.
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