Comment vendre son nom de domaine en 4 étapes

Un rapport 2024 de la plateforme Sedo sur les tendances du marché indique que le prix de vente moyen d'un nom de domaine s'élève à 2 430 $. Pour les titulaires de noms de domaine inexploités, s'intéresser à ce marché est opportun.

Pourquoi vendre son nom de domaine ?

Pour certains, la vente de noms de domaine est une activité économique à part entière. On parle de domain flipping : ces « traders » achètent des noms de domaine à haut potentiel puis les revendent au moment opportun. C'est une forme de spéculation, certains domaines se vendent très cher sur ce marché. En 2023, par exemple, des sources rapportent que le domaine AI.com aurait été vendu à OpenAI au prix de 11 millions de dollars.

D'autres vendent leur nom de domaine parce qu'ils ne l'utilisent plus. Ils avaient une idée de business qu'ils n'ont jamais concrétisée, ou ils cessent leur activité. Dans un cas comme dans l'autre, renouveler indéfiniment le nom de domaine semble inutile, tout comme continuer de payer un serveur pour héberger un site web inactif. Ils pourraient simplement arrêter de payer le prix annuel facturé par leur bureau d'enregistrement. Mais peut-être que le nom de domaine a de la valeur pour un tiers, auquel cas le vendre est une manière intéressante de monétiser cet actif immatériel. Comme un commerçant vend son droit au bail pour un local commercial, le titulaire du nom de domaine vend son droit d'utilisation.

Un nom de domaine a probablement de la valeur dans deux cas de figure :

• C'est un nom attractif, percutant ou pertinent dans son contexte actuel. Dans ce cas, un tiers peut vouloir l'utiliser pour le nom de sa marque commerciale. Il a besoin du nom de domaine associé pour assurer sa présence en ligne.
• Le site web associé au nom de domaine génère du trafic, parce que c'est un nom populaire ou parce que le titulaire a déployé des efforts de référencement à cet effet. Un tiers peut vouloir acheter ce nom de domaine, pour profiter immédiatement d'un important trafic en ligne.

1 - Évaluer son nom de domaine

Évaluer son nom de domaine permet de savoir à quoi s'attendre. Consacrer du temps à la vente pour finalement en retirer 4,79 €, par exemple, n'est peut-être pas rentable.

Déterminer la valeur du nom de domaine est également essentiel pour fixer son prix de vente. Un prix trop élevé ralentit la vente, un prix trop faible ne maximise pas le profit du vendeur. Fixer un prix juste est donc important. Si le vendeur envisage de vendre le nom de domaine aux enchères, l'évaluer en amont permet d'adjuger la vente au bon moment.

Certains critères aident à faire une estimation de valeur du nom de domaine :

• Certaines extensions (ou TLD, pour Top-Level Domain) génériques ou géographiques sont particulièrement recherchées. .com et .fr, par exemple, sont populaires : les noms de domaine valent probablement plus cher en .com et .fr que leur équivalent en .beauty. Une extension populaire rend en effet le nom de domaine plus simple à retenir, ce qui offre l'opportunité de générer plus de trafic. Une extension populaire, en outre, renforce la confiance du public.
• Le domaine de deuxième niveau (ou SLD, pour Second-Level Domain), à ne pas confondre avec le sous-domaine, est aussi plus cher s'il est simple à écrire et à retenir. Des noms courts, notamment, sont mieux valorisés.
• La valeur d'un nom de domaine évolue avec les tendances et avec l'actualité. Cela s'explique côté SEO : si un terme ou une expression est tendance ou d'actualité, elle génère un volume considérable de requêtes sur Google. Le trafic sur le site web est important : la valeur commerciale du nom de domaine est conséquente.

Des outils permettent d'évaluer son nom de domaine. GoDaddy et Estibot, par exemple, proposent des estimations en ligne.

2 - Rédiger une annonce attractive

Comme pour tout actif matériel ou immatériel, il faut promouvoir son nom de domaine pour le vendre. Pour rédiger une annonce de vente attractive, il faut mettre en avant les arguments qui prouvent que le nom de domaine a vocation à capter du trafic web. Exemples d'éléments à mentionner dans l'annonce :

• Nombre de vues de page mensuelles, éventuellement sous forme de graphique pour faciliter et agrémenter la lisibilité.
• Prix de vente de noms de domaine comparables.
• Ancienneté du domaine.
• Nombre et autorité des backlinks.
• Volume et caractéristiques de l'audience si le nom de domaine était exploité auparavant.

Il est également judicieux de fournir des garanties, pour rassurer les acquéreurs à propos de la fiabilité de l'annonce. Un délai de livraison, pour informer les candidats sur la rapidité du processus de vente, est aussi apprécié.

3 - Communiquer

Communiquer l'annonce de vente est essentiel pour informer et attirer des candidats à l'achat. Au-delà des supports traditionnels, de type bouche-à-oreille et réseaux sociaux, il existe des supports de communication spécifiques pour une annonce de vente d'un nom de domaine.

• L'annonce de la vente du nom de domaine peut apparaître directement sur le site web, en page d'accueil. Le vendeur, bien entendu, veille à mentionner ses coordonnées de contact.
• Fournir des données à jour sur la base de données Whois est important. Des acheteurs consultent le Whois lorsqu'ils souhaitent racheter un nom de domaine : ils doivent pouvoir y trouver les coordonnées du titulaire.
• Utiliser des plateformes de vente de noms de domaine permet d'entrer facilement et rapidement en contact avec des acheteurs sérieux. Le processus de mise en vente, en outre, est simplifié, et vendeur et acquéreur bénéficient de garanties. Sur ce type de plateforme, il est possible de payer pour mettre son annonce en avant. Cette publicité ciblée est pertinente si le vendeur est pressé, ou s'il souhaite faire monter les enchères.
• Des courtiers sont spécialisés dans la vente de noms de domaine. Moyennant une commission, le vendeur délègue la communication ainsi que toutes les autres étapes de vente de son nom de domaine.

4 - Formaliser la vente

Quand le vendeur a trouvé un acheteur au prix demandé, il faut procéder à la vente. D'un point de vue légal, la vente nécessite :

• Le paiement du prix par l'acheteur. Pour sécuriser la transaction, les parties au contrat de vente peuvent utiliser un dispositif de tiers de confiance, de type service de dépôt fiduciaire – également appelé entiercement ou compte escrow. Le paiement est libéré quand le vendeur et l'acheteur ont donné leur accord : le vendeur est garanti d'être payé, l'acheteur est garanti d'être titulaire du nom de domaine.
• Le transfert du nom de domaine. Certaines plateformes de vente de noms de domaine proposent de procéder aux formalités de transfert. À défaut, le vendeur doit s'occuper du transfert auprès de son bureau d'enregistrement, en vue de résilier son propre abonnement, et de faire inscrire comme tel le nouveau titulaire du nom de domaine.

Le vendeur peut exiger un contrat pour obtenir des garanties supplémentaires. Cela est d'autant plus justifié que le prix de vente est élevé. Le contrat peut préciser, notamment, que l'acheteur du nom de domaine est garanti contre tous recours des tiers sur le fondement de la contrefaçon de marque ou du parasitisme. Le cas échéant, le recours à un avocat est recommandé.

Sur quelles plateformes vendre son nom de domaine ?

Sedo

Sedo est une plateforme facile à utiliser, qui propose de nombreuses modalités de vente : vente à prix fixe, vente aux enchères et courtage, notamment. Cette plateforme fait autorité sur son marché, notamment car elle offre des garanties de sécurité élevées. Sedo attire en conséquence de nombreux acheteurs de noms de domaine.

Sedo facture des frais de service à hauteur de 10 à 20 % du prix de vente perçu.

Afternic

Afternic est en quelque sorte la place de marché secondaire du bureau d'enregistrement GoDaddy. La plateforme met à disposition un vaste réseau pour communiquer l'annonce de vente à grande échelle. Des services additionnels sont disponibles, notamment du domain parking pour générer des recettes publicitaires le temps de vendre son nom de domaine.

Le montant de la commission d'Afternic est comprise entre 15 et 25 % du prix de vente.

Flippa

Flippa est une plateforme de vente d'actifs immatériels, parmi lesquels des noms de domaine. Flippa touche une audience de 600 000 acheteurs potentiels. Des garanties élevées sécurisent les parties. Les délais de vente moyens sont compris entre 15 jours et 2,5 mois, selon le prix de vente.

Les frais sur Flippa varient de 3 à 10 % du prix de vente. Les acheteurs doivent aussi payer un droit d'entrée, à partir de 29 $.

BrandBucket

BrandBucket est une place de marché pour échanger des noms d'entreprise, et qui permet de vendre des noms de domaine. L'audience d'acquéreurs se compose principalement de créateurs d'entreprise en quête d'un nom de marque original et prolifique.

BrandBucket perçoit une commission sur la vente des noms de domaine. Compter 15 % pour une vente à plus de 100 000 $, et jusqu'à 30 % pour un prix de vente inférieur à 10 000 $.

Efty

Efty est une place de marché dédiée aux acheteurs et aux vendeurs de noms de domaine. La plateforme permet aux vendeurs qui font du domain flipping de gérer de nombreuses ventes simultanément. Un service d'accompagnement permet d'accélérer les formalités de transfert du nom de domaine de l'ancien titulaire à l'acquéreur.

Efty propose un abonnement mensuel à partir de 15 $ pour 15 noms de domaines, après 7 jours d'essai gratuit.

Quelles erreurs ne pas faire en vendant son nom de domaine ?

• Il ne faut ni vendre ni acheter un nom de domaine identique ou similaire à une marque protégée par un droit de propriété intellectuelle. L'entreprise titulaire du droit de propriété intellectuelle risque d'engager des poursuites judiciaires.
• Mettre en vente un nom de domaine sans fixer de prix, en proposant aux candidats de faire une offre, est déconseillé. Fixer un prix de vente, au contraire, est un gage de sérieux.
• Faire du domain flipping est attractif, notamment à voir les chiffres communiqués par certains vendeurs ou plateformes. Comme dans toute activité de spéculation toutefois, il faut veiller à commencer avec un petit budget d'achat pour limiter son risque.
  
  

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