Néobanques : vont-elles détrôner les banques traditionnelles grâce à l'expérience client ?

Rédigé par : Sélim Dahmani
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Les néobanques, ces établissements financiers en ligne et non rattachés directement à une banque traditionnelle, sont en plein essor. Pour preuve : sur la seule année 2019, elles ont attiré + 75 % de clients français, selon une étude du cabinet KPMG. A la fin de l'année 2019, il y avait plus de 3,5 millions de comptes actifs de néobanques en France. Les levées de fonds se poursuivent, surfant sur l'intarissable vague du numérique : récemment, la néobanque allemande N26 a ainsi levé 900 millions de dollars

Qu'est-ce qui justifie ce succès ? Les néobanques vont-elles véritablement détrôner les banques traditionnelles ? La question mérite de se poser, car ces banques entièrement pilotables depuis un smartphone ont de nombreux atouts à faire valoir. Design épuré, prise en main fluide, navigation simplifiée, opérations réalisables en quelques clics. L'ensemble de l'interface est conçu pour offrir une expérience client efficiente et agréable, tandis que les produits et services proposés répondent avec précision aux besoins actuels des consommateurs.

De quoi, peut-être, laisser en bout de course les banques traditionnelles, qui peinent encore à prendre le virage du numérique et à proposer à leurs clients une expérience renouvelée. même si, nous le verrons, elles n'ont pas encore dit leur dernier mot.

Dans le match néobanques VS banques traditionnelles, qui parviendra donc à s'imposer, et avec quels atouts ?

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Le secteur bancaire traditionnel : une confiance fragilisée

Soupçons de blanchiment d'argent, crise des subprimes de 2007, escroqueries, affaire Archegos ou encore controverse autour des frais de succession. La réputation des banques traditionnelles ne cesse d'être ternie par une succession de scandales. Qu'il s'agisse de faillites, de fraudes ou encore d'escroqueries à grande échelle, les affaires se suivent et se ressemblent, donnant à voir l'aspect peu reluisant du monde bancaire et financier. Le résultat est sans appel : la confiance des clients s'amenuise et la relation qu'ils entretiennent avec leur banque se distend, poussant ces derniers à se tourner vers de nouvelles solutions.

Le secteur bancaire, qui souffre non seulement d'une perte d'attractivité en tant qu'employeur mais aussi d'une érosion de la relation qu'il entretient avec sa clientèle, tente depuis quelques années d'améliorer son image. Communication publicitaire, lancement de nouveaux produits et services, mise en scène du conseiller bancaire comme élément d'une relation humaine privilégiée. Les techniques varient, mais l'objectif reste le même : redorer la réputation du monde bancaire.

Les grandes banques françaises, quant à elles, cherchent à définir leur « raison d'être », la loi Pacte de 2019 donnant aux entreprises la possibilité d'inscrire dans leurs statuts les objectifs sociaux et environnementaux qu'elles poursuivent. Pour la Société Générale, par exemple, il s'agit de « continuer à jouer un rôle moteur dans les transformations du monde ». Quant à la Banque Postale, sa raison d'être est de « permettre à chacun de s'accomplir et de contribuer, par ses choix d'investissement et d'épargne, d'assurance et de consommation, à construire une société plus attentive à la planète et à tous ceux qui l'habitent ».  Elle prévoit même de devenir, d'ici la fin de l'année 2021, une entreprise à mission.

Outre la prise en compte du volet social et environnemental, les banques s'évertuent également à rebâtir un lien de confiance avec leurs clients, en leur proposant par exemple des produits issus de la finance responsable ou en renforçant leur stratégie digitale pour créer une proximité nouvelle.

Il faut dire que les conséquences d'une baisse de réputation peuvent être dommageables. Celle-ci peut non seulement affecter la capacité de la banque à acquérir de nouveaux clients (et à engager de nouveaux salariés), mais aussi altérer sa capacité à attirer des investisseurs et à se financer auprès des marchés. Ainsi, après la crise économique de 2008, les banques qui bénéficiaient de la meilleure réputation ont vu leurs cours de bourse remonter plus rapidement, et ont pu atténuer plus facilement les conséquences de la crise.

Selon une étude, moins d'un Français sur deux (soit 42 %) déclare avoir confiance dans le système bancaire. Ils sont aussi 43 % à être insatisfaits de leur banque, ce qui explique pourquoi les clients sont de moins en moins fidèles. Nombre d'entre eux cherchent ainsi à s'éloigner du modèle de la banque traditionnelle, qu'ils jugent trop peu transparent et désintéressé. En 2019, ce sont pas moins 5,5 % des Français qui ont changé de banque, selon une étude du cabinet de conseil Bain & Company. En 2014, ils étaient seulement 2,5 %, c'est-à-dire deux fois moins.

C'est un fait : de plus en plus de Français changent de banque, et notamment les jeunes de moins de 35 ans. Les principales raisons qui les poussent à changer d'établissement bancaire sont l'absence de transparence, le manque d'expertise et de réactivité de leur conseiller, ainsi que les frais bancaires trop élevés. Et la crise sanitaire du Covid-19 n'a fait que renforcer le besoin de confiance des clients, ainsi que l'appétence pour le digital et le besoin de rapidité pour l'exécution des opérations bancaires les plus courantes.

Alors que les banques traditionnelles s'adaptent lentement à cette nouvelle ère, les néobanques bouleversent le secteur, en proposant une expérience utilisateur fluide et 100 % mobile. De quoi tenter de plus en plus de clients, notamment les jeunes et les nomades, pour qui le modèle rigide de la banque traditionnelle a vécu.


Expérience client : le retard des banques traditionnelles

Tandis que l'appétence pour le digital s'accroît, entraînant avec elle un besoin de rapidité, de fluidité, de confiance et d'innovation, le secteur bancaire traditionnel perd du terrain. En conséquence, les établissements bancaires ferment l'un après l'autre : en France, en l'espace de 10 ans, 5 % des agences bancaires (soit 2 000 points de vente) ont ainsi fermé leurs portes. Cette hémorragie gagne toute l'Europe :  en Allemagne, 24,4 % des agences ont été fermées en dix ans, et en Espagne, où la décrue est encore plus spectaculaire, 39,6 % des points de vente ont disparu.

Il faut dire que les banques traditionnelles accusent un certain retard, notamment dans la relation qu'elles entretiennent avec leurs clients et l'expérience qu'elles leur proposent. Au fil des ans, elles ont en effet privilégié la rentabilité et la sécurité à l'expérience client.

De nombreux clients témoignent ainsi d'un réel manque de flexibilité de la part de leur établissement bancaire, ce qui constitue un véritable désavantage à l'heure où les consommateurs souhaitent reprendre le contrôle de leurs finances. Alors que la digitalisation bat son plein, amenant avec elle un contingent de nouvelles promesses, il n'est plus envisageable de contraindre les clients à se rendre dans une agence pour effectuer un virement ou augmenter le plafond de leur carte bancaire, des opérations réalisables en ligne en une poignée de minutes. Bien sûr, les clients éprouvent toujours le désir d'être suivis et accompagnés par un conseiller pour les opérations plus importantes que les transactions quotidiennes ; la dimension humaine conserve son importance. Cependant, ils ne veulent plus perdre de temps à réaliser les opérations bancaires les plus courantes. La rigidité des processus imposés par les banques traditionnelles n'est, dès lors, plus en adéquation avec les modes de vie actuels. Cette incompatibilité a été mise en évidence pendant la crise sanitaire, devoir passer par un conseiller attitré dans une agence spécifique pour effectuer certaines opérations étant particulièrement inadapté aux restrictions gouvernementales, laissant passer l'occasion pour les banques traditionnelles de se mettre au niveau de la concurrence.

Pendant ce temps, les néobanques se sont parfaitement adaptées aux besoins des clients pour leur offrir des services en phase avec leurs attentes. Au cœur de leur stratégie : l'expérience client, que les banques traditionnelles avaient quant à elles peu à peu délaissé. Dans un monde connecté, toujours plus rapide et mondialisé, la personnalisation des services et des produits, la rapidité des opérations (virements, vérification des comptes bancaires, transferts d'argent) et l'autonomie laissée au client ont acquis une importance capitale. Les nouvelles technologies offrent alors de nouvelles opportunités qui permettent notamment aux consommateurs de pouvoir contrôler leurs finances en temps réel, qu'il s'agisse d'investir leur argent, de commander une nouvelle carte bancaire ou de consulter leur solde. Le tout en l'espace de quelques clics, directement depuis un ordinateur ou un smartphone.

Sentant le vent tourner, de nombreuses banques françaises ont tout de même décidé de réagir en multipliant les acquisitions : le Crédit Mutuel Arkéa a ainsi racheté le système de cagnotte en ligne Leetchi et acquis 80 % du capital de l'application de paiements instantanés Pumpkin, tandis que BNP Paribas a fait l'acquisition de Compte Nickel et que la Banque Postale a racheté les plateformes de crowdfunding Lendopolis et KissKissBankBank. L'objectif affiché des grands acteurs bancaires : franchir le cap du digital, et moderniser leurs services. Ces rachats suffiront-ils à restaurer le lien de confiance avec la population, abîmé par les scandales à répétition et l'inertie du secteur ? Rien n'est moins sûr, d'autant que les néobanques ont plus d'un tour dans leur sac pour concurrencer les acteurs bancaires traditionnels. À commencer par un sens solide de l'expérience client.


L'essor des néobanques : comment bouleversent-elles le secteur bancaire ?

Aujourd'hui, 91 % des personnes interrogées préfèrent utiliser une application bancaire plutôt que de se rendre dans une banque. Au  travers de ce chiffre, une constatation simple : alors que le numérique a bouleversé l'ensemble des sphères du quotidien, des usages et des habitudes des consommateurs, les banques ne peuvent plus se permettre de rester en retrait de la révolution digitale. Il est donc nécessaire qu'elles modernisent leurs services, proposent des innovations technologiques et assouplissent leurs processus, si elles souhaitent rester dans la course et fidéliser leurs clients.

Tous les 5 jours en moyenne, une néobanque est créée quelque part sur la planète. En 2020, ce sont pas moins de 72 néobanques qui se sont lancées sur le marché ! Ces banques en ligne connaissent une croissance fulgurante, notamment en Europe où l'on compte pas moins de 113 néobanques en activité. Les plus anciennes comme Revolut, Nickel ou N26 sont encore en croissance, et semblent bien parties pour s'installer durablement sur le marché.

Et si les millenials sont friands de nouvelles technologies, ils ne sont pas les seuls à privilégier les néobanques et leurs services 100 % en ligne. Selon une étude du cabinet KPMG, menée en partenariat avec l'institut Ipsos, plus de 70 % des clients de ces nouvelles banques ont plus de 30 ans. 28 % d'entre eux ont entre 18 et 30 ans, 42 % ont entre 31 et 45 ans, et 31 % ont plus de 45 ans. L'offre des néobanques ne s'adresse donc pas qu'aux jeunes. La flexibilité qu'elles offrent à leurs clients répond en réalité à une attente partagée, sans distinction d'âge ou de catégorie socio-professionnelle.

Le développement des néobanques professionnelles a débuté à la fin des années 2000. L'entrée en vigueur de la première directive européenne sur les services de paiement (DSP1), en 2007, a accordé à des entités non bancaires (fintechs, opérateurs de télécommunication.) le droit de fournir des moyens de paiement à leurs clients et d'encadrer certains transferts de fonds. Dans les années suivantes, l'essor des nouveaux outils de communication tels que les smartphones et leur montée en puissance dans le quotidien des individus ont poussé les entrepreneurs à proposer des applications mobiles offrant une variété de services. Parallèlement, les banques européennes, qui sortaient tout juste de la crise de 2008, ont été contraintes d'engager des dépenses très élevées pour s'adapter aux nouvelles réglementations instaurées par les régulateurs européens. Ce faisant, elles disposaient de marges de manœuvre limitées pour s'adapter aux évolutions numériques, moderniser leurs infrastructures et proposer à leurs clients des services innovants. Le champ était donc libre pour les néobanques, désormais aptes à s'engouffrer dans la brèche des nouvelles technologies.    


Une offre de services spécialisés

Alors que la plupart des banques traditionnelles se bornent à proposer des services « classiques » (le fameux diptyque compte bancaire et carte de paiement), les néobanques innovent avec une variété de fonctionnalités. Revolut propose ainsi un service de vente et d'achat de cryptomonnaies, avec un faible taux de change de 1,5 %. L'allemande N26 propose quant à elle la souscription d'un crédit à la consommation, directement sur smartphone. Il est ainsi possible d'obtenir de 1 000 à 40 000 euros , remboursables sur 24 à 72 mois. La néobanque Morning propose un compte courant pour les étrangers qui viennent étudier ou travailler en France, Lydia offre des solutions de paiement entre proches, et Qonto permet aux entreprises et indépendants d'ouvrir un compte professionnel en ligne.

L'avantage ? Tout s'effectue à distance, sans qu'il ne soit nécessaire de prendre rendez-vous et de se rendre dans une agence physique. C'est donc un réel gain de temps et d'efficacité qui est proposé. Mais ce n'est pas tout, pendant que les banques traditionnelles font du surplace (bien que nombre d'entre elles cherchent désormais à se diversifier, et à offrir de nouveaux services à leurs clients), les néobanques ont toute latitude pour proposer des services spécialisés : cartes bancaires sans frais à l'étranger, prêts à la consommation, assurances, services de trading, paiements instantanés entre amis, carte bancaire avec service de cashback, comptes destinés aux adolescents.

En s'adressant à des niches, les néobanques se rapprochent de leurs clients. Elles peuvent ainsi leur proposer des services entièrement adaptés à leurs attentes et à leurs besoins, et leur offrir une expérience client fluide et simplifiée. Par leur positionnement très « communautaire », elles s'adressent aussi bien aux millennials (N26 ou Revolut) qu'aux patrons de PME (Qonto), aux adolescents (Pixpay), ou encore aux étudiants et jeunes adultes (Pumpkin). Loin, bien loin des banques traditionnelles pour qui le mot d'ordre est de s'adresser à « tout le monde », quitte à se noyer dans la masse.


Une expérience client qui mise sur l'attractivité

Grâce à leurs services 100 % mobile, les néobanques partent avec une longueur d'avance pour proposer une expérience client agréable. Qonto, la banque destinée aux entrepreneurs, a ainsi intégralement digitalisé la création de compte bancaire, en plus d'opter pour une transparence complète de ses tarifs. Elle répond par là à une exigence grandissante des clients, pour qui l'opacité des tarifs des banques traditionnelles contribue à entacher leur confiance. Yomoni, de son côté, propose un service d'épargne personnalisé, au moyen de robot-advisors suppléants (qui ne remplacent pas le conseiller humain mais l'assistent, en lui permettant de consacrer son attention aux requêtes majeures). Enfin, Pumpkin propose une application fluide et attrayante, qui reprend les codes de communication des adolescents et jeunes adultes : smileys, langage décontracté.

Quelle que soit la cible à laquelle elles s'adressent, les néobanques ont fait le choix de centrer l'expérience utilisateur sur des besoins immédiats. Elles proposent ainsi un panel de produits bancaires, accessibles en seulement quelques minutes, lorsque le même service fourni par une banque traditionnelle peut prendre plusieurs jours. Elles misent également sur la réactivité, avec un service client accessible en quelques clics et la possibilité d'ouvrir un compte ou de gérer ses paiements à toute heure du jour ou de la nuit.

De manière générale, les néobanques proposent une interface simple et intuitive, des services personnalisés et facilement accessibles, et une prise en main rapide qui permet de réaliser un grand nombre d'opérations bancaires en quelques clics seulement. En proposant des technologies innovantes et adaptées aux utilisateurs, tout en étant fiables et efficaces (elles sont tenues aux mêmes exigences de sécurité que les banques classiques), les néobanques peuvent donc se démarquer durablement du secteur bancaire traditionnel.

 

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    Quand les techniques de marketing rencontrent les néobanques

    A l'heure actuelle, 80 % des recherches en ligne sont non brandées, c'est-à-dire qu'elles ne concernent pas une marque en particulier. Dans ces conditions, les néobanques ont toute latitude pour faire connaître leurs produits et leurs services, dès lors qu'elles se positionnent sur un marché particulier. Mais comment s'y prennent-elles précisément pour se faire parler d'elles, et acquérir de nouveaux clients ?


    Les offres de bienvenue et de parrainage

    Si l'attractivité des tarifs reste l'un des principaux facteurs d'acquisition, les offres de bienvenue et de parrainage s'imposent désormais comme des outils indispensables aux néobanques pour attirer de nouveaux clients. Certes, rémunérer un client impacte son coût d'acquisition ; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les budgets marketing des néobanques constituent des pôles de dépenses importants. Mais ces dépenses peuvent être considérées  comme des investissements à long terme, qui permettent de renforcer sa base de clients en même temps que sa réputation. A titre d'exemple, la banque en ligne N26, la prime prévoit pour tout parrain une prime de 15 euros, tandis que Qonto propose des offres spéciales de parrainage pouvant aller jusqu'à 100 euros.


    La diversification des produits et services

    Dans une stratégie qui s'approche du freemium, l'offre de produits et services proposée par les néobanques constitue l'un des principaux moyens pour attirer de nouveaux clients. Le produit d'appel des néobanques est très souvent le compte courant associé à une carte bancaire, entièrement gratuite ou dépourvue de frais. A côté de ce produit, il est possible de compter sur une offre diversifiée, potentiellement plus rémunératrice : crédit à la consommation (qui, lui, génère des intérêts, et donc des revenus), assurances, investissement en Bourse.

    Certains acteurs, comme Revolut, ont préféré au départ se concentrer sur la capacité différenciante de leur offre et non sur le marketing. C'est ainsi que le service offert par la néobanque britannique, à savoir une carte bancaire sans frais dans les principales devises étrangères, lui a permis de se différencier de ses concurrentes et de séduire une large clientèle de voyageurs et d'expatriés.

    Reste que l'enjeu demeure, pour l'ensemble des néobanques, de monétiser toute leur gamme de services et de diversifier au maximum leur offre de produits.


    Une stratégie marketing ciblée

    Affiche PumpkinLes néobanques partent avec un avantage : elles ne ciblent pas l'ensemble de la population, mais certaines catégories de personnes seulement, qui sont leur cœur de cible. Dans ces conditions, il leur est donc facile de proposer une stratégie marketing bien huilée, et parfaitement adaptée à leur cible. Le mot d'ordre ? L'humour (« On vire tous nos clients », clame ainsi une publicité pour l'application Pumpkin en référence aux cashback), la proximité avec les clients et la simplicité. Loin de l'image empesée des banques traditionnelles, les néobanques ont à cœur de se montrer accessibles, ce qui leur permet dans le même temps de se différencier.

    Certaines n'hésitent pas, par ailleurs, à nouer des partenariats avec des entreprises innovantes. Si Revolut propose désormais d'acheter des cryptomonnaies depuis sa plateforme ; N26, quant à elle, s'est associée à l'entreprise TransferWise pour les virements internationaux, et à la plateforme de prêts entre particuliers Auxmoney. 

    Enfin, la plupart des néobanques déploient une stratégie de communication digitale, en ayant recours à des réseaux sociaux comme Instagram ou Youtube. Leur présence sur ces canaux leur permet de toucher un large nombre de consommateurs, notamment lorsqu'elles nomment des influenceurs comme ambassadeurs de leur marque ou établissent des partenariats avec ces derniers. Grâce à leur image plus moderne et dynamique que celle des banques traditionnelles, les néobanques peuvent toucher de nouveaux consommateurs jusqu'ici relativement éloignés du secteur bancaire, et notamment les 16-24 ans.

     

    L'exemple de la carte métal

    C'est la dernière innovation en date. Proposées par plusieurs néobanques en France, les cartes en métal s'imposent comme un produit haut de gamme ouvert à tous les clients. Depuis la création de la prestigieuse carte Centurion d'American Express, en 1999, les conditions d'octroi ont changé. Certes, la carte métal revêt encore une dimension « prestige », mais elle s'est largement démocratisée. L'objectif des néobanques est en effet de toucher un maximum de clients avec ce moyen de paiement, désormais accessible sans conditions de revenus.

    Pour un coût oscillant entre 9,90€ (Vivid) et 16,90€ par mois (N26), il est donc possible de bénéficier d'une carte bancaire premium, qui propose diverses assurances et garanties (frais médicaux à l'étranger, assurance vol, location de véhicule.) et autres avantages exclusifs.

    La stratégie marketing à l'œuvre dans la promotion des cartes métal n'est pas sans rappeler celle utilisée par certaines marques de luxe, ou encore par le géant américain Apple. En effet, il s'agit de mettre l'innovation au centre de l'expérience client, tout en vantant le plaisir de posséder un objet haut de gamme qui permet de se distinguer. A ce titre, la carte métal tente de s'imposer comme un symbole, sinon de richesse, au moins d'aisance matérielle. Un positionnement nouveau, qui joue sur le besoin de reconnaissance sociale, à rebours de l'image « jeune » des néobanques. Et une manière, aussi, d'instaurer un lien tangible (et personnalisé) entre la banque et ses clients. A l'heure où nombre d'agences bancaires disparaissent et où la relation entre le conseiller et son client est de plus en plus déshumanisée, cette stratégie marketing prend tout son sens.


    Un outil d'amélioration de la rentabilité

    En France, la plupart des néobanques sont encore en phase d'acquisition de parts de marchés, ce qui signifie qu'elles sont peu voire pas rentables. L'essor de la carte métal leur permet donc de faire un pas vers le seuil de rentabilité, sans renier ce qui a fait leur succès, à savoir la quasi-gratuité de leurs cartes bancaires. Le positionnement haut de gamme des cartes métal justifie en effet pour les néobanques l'augmentation de leurs tarifs. C'est d'autant plus une aubaine que les cartes métalliques tendent à pousser à la consommation. Les détenteurs de ces cartes auraient ainsi un biais cognitif qui les pousse à avoir une perception déformée de leur propre richesse : en d'autres mots, ils se sentent plus riches qu'ils ne le sont en réalité. Ce qui les inciterait, de manière inconsciente, à utiliser leur carte plus souvent qu'il ne le faudrait.


    Quand les stratégies marketing des néobanques bouleversent le secteur bancaire

    Avec la carte métal, les néobanques introduisent une nouveauté dans le secteur bancaire : l'émergence d'un marketing agressif et innovant. Ici, la carte métallique sert de prétexte à fédérer les clients, en jouant sur le besoin de reconnaissance et de distinction sociale. Elle permet également, d'améliorer la rentabilité balbutiante des néobanques. Certes, les cartes métal ne sont pas de simples gadgets, en ce qu'elles proposent un certain nombre d'avantages. Mais leur existence repose avant tout sur une technique de marketing très efficace, qui devance le besoin des clients d'arborer des signes extérieurs de richesse. Preuve de la réussite de cette stratégie, l'existence de l'entreprise américaine Lion Credit Card, dont la mission consiste à transformer les cartes plastiques... en cartes métalliques.

    Là où les banques dites traditionnelles se bornent à proposer des campagnes de publicité discrètes et sans surprises et des techniques marketing bien rodées, les nouvelles banques en ligne bouleversent les codes établis en faisant montre d'innovation et d'attractivité. Elles prouvent ainsi qu'il est possible de renouveler l'image de la banque, en la rendant plus dynamique, plus moderne et surtout plus désirable.


    Les néobanques bouleversent le secteur bancaire traditionnel. Avec leurs colossales levées de fonds (les fintechs ont levé 1,5 milliard d'euros de fonds au premier semestre 2021, soit quasiment le double par rapport au premier semestre 2020), elles ont désormais le poids nécessaire pour investir dans une pluralité de produits et de services, se développer à l'international et gagner la confiance des clients. Et donc s'installer dans la durée.

    A l'évidence, il ne s'agit pas de remettre intégralement en cause le système bancaire traditionnel. La plupart des néobanques complètent efficacement l'offre des banques classiques, sans pour autant avoir l'ambition (et encore moins les moyens) de les faire disparaître. Difficile, en effet, de se détacher complètement du secteur bancaire traditionnel. La majorité des clients des néobanques ont également un ou plusieurs comptes dans des banques traditionnelles, même si certains clients utilisent exclusivement leur banque en ligne pour recevoir leurs salaires et payer leurs factures. Il existe aussi des services peuvent en effet difficilement être digitalisés : dépôts de chèques, demandes de prêts immobiliers, entretiens en face-à-face avec un conseiller bancaire. Pour cela, les banques traditionnelles restent encore un interlocuteur privilégié.

    Il n'en reste pas moins que, grâce à ses services innovants et personnalisés, la néobanque possède toutes les capacités pour s'imposer en tant que complément. Elle est ainsi très populaire chez les millenials, les individus connectés et les voyageurs fréquents, des catégories qui y trouvent des avantages particuliers.

    Enfin, les néobanques ont l'avantage de pousser les banques traditionnelles à renouveler leur offre de services et à se moderniser. Une nécessité, dans un monde de plus en plus digitalisé. Face à ce tableau d'ensemble, il est donc possible d'envisager une coexistence pacifique de ces deux acteurs que sont les banques traditionnelles et les néobanques. Quitte même à prédire une collaboration prochaine entre ces deux entités que tout oppose a priori ?

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