L'obsolescence programmée est devenue courante dans les années 1950. L'idée était alors de relancer l'économie après la crise de 29. Cette pratique est désormais interdite par la loi française et dans certains pays européens.
Qu'est-ce que l'obsolescence programmée ?
L'obsolescence programmée ou « planned obsolescence » en anglais, est une stratégie commerciale limitant, dès la conception d'un produit, sa durée de vie. Les fabricants font alors usage d'un ensemble de méthodes pour réduire volontairement la durée d'utilisation d'un bien afin d'accélérer l'achat d'un modèle plus récent.
Il existe trois types d'obsolescence programmée.
- L'obsolescence directe ou fonctionnelle : une pièce ne fonctionne plus et rend le produit inutilisable. Souvent, la réparation coûte plus cher que l'achat d'un produit neuf. Il faut savoir que le fabricant peut influencer le prix de la réparation en choisissant des matériaux plus fragiles, des processus d'assemblage permanent tels que des colles fortes, soudures ou poinçonnages, rendant quasiment impossible tout démontage.
- L'obsolescence indirecte : technique la plus courante qui consiste à vendre un produit dont l'approvisionnement des consommables associés n'est pas garanti de façon pérenne. Certains produits, pourtant en parfait état de marche, deviennent obsolètes faute de fournitures disponibles, par exemple, batterie de téléphone, cartouche d'encre, etc. L'arrêt de production des pièces détachées — véritable pain béni pour les fabricants — complique d'autant la réparation d'un produit et incite automatiquement au rachat.
- L'obsolescence esthétique : fortement dépendante de « l'effet de mode » comme dans l'industrie du textile ou la téléphonie mobile, cette stratégie vise au renouvellement de l'offre dans des délais très brefs à grand renfort de campagnes promotionnelles offensives. En effet, la connotation sociale et psychologique influe considérablement l'acte d'achat chez une certaine catégorie de population, les jeunes notamment, par crainte d'être considéré comme un pleek (contraire du geek) aux yeux des autres.
Cette politique commerciale appelée le « sloanisme » du nom de son inventeur Afred P. Sloan, Président de Général Motors, a été mise en œuvre dans les années 20 et consistait à réserver toutes avancées technologiques à une commercialisation ultérieure, rythmant ainsi le besoin de nouveauté du consommateur avec le volume de ses ventes sur le long terme.
La loi sur la Transition énergétique adoptée en juillet 2015 interdit le recours à cette pratique « frauduleuse ». Un fabricant qui commet volontairement cette infraction encourt une amende de 300 000 euros, dont le montant peut aussi être porté à 5 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise, ainsi qu'une condamnation de deux ans de prison. Récemment, la Commission européenne a légiféré sur ce phénomène grandissant d'obsolescence programmée.
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Quand est apparue l'obsolescence programmée ?
L'obsolescence programmée a été utilisée pour la première fois en 1932 par un homme d'affaires américain qui s'appelait Bernard London, auteur d'un article de 20 pages sur la solution à la crise économique de l'époque. Afin de relancer la production, Bernard London a demandé au gouvernement de fixer une loi obligeant les Américains à racheter tous biens de consommation bien avant leur usure.
Cette pratique s'est généralisée dans les années 50 grâce au designer américain Brooks Steven qui en fait la base du développement marketing des entreprises. Désormais, le design et la mode deviennent des facteurs influents et déclencheurs de l'acte d'achat des biens du quotidien. Tout objet encore fonctionnel, mais qui ne répond pas à des critères « dernier cri » est la plupart du temps voué à être remplacé.
Schumpeter s'appuyait d'ailleurs sur ce modèle pour définir sa théorie de la destruction créatrice et de l'innovation en matière de fluctuations économiques.
Quel est le but de l'obsolescence programmée ?
La théorie sur l'obsolescence programmée de Bernard London justifie cette technique par la dynamique qu'elle apporte à un modèle économique qui tend à s'essouffler. En effet, la production et la consommation ainsi stimulées, la croissance repart dans un cercle vertueux de productivité, de plein emploi et de richesse nationale.
L'obsolescence programmée sert avant tout les intérêts du fabricant. En raccourcissant la durée de vie de son produit, il s'assure d'écouler ses ventes pour l'avenir. Il crée une sorte de dépendance de l'acheteur. Il n'a plus à se préoccuper de la totalité du cycle de vie d'un produit, puisque seule la phase de lancement prime. Il privilégie son chiffre d'affaires au détriment de son image.
Quelles sont les conséquences de l'obsolescence programmée ?
Malheureusement, en suscitant de manière incessante le besoin – et sous-entendu les envies du consommateur, la périssabilité d'un produit concourt à une surconsommation excessive, donc un appauvrissement des ménages qui n'achètent plus que par impulsion. Or, l'acte d'achat est un contrat par lequel un fabricant s'engage à fournir un bien en échange d'une contrepartie financière. Cela suppose une réciprocité et une confiance entre les deux acteurs économiques.
Autre phénomène majeur, les effets néfastes sur l'environnement : gaspillage des ressources, émissions galopantes de gaz à effet de serre, déchets, pollution et disparition de la biodiversité : autant de conséquences auxquelles le consommateur se montre de plus en plus sensible aujourd'hui.
Exemples d'obsolescence programmée
Les ampoules
Dans les années 20, il était possible de produire des ampoules de longue durée, c'est-à-dire de 2500 heures, grâce à un filament stable. Plusieurs industriels, le Cartel Phœbus, ont alors réduit leur durée de vie à 1000 heures dans le but d'augmenter les ventes.
Les imprimantes
Certaines imprimantes sont équipées d'une puce qui limite les impressions à un certain nombre de pages. Les cartouches d'encre deviennent inutilisables alors qu'elles ne sont pas totalement vides, d'où la nécessité d'en acheter de nouvelles.
Les batteries de téléphone
Qu'il s'agisse de l'incompatibilité des batteries avec différents modèles — quand elles sont démontables, de la difficulté à trouver les composants ou encore de leur prix souvent aussi élevé que le rachat d'un téléphone, de nombreuses limites techniques sont imposées au consommateur qui le poussent à renouveler régulièrement son smartphone.
Les logiciels et systèmes de PC
Les fabricants mettent souvent à jour leurs logiciels, ceuxci deviennent, à la longue, moins compatibles avec le système de votre ordinateur. Résultat : le consommateur va chercher à acquérir un ordinateur plus performant avec le logiciel à jour. Windows propose par exemple une nouvelle mise à jour du système d'exploitation en moyenne tous les deux ans.
L'électroménager
Les associations de défense des consommateurs tirent le signal d'alarme depuis plusieurs années pour dénoncer la durée de vie limitée des machines à laver, réfrigérateurs, fours et autres appareils, sciemment orchestrée par les industriels.
D'ailleurs, en France, les étiquettes des articles doivent, outre le prix et la consommation d'énergie, préciser dorénavant l'indice de réparabilité afin de guider le consommateur dans un achat responsable.
Les entreprises ont donc tout intérêt à réfléchir à deux fois au vu de la législation en vigueur et des préoccupations politiques et sociétales du moment. Les consommateurs préférant également acheter plus « responsable », certaines marques se tournent désormais vers des alternatives comme l'économie circulaire, le recours à des matériaux recyclables ou biodégradables, la fabrication locale, les circuits courts, le développement d'un support technique fiable.
Cette nouvelle économie collaborative, fonctionnelle, sociale et solidaire tend à se généraliser et s'avère créatrice d'emplois et de richesse.
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