Le développement durable est un enjeu incontournable pour les entreprises. L’impact environnemental est notamment étudié à la loupe. Comme le révèle le 15e baromètre Greenflex-ADEME de la consommation responsable, les Français éprouvent de la méfiance envers les marques qui communiquent sur leurs engagements en faveur de la planète : 84% d’entre eux ont besoin de « preuves tangibles ». Les entreprises doivent donc réinventer profondément leurs modèles d’affaires pour éviter l’impact négatif du greenwashing. Zoom sur cinq secteurs qui opèrent leur évolution environnementale.
Le retail se met au vert
Les grandes enseignes de l’habillement, des cosmétiques ou des loisirs s’adaptent aux attentes des consommateurs en révisant leur processus de fabrication. Des matériaux plus responsables font leur apparition. H&M a ainsi créé son incubateur de nouvelles matières, Conscious Exclusive, et intègre à sa production de nouvelles fibres comme l'Hemp Biofibre™, issue de déchets de culture de graines de chanvre. Autre exemple avec Scentys, spécialisé dans la diffusion de parfum, qui a mené des travaux de R&D afin de proposer des capsules éco-conçues, issues de fibre de verre ou de plastiques recyclés. Dans l’agroalimentaire, Carrefour s’est engagé dès 1991 en créant sa marque Filières Qualité Carrefour qui répond à des critères stricts de traçabilité.
Pour appuyer la cohérence de l’engagement, les lieux de vente évoluent. Après trois ans de rénovation, l’hypermarché E.Leclerc La Roche-sur-Yon offre à ses clients des rayons baignés de lumière naturelle pour économiser l’énergie, un éclairage LED en renfort, des matériaux durables à l’image du revêtement de sol, certifié Cradle to Cradle. Adidas applique le même principe à Munich avec son magasin présenté, en novembre 2021, comme « le plus durable à ce jour » avec son plafond végétalisé, ses écrans LED et matériaux naturels.
Dans le retail, l’acquisition client passe aussi, aujourd’hui, par un soutien concret à la durabilité des produits commercialisés. Pour preuve, l’offre sans cesse élargie de seconde main proposée par de grandes enseignes : la Fnac, Ikea, Décathlon ou La Redoute avec son site La Reboucle. D’autres acteurs misent sur la réparation. Avec son Club Infinity, Boulanger s’engage ainsi à réparer en illimité les produits achetés. Dans l’habillement haut de gamme, Bompard a su devancer la tendance avec son atelier de réparation ouvert en 2002 à Paris.
Automobile : l’innovation au cœur de la transformation
Selon le dernier slogan du Mondial de l’auto 2022 à Paris, « Revolution is on » (« la révolution est en route »). De fait, le Parlement européen a légiféré en 2022 en faveur de l’interdiction des véhicules neufs à moteurs essence ou diesel dès 2035. Mobilisés depuis des années, tous les constructeurs se doivent de renforcer leur engagement dans le développement et la production de véhicules moins polluants : électriques, hybrides ou compatibles avec des biocarburants (biodiésel, bio-éthanol). La transformation est d’autant plus nécessaire que les ventes décollent : en 2021, 162 106 voitures électriques neuves ont été mises en circulation en France. En 2011, on en dénombrait 5 661.
La transformation de l’automobile se joue aussi dans les modes de consommation. De nouvelles offres de mobilité émergent à l’image de l’auto-partage et du covoiturage. Renault se présente comme « opérateur de mobilité durable ». Son partenariat avec Klaxit, application de covoiturage domicile-travail, en est une illustration. Avec son offre de mobilité urbaine Seat Move, le constructeur espagnol suit cette même voie.
La transition écologique de l’automobile se vérifie enfin sur les sites de production. Citroën, BMW ou encore Ferrari travaillent sur les économies d’énergie et la réduction drastique des émissions carbone de leurs sites industriels. L’usine Renault de Tanger, zéro émission carbone et zéro déchet liquide, s’élève au rang de modèle pour le constructeur. C’est aussi le cas de l’usine Volkswagen de Poznań en Pologne, où l’instauration d’un système de récupération de la chaleur perdue permet de réduire de 1 000 tonnes par an les émissions de CO2.
Tech : vers une informatique plus éco-responsable
Longtemps sous-estimée, l’ampleur de la pollution numérique est désormais connue. Si Internet était un pays, il serait le troisième plus gros consommateur d’électricité mondial avec 1500 TWH par an, derrière les Etats-Unis et la Chine Cette information issue du rapport Clicking Clean, publié le 10 janvier 2017 par Greenpeace, a été largement reprise dans les médias. L’optimisation énergétique s’est imposée comme un axe de transformation pour les entreprises de la Tech. Les hébergeurs web OVH Cloud et PlanetHoster communiquent sur leur limitation d’énergie carbonée au profit d’énergies renouvelables ou faiblement carbonées (nucléaire). Pour certains acteurs du secteur, le respect de la norme de management de l’énergie ISO 50001 est un moyen de cadrer un engagement : l’hébergeur et diffuseur de contenus audios et vidéos en streaming Infomaniak est certifié depuis 2015.
Suivre les principes d’une informatique responsable est une autre évolution indispensable dans la Tech, pour défendre l’image de marque auprès des consommateurs mais aussi des collaborateurs. La plateforme Doctolib souligne ses actions sur son site web : augmentation de la part des équipements reconditionnés, formation des équipes aux pratiques d’éco-conception, relocalisation de l’hébergement de ses données dans des pays à l’électricité moins carbonée.
Enfin, l’usage vertigineux de plastique est un point noir que s’emploient à réduire les géants Apple et Microsoft. Tous deux se sont engagés à supprimer le plastique de leurs emballages d’ici 2025.
A la recherche d’un nouveau modèle dans l’événementiel
Souvent pointé du doigt pour son impact environnemental, le secteur événementiel a dû se réinventer. Selon l’Ademe, une manifestation moyenne de 5000 personnes générerait 2,5 tonnes de déchets et consommerait 1 000 kWh d’énergie. Adopter une démarche respectueuse de l’environnement pour un événement est désormais impératif. Restauration locale et responsable, navettes gratuites pour limiter les véhicules individuels, réduction du chauffage et de la climatisation sont autant d’éléments attendus par les exposants et les visiteurs lors d’un salon.
La gestion des déchets est un point clé et les organisateurs l’ont bien compris. La transformation s’opère à travers des actions conjointes et complémentaires : badges à télécharger pour limiter les impressions, bacs de tri clairement signalés, réduction des tote bags distribués aux participants, gobelets réutilisables et consignés… Sur le salon Maison & Objet, un objectif de 50% de recyclage est défini pour 2023.
La crise de la COVID-19 a profondément touché le secteur en le poussant sur la voie du digital. Les replays de conférences ou tables rondes sont maintenant courants. Les marques ont aussi mesuré l’intérêt de développer des événements virtuels pour réunir leurs clients, tout en défendant leur implication en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le nombre de plateformes pour créer des événements virtuels ne cesse d’ailleurs de croître depuis 2020. Ces nouveaux acteurs viennent bousculer les organisateurs historiques et les incitent à accélérer leur transition écologique.
L’environnement, invité durable de l’hôtellerie
Selon une enquête menée en 2021 par VYV Ingénierie, un tourisme durable est préférable à un tourisme standard pour 88% des Français. Ce tourisme durable se caractérise, pour 85,6% des sondés, par un hébergement respectueux de l’écologie. Le secteur de l’hôtellerie se voit donc contraint de réviser ses pratiques. Cela passe tout d’abord par l’éco-conception appliquée à tous les niveaux : produits ménagers écologiques, produits d’hygiène rechargeables et éco-labellisés, mobilier en bois certifié FSC, couettes fabriquées à partir de bouteilles recyclées… Le géant de l’hôtellerie, Accor, formalise notamment son engagement avec le vaste programme Planète 21.
Le volume de déchets produits dans l’hôtellerie est un axe stratégique d’amélioration. Les acteurs du secteur communiquent dans leurs établissements pour sensibiliser les clients mais aussi les collaborateurs. Le groupe Marriott a posé un objectif de réduction de 45% des déchets mis en décharge d’ici 2025. En pratique, les hôtels misent par exemple sur le vrac et la pré-commande pour limiter le gaspillage lié au petit-déjeuner.
L’optimisation énergétique est aussi appliquée largement. De la blanchisserie à basse température à l’installation de panneaux solaires, les actions sont nombreuses. Elles se multiplient car les économies s’imposent dans un contexte de flambée des prix de l’énergie. Les enjeux du développement durable coïncident ainsi avec les impératifs économiques.
Pour aller plus loin, téléchargez ce modèle gratuit et formalisez la stratégie commerciale de votre entreprise au moyen d'un plan simple et structuré.
Impact environnemental : comment les entreprises réinventent leurs modèles d’affaires ?
GUIDE ET MODÈLE GRATUITS : PLAN D'ACTION COMMERCIAL
Élaborez un plan d'action commercial structuré pour mieux communiquer vos objectifs et votre stratégie commerciale auprès des parties prenantes.
Télécharger gratuitementMis à jour :
Publié :
Le développement durable est un enjeu incontournable pour les entreprises. L’impact environnemental est notamment étudié à la loupe. Comme le révèle le 15e baromètre Greenflex-ADEME de la consommation responsable, les Français éprouvent de la méfiance envers les marques qui communiquent sur leurs engagements en faveur de la planète : 84% d’entre eux ont besoin de « preuves tangibles ». Les entreprises doivent donc réinventer profondément leurs modèles d’affaires pour éviter l’impact négatif du greenwashing. Zoom sur cinq secteurs qui opèrent leur évolution environnementale.
Sommaire
Le retail se met au vert
Les grandes enseignes de l’habillement, des cosmétiques ou des loisirs s’adaptent aux attentes des consommateurs en révisant leur processus de fabrication. Des matériaux plus responsables font leur apparition. H&M a ainsi créé son incubateur de nouvelles matières, Conscious Exclusive, et intègre à sa production de nouvelles fibres comme l'Hemp Biofibre™, issue de déchets de culture de graines de chanvre. Autre exemple avec Scentys, spécialisé dans la diffusion de parfum, qui a mené des travaux de R&D afin de proposer des capsules éco-conçues, issues de fibre de verre ou de plastiques recyclés. Dans l’agroalimentaire, Carrefour s’est engagé dès 1991 en créant sa marque Filières Qualité Carrefour qui répond à des critères stricts de traçabilité.
Pour appuyer la cohérence de l’engagement, les lieux de vente évoluent. Après trois ans de rénovation, l’hypermarché E.Leclerc La Roche-sur-Yon offre à ses clients des rayons baignés de lumière naturelle pour économiser l’énergie, un éclairage LED en renfort, des matériaux durables à l’image du revêtement de sol, certifié Cradle to Cradle. Adidas applique le même principe à Munich avec son magasin présenté, en novembre 2021, comme « le plus durable à ce jour » avec son plafond végétalisé, ses écrans LED et matériaux naturels.
Dans le retail, l’acquisition client passe aussi, aujourd’hui, par un soutien concret à la durabilité des produits commercialisés. Pour preuve, l’offre sans cesse élargie de seconde main proposée par de grandes enseignes : la Fnac, Ikea, Décathlon ou La Redoute avec son site La Reboucle. D’autres acteurs misent sur la réparation. Avec son Club Infinity, Boulanger s’engage ainsi à réparer en illimité les produits achetés. Dans l’habillement haut de gamme, Bompard a su devancer la tendance avec son atelier de réparation ouvert en 2002 à Paris.
Automobile : l’innovation au cœur de la transformation
Selon le dernier slogan du Mondial de l’auto 2022 à Paris, « Revolution is on » (« la révolution est en route »). De fait, le Parlement européen a légiféré en 2022 en faveur de l’interdiction des véhicules neufs à moteurs essence ou diesel dès 2035. Mobilisés depuis des années, tous les constructeurs se doivent de renforcer leur engagement dans le développement et la production de véhicules moins polluants : électriques, hybrides ou compatibles avec des biocarburants (biodiésel, bio-éthanol). La transformation est d’autant plus nécessaire que les ventes décollent : en 2021, 162 106 voitures électriques neuves ont été mises en circulation en France. En 2011, on en dénombrait 5 661.
La transformation de l’automobile se joue aussi dans les modes de consommation. De nouvelles offres de mobilité émergent à l’image de l’auto-partage et du covoiturage. Renault se présente comme « opérateur de mobilité durable ». Son partenariat avec Klaxit, application de covoiturage domicile-travail, en est une illustration. Avec son offre de mobilité urbaine Seat Move, le constructeur espagnol suit cette même voie.
La transition écologique de l’automobile se vérifie enfin sur les sites de production. Citroën, BMW ou encore Ferrari travaillent sur les économies d’énergie et la réduction drastique des émissions carbone de leurs sites industriels. L’usine Renault de Tanger, zéro émission carbone et zéro déchet liquide, s’élève au rang de modèle pour le constructeur. C’est aussi le cas de l’usine Volkswagen de Poznań en Pologne, où l’instauration d’un système de récupération de la chaleur perdue permet de réduire de 1 000 tonnes par an les émissions de CO2.
Tech : vers une informatique plus éco-responsable
Longtemps sous-estimée, l’ampleur de la pollution numérique est désormais connue. Si Internet était un pays, il serait le troisième plus gros consommateur d’électricité mondial avec 1500 TWH par an, derrière les Etats-Unis et la Chine Cette information issue du rapport Clicking Clean, publié le 10 janvier 2017 par Greenpeace, a été largement reprise dans les médias. L’optimisation énergétique s’est imposée comme un axe de transformation pour les entreprises de la Tech. Les hébergeurs web OVH Cloud et PlanetHoster communiquent sur leur limitation d’énergie carbonée au profit d’énergies renouvelables ou faiblement carbonées (nucléaire). Pour certains acteurs du secteur, le respect de la norme de management de l’énergie ISO 50001 est un moyen de cadrer un engagement : l’hébergeur et diffuseur de contenus audios et vidéos en streaming Infomaniak est certifié depuis 2015.
Suivre les principes d’une informatique responsable est une autre évolution indispensable dans la Tech, pour défendre l’image de marque auprès des consommateurs mais aussi des collaborateurs. La plateforme Doctolib souligne ses actions sur son site web : augmentation de la part des équipements reconditionnés, formation des équipes aux pratiques d’éco-conception, relocalisation de l’hébergement de ses données dans des pays à l’électricité moins carbonée.
Enfin, l’usage vertigineux de plastique est un point noir que s’emploient à réduire les géants Apple et Microsoft. Tous deux se sont engagés à supprimer le plastique de leurs emballages d’ici 2025.
Comment formaliser la stratégie commerciale de votre entreprise ?
Téléchargez ce modèle gratuit et utilisez-le pour formaliser la stratégie commerciale de votre entreprise
Télécharger
Tous les champs sont obligatoires.
Merci d'avoir soumis le formulaire
Cliquez sur le lien pour accéder au contenu en tout temps
A la recherche d’un nouveau modèle dans l’événementiel
Souvent pointé du doigt pour son impact environnemental, le secteur événementiel a dû se réinventer. Selon l’Ademe, une manifestation moyenne de 5000 personnes générerait 2,5 tonnes de déchets et consommerait 1 000 kWh d’énergie. Adopter une démarche respectueuse de l’environnement pour un événement est désormais impératif. Restauration locale et responsable, navettes gratuites pour limiter les véhicules individuels, réduction du chauffage et de la climatisation sont autant d’éléments attendus par les exposants et les visiteurs lors d’un salon.
La gestion des déchets est un point clé et les organisateurs l’ont bien compris. La transformation s’opère à travers des actions conjointes et complémentaires : badges à télécharger pour limiter les impressions, bacs de tri clairement signalés, réduction des tote bags distribués aux participants, gobelets réutilisables et consignés… Sur le salon Maison & Objet, un objectif de 50% de recyclage est défini pour 2023.
La crise de la COVID-19 a profondément touché le secteur en le poussant sur la voie du digital. Les replays de conférences ou tables rondes sont maintenant courants. Les marques ont aussi mesuré l’intérêt de développer des événements virtuels pour réunir leurs clients, tout en défendant leur implication en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le nombre de plateformes pour créer des événements virtuels ne cesse d’ailleurs de croître depuis 2020. Ces nouveaux acteurs viennent bousculer les organisateurs historiques et les incitent à accélérer leur transition écologique.
L’environnement, invité durable de l’hôtellerie
Selon une enquête menée en 2021 par VYV Ingénierie, un tourisme durable est préférable à un tourisme standard pour 88% des Français. Ce tourisme durable se caractérise, pour 85,6% des sondés, par un hébergement respectueux de l’écologie. Le secteur de l’hôtellerie se voit donc contraint de réviser ses pratiques. Cela passe tout d’abord par l’éco-conception appliquée à tous les niveaux : produits ménagers écologiques, produits d’hygiène rechargeables et éco-labellisés, mobilier en bois certifié FSC, couettes fabriquées à partir de bouteilles recyclées… Le géant de l’hôtellerie, Accor, formalise notamment son engagement avec le vaste programme Planète 21.
Le volume de déchets produits dans l’hôtellerie est un axe stratégique d’amélioration. Les acteurs du secteur communiquent dans leurs établissements pour sensibiliser les clients mais aussi les collaborateurs. Le groupe Marriott a posé un objectif de réduction de 45% des déchets mis en décharge d’ici 2025. En pratique, les hôtels misent par exemple sur le vrac et la pré-commande pour limiter le gaspillage lié au petit-déjeuner.
L’optimisation énergétique est aussi appliquée largement. De la blanchisserie à basse température à l’installation de panneaux solaires, les actions sont nombreuses. Elles se multiplient car les économies s’imposent dans un contexte de flambée des prix de l’énergie. Les enjeux du développement durable coïncident ainsi avec les impératifs économiques.
Pour aller plus loin, téléchargez ce modèle gratuit et formalisez la stratégie commerciale de votre entreprise au moyen d'un plan simple et structuré.
Partager cet article sur les réseaux sociaux
Articles recommandés
5 étapes pour définir une stratégie commerciale
Marque blanche : fonctionnement et exemples concrets
Audit commercial : comment auditer sa stratégie commerciale ?
Utiliser la vente à tempérament dans sa stratégie commerciale
Mise en place d'un achat groupé : transformer le trafic en ventes concrètes
Comment faire une analyse commerciale ?
Vente d'un nouveau produit : explications et guide
Productivité commerciale : comment la stimuler
Éthique des affaires : 8 comportements à adopter pour vendre
8 astuces pour éviter de ralentir ses ventes pendant l'été