Sauver son entreprise en difficulté : le guide du retournement

Tout dirigeant d'entreprise peut être amené à vivre des difficultés financières pouvant mettre en péril son activité. Pour remettre à flot son entreprise, plusieurs solutions peuvent être envisageables. Parmi elles, il existe le retournement d'entreprise qui permet de sauvegarder autant que possible les emplois et l'activité. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce processus pour réussir à sauver son entreprise.

Fonctionnement d'un retournement

Le but d'un retournement d'entreprise est de conserver la viabilité de l'entreprise, en lui faisant réaliser des économies pour qu'elle puisse atteindre des objectifs de développement et de croissance. Le retournement doit pouvoir préserver aussi bien l'activité de l'entreprise que les emplois.

Ce processus de restructuration permet de réorienter les stratégies mises en place pour garantir une meilleure rentabilité à long terme.

La démarche de retournement est assez complexe, mais positive. Elle nécessite une identification des problèmes qui ont conduit à la situation difficile que vit l'entreprise. Et surtout, elle permet la mise en place de mesures adaptées pour les résoudre.

De ce fait, un retournement d'entreprise peut induire une réorganisation, la recherche de nouvelles ressources financières (actionnaires, capital de retournement) et une rationalisation des coûts.

Quels sont les types de retournement ?

Il existe plusieurs types de retournement d'entreprise, qui peuvent être utilisés individuellement ou être combinés :

1. Le retournement opérationnel : il est question de redresser les opérations de l'entreprise en réduisant les coûts, en optimisant les processus et les flux de trésorerie et en augmentant l'efficacité.
2. Le retournement financier : il consiste à redresser la situation financière de l'entreprise en essayant de réduire sa dette, en augmentant les liquidités et en améliorant les ratios financiers. Il s'agit aussi d'optimiser la gestion de la trésorerie et de trouver des alternatives en matière de sources de financement.
3. Le retournement stratégique : il s'agit de repenser la stratégie de l'entreprise afin de s'adapter aux changements du marché. Pour cela, il est nécessaire d'identifier de nouveaux marchés ou de nouveaux produits, de réduire les coûts de production et de se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée en limitant celles qui ne sont pas rentables.
4. Le retournement culturel : ce type de retournement consiste à changer la culture d'entreprise en optimisant la communication, en misant sur l'innovation et en créant une culture d'entreprise basée sur la performance.
5. Le retournement juridique : il permet de résoudre les problèmes juridiques de l'entreprise en optimisant la gestion de litiges et en négociant des accords avec les créanciers. Il aide aussi à restructurer les dettes et à éviter les poursuites judiciaires.

1 - Établir un diagnostic

Avant toute chose, la restructuration de l'entreprise nécessite une prise de conscience. Dès les premières difficultés rencontrées, il est conseillé de réagir en réunissant tous les décisionnaires.

Cette première étape consiste à réaliser un diagnostic de la situation en dressant un état des lieux. Il s'agit d'étudier la gestion opérationnelle, humaine et financière, la structure interne et organisationnelle, la stratégie de l'entreprise. Cela va permettre de mettre en lumière, de manière exhaustive, les dysfonctionnements.

Pendant cet audit, il est essentiel de rester impartial, neutre et pragmatique. Bien que cette analyse puisse être réalisée en interne, il est souvent recommandé de faire appel à un manager de transition externe. Il garantit la réussite de cette opération qui peut se révéler délicate.

2 - Élaborer un plan d'action

Dès que les problèmes ont été identifiés, il s'agit de construire un plan d'action pour les résoudre. Cela va permettre de sortir l'entreprise de la crise et de redonner confiance aux partenaires.

Le plan d'action peut inclure différentes mesures visant à améliorer la gestion des liquidités, augmenter la rentabilité, réduire certains coûts, restructurer la dette, modifier la stratégie de l'entreprise, trouver de nouveaux investisseurs.

Une restructuration peut aussi mener à des solutions plus ou moins radicales comme des suppressions de postes, une liquidation judiciaire, un reclassement, des licenciements économiques ou un plan de sauvegarde de l'emploi.

3 - Annoncer et rassurer les collaborateurs

Dans un tel contexte, les salariés se rendent compte que l'entreprise est en perte de vitesse. Des inquiétudes peuvent naître. Pour les éviter, il est important d'anticiper l'impact émotionnel des changements qui vont faire suite au plan de retournement. Il est essentiel de partager en toute transparence le plan d'action établi pour restructurer l'entreprise. Mais aussi, les causes qui ont mené l'entreprise à prendre de telles mesures et les bénéfices attendus à terme.

La vision partagée doit être inspirante, claire et suffisamment forte pour rassurer les collaborateurs. Les équipes doivent se sentir à l'aise pour s'exprimer sur leurs craintes.

L'enjeu est de préparer l'avenir et de stabiliser le management de l'entreprise. C'est une étape primordiale, car la réussite de la restructuration dépend de l'implication de l'ensemble des collaborateurs.

4 - Intégrer et suivre les ajustements

Les mesures de restructuration peuvent s'étaler sur une longue période. Leur intégration est progressive, car elles font l'objet de suivi et d'ajustement. En effet, une fois le plan d'action déployé, le dirigeant doit contrôler l'avancement et si les objectifs fixés sont atteints.

Si les résultats ne sont pas à la hauteur des objectifs espérés, il est nécessaire de mettre en œuvre des actions correctives.

Dès que les problèmes sont résolus et que l'entreprise est sur la voie de la rentabilité, il est question de se concentrer sur sa croissance et sur sa stabilisation.

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