Les réseaux sociaux décentralisés sont des plateformes sociales différentes en de nombreux points des médias sociaux les plus utilisés tels que Facebook, Instagram ou encore LinkedIn. Leur objectif principal est de contourner la centralisation des données afin d'éviter les pannes de serveurs et de proposer une expérience utilisateur qualitative et fiable, sans fuite de données et sans aucun contrôle de la vie privée.
Qu'est-ce qu'un réseau social décentralisé ?
Un réseau social décentralisé est une plateforme sociale dont le fonctionnement est assuré par un système de blockchain. En ce qui concerne l'usage et le contenu qui y est partagé, les réseaux sociaux décentralisés proposent un service semblable à celui des médias sociaux traditionnels : échange de messages instantanés, publication de contenu, réaction au contenu des autres utilisateurs.
Comment fonctionnent les réseaux sociaux décentralisés ?
Les réseaux sociaux décentralisés fonctionnent sur la base d'une structure en peer-to-peer. Cela signifie que chaque machine connectée à Internet via la blockchain, ou bien chaque utilisateur, représente un serveur à part entière. Par conséquent, des milliers de serveurs créent des milliers de nœuds dans le monde entier. Cette structuration en nœuds permet de limiter considérablement les interruptions de communication entre les serveurs au sein du réseau.
Plus précisément, les réseaux sociaux décentralisés sont des applications gérées par des contrats intelligents. Ces contrats intelligents sont simplement des programmes informatiques exécutés à partir de la blockchain Ethereum.
Individuellement, chaque contrat intelligent ou programme remplit le rôle d'interface backend de l'application. En ce qui concerne les réseaux sociaux traditionnels, ce sont des bases de données standard et centralisées qui assurent ce rôle d'interface back end. De manière globale, le back end d'une application ou d'un site internet est tout ce qui n'est pas visible pour l'utilisateur final.
Quels sont les avantages des réseaux sociaux décentralisés ?
Pour commencer, l'avantage le plus indéniable des réseaux sociaux décentralisés est le contournement des mesures de contrôle, voire de censure, qui s'observent sur les médias sociaux traditionnels.
Celui-ci va de pair avec la question du respect des données personnelles, pour laquelle Facebook, par exemple, a été tenu responsable d'une importante fuite de données ayant mené au fameux scandale Cambridge Analytica révélé en 2018.
Dans le cas des réseaux sociaux décentralisés, la plupart des données personnelles ne sont pas demandées pour accéder aux applications. Par exemple, le type de connexion traditionnelle avec l'entrée d'une adresse mail est peu courant sur ce type d'application. Lorsqu'elles doivent être stockées sur le back end d'un réseau social de type décentralisé, les données personnelles sont enregistrées sur une base de données séparéedes autres, de manière à ce que les données ne puissent pas circuler librement et sans possibilité de contrôler leurs mouvements.
En outre, en ce qui concerne les développeurs, les applications sociales décentralisées sont toutes open source. Cela signifie que tous les utilisateurs ont accès au code programmatique ayant permis de les structurer. Cette transparence permet à tous les utilisateurs disposant de compétences techniques en codage de créer leur propre application, ou bien d'adapter les solutions applicatives à leur propre usage des réseaux sociaux décentralisés.
En complément d'une grande transparence sur la programmatique utilisée, les réseaux sociaux décentralisés bénéficient d'une frontière floue entre leurs développeurs et leurs créateurs. Plus spécifiquement, chaque créateur de contenu sur ces plateformes dispose d'une propriété directe sur ses publications. Il n'existe aucun intermédiaire entre le développeur d'une application et les créateurs pour qui la plateforme est un outil de partage, alors même que le cadre légal de la propriété intellectuelle et du droit d'auteur diffère selon les pays, et ce pour un seul et même réseau social.
Enfin, bien que les réseaux sociaux décentralisés promeuvent l'individualité des serveurs de stockage, ceux-ci peuvent compter sur la force d'un réseau mondial structuré en peer-to-peer, appelé Ethereum. En outre, ce réseau offre des possibilités de monétisation intéressantes, principalement via les NFT et les crypto-monnaies.
6 exemples de réseaux sociaux décentralisés
- Peepeth.
- Mirror.
- MINDS.
- Status.
- Lens Protocol.
- Farcaster.
Peepeth
Peepeth est un réseau social décentralisé reprenant les codes de Twitter, en particulier la possibilité de publier uniquement des messages courts. Le réseau social à l'oiseau bleu a d'ailleurs vu arriver, en 2022, un nouveau concurrent : le réseau social Mastodon.
Sur Peepeth, les messages sont appelés des « Peeps ». La particularité de cette plateforme est que ses messages courts ne peuvent pas être supprimés ou modifiés. Côté technique, Peepeth s'appuie sur la blockchain Ethereum. Sa base de données décentralisée est quant à elle appelée IPFS.
Mirror
Mirror est une plateforme sociale décentralisée qui s'apparente aux réseaux de blogging. En effet, cette solution offre des fonctionnalités permettant de rédiger des articles et de les partager sur le Web3. Les utilisateurs qui ne publient pas peuvent quant à eux s'abonner à une sélection d'auteurs, puis collecter leurs différents articles pour les consulter plus tard. D'ici les prochaines années, l'objectif principal de Mirror est de décentraliser totalement son fonctionnement et de permettre aux utilisateurs de la gérer dans son entièreté.
Sur le plan purement technique, Mirror stocke ses données sur une plateforme décentralisée appelée Arweave. Plus précisément, les articles rédigés par les auteurs sont considérés comme des NFT (jetons non fongibles). Ce sont des « WritingNFTs ». Dans le monde du métavers, ces jetons correspondent à une valeur numérique qui peut être assimilée à la monnaie du monde réel. De leur côté, les utilisateurs qui ne publient pas voient leurs collections stockées sur une couche de niveau 2 d'Ethereum.
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MINDS
MINDS est probablement le réseau social décentralisé le plus renommé de cette sélection. En comparaison avec le paysage des médias sociaux traditionnels, il peut facilement être mis en parallèle avec Facebook.
En termes de monétisation, MINDS est relié à une plateforme appelée « $MIND », sur laquelle les utilisateurs ont la possibilité de récupérer des jetons ERC-20 pour ensuite payer leurs items sur la plateforme sociale. Les jetons peuvent aussi être gagnés simplement en publiant du contenu populaire sur MINDS ou via d'autres actions contribuant à faire connaître le réseau social et à y amener de nouveaux utilisateurs.
Status
Status est un réseau social décentralisé plus simpliste que les trois précédents. Il s'agit d'une simple plateforme de messagerie instantanée dont la promesse principale est la protection des échanges écrits grâce à un solide protocole peer-to-peer complété par un chiffrement de bout en bout. En outre, Status utilise un code open source pour légitimer son ambition de transparence vis-à-vis de ses utilisateurs.
Lens Protocol
Lens Protocol peut être comparé aux plateformes de gestion des médias sociaux traditionnels tels que HubSpot. Cet outil est présenté comme un graphe social permettant aux utilisateurs de contrôler à la fois leurs publications, leurs réactions et autres indicateurs de performance. En somme, il s'agit d'une plateforme de gestion de contenus adaptée à l'écosystème de l'Internet décentralisé.
Farcaster
Pour finir, Farcaster n'est pas un réseau social décentralisé, mais un protocole permettant de structurer sa propre plateforme sociale sur la base de la promesse de décentralisation. Conçu par une communauté de créateurs, le protocole Farcaster est idéal pour développer un réseau social sur lequel les utilisateurs pourront garder le contrôle sur leurs propres données.
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